Les nourrissons ne doivent pas ingurgiter leurs antibiotiques avec du poisson !

jeudi 30 mai 2013 par Dr Philippe Carré502 visites

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Les nourrissons ne doivent pas ingurgiter leurs antibiotiques avec du poisson !

Les nourrissons ne doivent pas ingurgiter leurs antibiotiques avec du poisson !

jeudi 30 mai 2013, par Dr Philippe Carré

L’introduction précoce du poisson et la prise d’antibiotiques dans la période néo-natale affectent le risque d’asthme à l’âge scolaire. : Goksör E, Alm B, Pettersson R, Möllborg P, Erdes L, Åberg N, Wennergren G.

Early fish introduction and neonatal antibiotics affect the risk of asthma into school age.

dans Pediatr Allergy Immunol 2013 : 00

 Contexte :

  • Il a été déjà rapporté que l’introduction précoce du poisson réduisait le risque de sifflements dans la petite enfance, alors que la prise d’antibiotiques à large spectre dans la première semaine augmentait ce risque
  • Cependant, il n’est pas certain que ces effets persistent à l’âge scolaire
  • Le but de cette étude était donc d’explorer ces facteurs de risque chez les asthmatiques à l’âge de 8 ans.

 Méthodes :

  • Les données ont été obtenues à partir d’une étude prospective longitudinale d’une cohorte d’enfants nés dans la partie Ouest de la Suède
  • Les parents répondaient à des questionnaires à l’âge de 6 mois, puis à 1, 4, 5 et 8 ans
  • Le taux de réponse à 8 ans était de 80% des questionnaires distribués (4051/5044), c’est-à-dire 71% des familles inclus dans l’étude (4051/5654).

 Résultats :

  • A l’âge de 8 ans, 5.7% rapportaient avoir de l’asthme diagnostiqué par un médecin
  • Parmi eux, 65% avaient un asthme atopique et 35% un asthme non atopique
  • En analyse multivariée, le statut atopique, le sexe masculin et une maladie allergique pendant l’enfance étaient des facteurs de risque pour l’asthme existant à l’âge de 8 ans
  • De plus, l’introduction du poisson avant l’âge de 9 mois réduisait le risque de façon indépendante (odd ratio OR ajusté 0.6, IC à 95% 0.4-0.96), alors que la prise d’antibiotiques à large spectre dans la première semaine de vie augmentait de façon indépendante le risque d’asthme à l’âge scolaire (ORa 2.3 ; IC à 95% 1.2-4.2)
  • En ce qui concerne les types d’asthme, les effets étaient significatifs dans l’asthme atopique, mais pas dans l’asthme non atopique.

 Conclusion :

  • L’introduction précoce du poisson et les traitements antibiotiques néonataux influencent le risque d’asthme à l’âge scolaire
  • L’effet significatif sur l’asthme atopique a une importance particulière, puisque ce phénotype a une signification clinique majeure.

Cette étude prospective longitudinale a recherché, dans une cohorte de plus de 4000 enfants, suivis de l’âge de 6 mois à l’âge de 8 ans, les facteurs de risque liés à l’existence d’un asthme à l’âge de 8 ans, par des questionnaires standardisés renseignés par les parents.

Les résultats montrent que :

  • 5.7% des enfants âgés de 8 ans avaient un asthme
  • dont 65% un asthme atopique
  • en analyse multivariée, les facteurs de risque pour l’asthme étaient :
    • un terrain atopique
    • le sexe masculin
    • une maladie allergique pendant l’enfance
  • de plus :
    • l’introduction du poisson avant l’âge de 9 mois réduisait le risque
    • la prise d’antibiotiques à large spectre pendant la première semaine de vie l’augmentait
  • ces effets étaient significatifs dans l’asthme atopique uniquement.

Il a été rapporté que l’effet protecteur du poisson peut être attribué à son contenu élevé en acides gras poly-insaturés ; d’autres constituants du poisson pourraient intervenir, comme la vitamine D, dont il a été aussi rapporté qu’elle pourrait réduire le risque allergique.

L’effet bénéfique de l’introduction précoce du poisson a été retrouvé à la fois pour l’asthme ayant débuté avant l’âge préscolaire ou après, ce qui laisse penser que l’effet n’est pas dû exclusivement à la réduction précoce du risque.

Il a été suggéré aussi que cette association pouvait être modulée par des facteurs confondants, et notamment la prise très précoce d’antibiotiques, ce qui a été retrouvé dans cette étude ; l’antibiothérapie modifie la flore intestinale (altérant la maturation du système immunitaire et le développement de la tolérance immunitaire), et l’oriente vers une réponse de type TH2, en diminuant l’exposition microbienne précoce qui favorise le phénotype non allergique TH1.

Ceci pourrait expliquer que les effets décrits dans cette étude n’aient été mis en évidence que dans les asthmes atopiques (à phénotype TH2), ce qui est bien en faveur d’effets médiés par le système immun.

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