Nouvelle pratique allergologique : renifler un patient sous le nez permet de dépister son asthme !!

lundi 27 mai 2013 par Dr Stéphane Guez586 visites

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Nouvelle pratique allergologique : renifler un patient sous le nez permet de dépister son asthme !!

Nouvelle pratique allergologique : renifler un patient sous le nez permet de dépister son asthme !!

lundi 27 mai 2013, par Dr Stéphane Guez

Prévoir la réponse aux stéroïdes inhalés chez les patients asthmatiques à l’aide du profil de l’air exhalé. : Marc P. van der Schee1,*, Rochelle Palmay2, Jan O. Cowan2, D. Robin Taylor2
DOI : 10.1111/cea.12147

dans Clinical & Experimental Allergy

 Introduction :

  • L’air exhalé contient des composés volatils organiques (CVO), qui peuvent servir de biomarqueurs pour différencier les différents phénotypes d’asthme.
  • Leur mesure pourrait être particulièrement bénéfique pour évaluer la réponse au traitement.

 Objectif de l’étude :

  • Il a été de comparer :
    • les performances d’un appareil de mesure de l’air exhalé par le nez (e.nose)
    • par rapport à des techniques d’investigations précédemment étudiées :
      • mesure des éosinophiles de l’expectoration,
      • mesure du NO exhalé
      • et hyperréactivité bronchique (HRB)
  • pour faire la distinction :
    • entre patients asthmatiques et témoins sains,
    • et pour identifier les patients répondeurs aux stéroïdes des non répondeurs.

 Matériel et Méthode :

  • 25 patients ayant un asthme léger à modéré ont eu un arrêt de leur traitement corticoïdes inhalés jusqu’à une perte de contrôle de l’asthme, ou pendant 28 jours.
  • Ils ont été ensuite traités par de la prednisone à 30 mg/J pendant 14 jours.
  • La réponse aux stéroïdes a été définie par une augmentation de plus de 12% du VEMS ou par un doublement de la dose lors du test d’HRB.
  • Une évaluation des éosinophiles dans l’expectoration, une mesure du NO exhalé de façon classique et par prélèvement nasal en dehors de la prise de stéroïdes a été réalisée auparavant pour construire des algorithmes de prédiction de réponse aux stéroïdes.
  • Les résultats ont été comparés par courbe ROC.

 Résultats :

  • Le e.nose permet de distinguer les patients asthmatiques des patients contrôles (aire sous la courbe = 0.766 +/- 0.14, p = 0.002) avec une efficacité similaire :
    • à la mesure du NO exhalé (0.862 +/- 0.12, p <0.001)
    • et aux taux des éosinophiles dans l’expectoration (0.814 +/- 0.15, p<0.001).
  • La réponse aux stéroïdes a été prédite avec une plus grande efficacité par analyse des COV (AUC = 0.883 +/- 0.16, p = 0.008) que la mesure du NO exhalé (0.545 +/- 0.28, p = 0.751) ou par l’étude des éosinophiles de l’expectoration (0 .610 +/- 0.29, p = 0.441).

 Conclusion et implication clinique :

  • L’analyse de l’air exhalé par le e.nose peut permettre d’identifier les patients asthmatiques et peut être utilisé pour prédire la réponse aux stéroïdes avec une efficacité plus grande que la mesure de éosinophiles dan l’expectoration ou la mesure du NO exhalé.
  • Ceci implique un rôle potentiel de l’analyse respiratoire dans la mise en place d’un traitement « sur mesure » de l’asthme chez les patients asthmatiques.

Les auteurs ont étudié l’intérêt d’un nouvel appareil de mesure qui étudie les composé organiques volatils exsufflés par le nez dans l’asthme.

Les résultats montrent que les mesures permettent d’identifier les asthmatiques avec une bonne corrélation prédictive de l’efficacité des corticoïdes dans le traitement de cet asthme.

Il s’agit d’un travail très particulier pour une nouvelle approche du diagnostic de l’asthme qui consiste à étudier l’air émis par le nez avec une mesure complète de plusieurs composés organiques volatils dont le NO.

Cela s’inscrit dans le sillage de l’approche physiopathologique de l’inflammation bronchique par mesure de différents composés témoins d’une inflammation dans l’air exhalé. Les auteurs démontrent une bonne efficacité de leur méthode qui non seulement permet de bien repérer les asthmatiques mais également de prédire leur bonne réponse ou non aux corticoïdes. Il y a donc en plus un intérêt thérapeutique direct.

Reste à savoir s’il y a des interférences en particulier avec les infections respiratoires car cette approche pourrait être particulièrement intéressante chez les petits enfants.

Nous attendons donc avec impatience de voir si ces résultats seront confirmé dans une population pédiatrique, là ou il est particulièrement important de repérer les vrais asthmatiques de ceux qui ont une simple bronchite sifflante.

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