Les asthmatiques ne manquent pas de gènes, et ça leur donne un profil particulier.

mardi 7 mai 2013 par Dr Philippe Carré578 visites

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Les asthmatiques ne manquent pas de gènes, et ça leur donne un profil particulier.

Les asthmatiques ne manquent pas de gènes, et ça leur donne un profil particulier.

mardi 7 mai 2013, par Dr Philippe Carré

L’analyse intégrée du profil génétique et métabolique suggère un métabolisme altéré de la phosphatidylcholine dans l’asthme. : Ried JS, Baurecht H, Stückler F, Krumsiek J, Gieger C, Heinrich J, Kabesch M, Prehn C, Peters A, Rodriguez E, Schulz H, Strauch K, Suhre K, Wang-Sattler R, Wichmann H-E, Theis FJ, Illig T, Adamski J, Weidinger S.

Integrative genetic and metabolite profiling analysis suggests altered phosphatidylcholine metabolism in asthma.

dans Allergy 2013 ; 68:629−636

 Contexte :

  • Les études d’association au génome ont identifié beaucoup de loci à risque pour l’asthme, mais la taille de l’effet est faible, et dans la plupart des cas les mécanismes biologiques restent incertains
  • La quantification ciblée des métabolites fournit une information sur un large éventail de voies métaboliques d’intervention qui peut aider à identifier des bio-marqueurs et à explorer les mécanismes de la maladie
  • La combinaison d’une information génétique et métabolique peut aider à caractériser les signaux génétiques associés avec une résolution élevée.

 Objectif :

  • L’objectif de ce travail était d’étudier les relations entre l’asthme courant, les allèles candidats à un risque élevé d’asthme, et un panel de métabolites.

 Méthodes :

  • Les auteurs ont étudié 51 métabolites, qui ont été quantifiés par spectrométrie de masse, à partir de sérums prélevés à jeun de sujets asthmatiques et non asthmatiques provenant de l’étude de population KORA F4 (n=2925)
  • De plus ont été analysés les effets des polymorphismes d’un nucléotide unique sur ces métabolites, au niveau de 24 loci à risque d’asthme.

 Résultats :

  • Des taux augmentés de diverses phosphatidylcholines et des taux abaissés de diverses lyso-phosphatidylcholines étaient associés à l’asthme
  • Par ailleurs, les allèles à risque d’asthme des gènes PSMD3 et MED24, au locus 17q21 de susceptibilité d’asthme, étaient associés à des concentrations augmentées de diverses phosphatidylcholines, avec des effets directionnels consistants.

 Conclusions :

  • Cette étude montre le potentiel de certains métabolites à devenir des biomarqueurs liés à l’asthme, par le biais de l’identification de phospholipides dérégulés qui sont associés à l’asthme et à des allèles de risque pour l’asthme.

Cette étude est la première à approcher la relation entre l’asthme, un panel de variants géniques à risque d’asthme et des taux de différents métabolites, à partir de la mesure de 151 phénotypes obtenus par spectrométrie provenant d’échantillons sériques d’une cohorte de 3044 adules allemands.

Les auteurs ont identifié des associations positives avec des taux de diverses phosphatidylcholines (PC) polyinsaturées, et des associations négatives avec plusieurs lyso-phosphatidylcholines (LPC) ; les PC représentaient environ la moitié des phospholipides cellulaires totaux et comportaient une proportion importante de lipides membranaires, incluant des chaînes d’acides gras polyinsaturés, qui sont les précurseurs de nombreuses molécules pro et anti-inflammatoires qui jouent un rôle important dans les exacerbations d’asthme.

Des allèles à risque d’asthme connus comme étant associés à des polymorphismes des gènes PSMD3 et MED24 du locus 17q21 étaient associés à des taux circulants élevés de PC, associés directement à un risque d’asthme.

Ceci indique que des modifications des taux circulants de PC polyinsaturées sont associées à l’asthme et influencées par les allèles à risque d’asthme ; les variants à risque d’asthme au locus 17q21 pourraient soit agir sur le métabolisme des PC, soit influencer le métabolisme des PC à travers l’asthme.

Cette étude confirme le rôle crucial de l’environnement génétique sur les taux de certains métabolites, en particulier les lipides et les lipoprotéines, et suggère que les profils métaboliques sont associés à un asthme actif plutôt que d’être le reflet des effets du traitement ou d’un état inflammatoire global.

Ceci démontre l’utilité de l’analyse à grande échelle des profils métaboliques et de leur combinaison avec une information génomique dans l’étude des mécanismes pathophysiologiques des maladies ; cette analyse permettra de mieux comprendre les mécanismes des maladies, le rôle des variants génétiques, et à terme leur prévention et leur traitement.

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