Il était une fois un petit lupin qui se promenait dans une boulangerie...

mardi 14 mai 2013 par Dr Céline Palussière726 visites

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Il était une fois un petit lupin qui se promenait dans une boulangerie...

Il était une fois un petit lupin qui se promenait dans une boulangerie...

mardi 14 mai 2013, par Dr Céline Palussière

Caractérisation du profil de sensibilisation des enfants allergiques au lupin et évaluation du risque de réactivité croisée. : Ballabio C, Peñas E, Uberti F, Fiocchi A, Duranti M, Magni C, Restani P.

Characterization of the sensitization profile to lupin in peanut-allergic children and assessment of cross-reactivity risk.

dans Pediatr Allergy Immunol 2013 : 00.

 Contexte :

  • Les cas cliniques d’allergie au lupin, liés à une sensibilisation primaire ou à des réactions croisées avec d’autres légumineuses, sont de plus en plus fréquents, en raison de l’augmentation de l’usage de la farine de lupin dans la boulangerie, la fabrication des pâtes et autres sortes d’aliments.
  • Les principaux allergènes qui ont été identifiés dans la sensibilisation au lupin sont les alpha et bêta-conglutines et dans une moindre mesure les gamma et oméga conglutines, mais les données plus précises ne sont pas disponibles pour l’instant.
  • Le but de cette études était de caractériser le profil de sensibilisation au lupin d’un groupe de 12 enfants italiens allergiques à l’arachide et d’identifier les protéines spécifiques du lupin mises en jeu dans la réactivité croisée avec l’arachide.

 Méthodes :

  • La réactivité croisée immuno-chimique entre l’arachide et le lupin était évaluée à la fois par immunoblot in vitro et par des tests cutanés in vivo avec des aliments natifs (NPT).

 Résultats :

  • Les résultats montrent que la bêta-conglutine était reconnue par 7 enfants allergiques à l’arachide sur 12 en tests cutanés et en IgE spécifiques sériques, par 5/12 en Immunoblot, alors que 4/12 et 8/12 des patients testés étaient positifs pour la gamma-conglutine en tests cutanés et en Immunoblot, respectivement.
  • Aucune réponse immunoréactive significative n’était observée pour l’alpha et l’oméga-conglutine dans des conditions de non réduction, mais ces allergènes étaient positifs par tests cutanés chez 5/12 et 3/12 des patients, respectivement.

 Conclusion :

  • Dans ce groupe d’enfants allergiques, la bêta-conglutine a été identifiée comme l’allergène majeur du lupin, impliquant une réactivité croisée in vivo et in vitro avec les protéines d’arachide.
  • Le rôle de la gamma-conglutine dans la réactivité croisée entre les protéines de lupin et d’arachide était également clair et pertinent, en dépit de la non spécificité de la réponse observée en Immunoblot.

Certains allergènes de l’arachide sont susceptibles de réactivité croisée avec les fabacées, dont le lupin. Cette légumineuse est de plus en plus employée comme agent améliorant en boulangerie, du fait de ses propriétés émulsifiantes et de sa richesse en protéines.

Des réactions cliniques allergiques au lupin sont rapportées, chez des patients allergiques à l’arachide ou seulement au lupin. Ainsi près de 20% des sujets allergiques à l’arachide réagiraient aussi avec le lupin.

Cette étude italienne avait pour but de rechercher cliniquement et biologiquement les réactivités croisées avec le lupin chez 12 enfants allergiques à l’arachide.

Ces enfants avaient présenté des réactions cliniques avec l’arachide ; leur réactivité pour le lupin n’est pas précisée. On ne connaît donc pas la pertinence clinique de ces tests, les tests de provocation n’ayant pas été effectués.

Les allergènes majeurs du lupin sont des protéines de stockage, les conglutines : alpha, bêta (allergènes majeurs), gamma et oméga.

Il faut toutefois noter que des différences notables ont été identifiées entres les allergènes des différentes variétés de lupin : blanc, bleu et jaune, sachant que la plupart des études portent sur le lupin blanc.

Chez ces 12 enfants italiens allergiques à l’arachide, les réactivités cutanées (tests cutanés) et sériques (Immunoblot) pour le lupin reposaient le plus souvent sur une réactivité aux bêta et gamma-conglutine. Plus de la moitié de ces enfants avaient ainsi un test cutané ou sérique positif pour un de ces deux allergènes.
L’alpha et l’oméga-conglutine ne provoquaient aucune réactivité sérique mais des tests cutanés positifs chez 3 à 5 enfants seulement.

Certaines protéines de stockage du lupin, les bêta et gamma-conglutines, semblent donc bien impliquées dans la réactivité croisée entre l’arachide et le lupin.

Le schéma de cette étude implique une sensibilisation primaire par l’arachide, les enfants recrutés étant cliniquement allergique à l’arachide.

Il serait nécessaire pour compléter ces résultats de disposer de tests d’inhibition entre les différentes conglutines et leurs homologues au sein de l’arachide.

La pertinence clinique de la réactivité croisée demande également à être confirmée par des tests de provocation.

Cette étude apporte donc des résultats partiels, mais intéressants, concernant le problème de la réactivité croisée entre l’arachide et le lupin.

Les protéines de stockage des fabacées et des fruits à coque sont encore mal connues, malgré leur importance en clinique.

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