Comparaison tests cutanés et IgE ou comment remettre au goût du jour une vieille interrogation obsolète !

mercredi 12 juin 2013 par Dr Alain Thillay1125 visites

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Comparaison tests cutanés et IgE ou comment remettre au goût du jour une vieille interrogation obsolète !

Comparaison tests cutanés et IgE ou comment remettre au goût du jour une vieille interrogation obsolète !

mercredi 12 juin 2013, par Dr Alain Thillay

Discordance entre les IgE sériques spécifiques des aéroallergènes et les tests cutanés chez l’enfant de moins de 4 ans. : Gabriele de Vos, Ramin Nazari, Denisa Ferastraoaru, Purvi Parikh, Rebecca Geliebter, Yikania Pichardo, Andrew Wiznia, David Rosenstreich

dans Annals of Allergy, Asthma & Immunology - June 2013 (Vol. 110, Issue 6, Pages 438-443, DOI : 10.1016/j.anai.2013.03.006)

 Contexte :

  • Il a été déterminé que la sensibilisation atopique aux aéroallergènes en début de vie est un facteur de risque important du développement de l’asthme persistant chez les jeunes enfants ayant des épisodes de sifflements thoraciques récurrents.

 Objectif :

  • Evaluer le rendement des tests cutanés comparativement à la mesure des IgE sériques spécifiques à identifier la sensibilisation aux aéroallergènes chez des enfants atopiques de moins de 4 ans.

 Méthodes :

  • La concordance entre tests cutanés et IgE sériques spécifiques concernant 7 aéroallergènes communs a été analysée chez 40 enfants atopiques vivant en milieu urbain, âgés de18 à 48 mois (moyenne [DS], 36 [9] mois) souffrant de sifflements thoraciques récurrents et ayant des antécédents familiaux d’asthme et /ou d’eczéma.

 Résultats :

  • Chez 80% des enfants, une ou plusieurs sensibilisations allergéniques auraient été manquées si seuls les tests cutanés avait été effectués, et, chez 38% des enfants un ou plusieurs sensibilisations auraient été manquées si seuls les tests IgE avait été exécutés.
  • L’accord entre tests cutanés et la mesure des IgE sériques était équitable pour la plupart des allergènes (κ = -0,04 à 0,50), de même que la corrélation entre les niveaux des IgE et le grade des tests cutanés (ρ = 0,21 à 0,55).
  • Les enfants présentant des IgE totales sériques élevées (≥ 300 kU/L) étaient plus susceptibles d’avoir des IgE sériques spécifiques positives avec des tests cutanés négatifs correspondants (P = 0,02).

 Conclusion :

  • Notre étude a révélé une discordance significative entre tests cutanés et IgE sériques spécifiques des aéroallergènes communs, ce qui suggère que les deux, tests cutanés et IgE sériques spécifiques, doivent être effectués pour diagnostiquer la sensibilisation allergique chez les jeunes enfants à haut risque d’asthme.

Cette étude américaine (New York) traite d’un sujet vieux comme l’allergologie pour lequel toutes les réponses souhaitées existent déjà ! Il s’agissait d’évaluer la concordance entre les résultats des tests cutanés et des IgE sériques spécifiques, tout cela concernant les aéroallergènes classiques.

L’objectif bienveillant de cet équipe de médecins était de mieux évaluer le terrain allergique d’enfants âgés de moins de 4 ans, vivant en milieu urbain, ayant des antécédents familiaux de manifestations d’atopie et souffrant d’épisodes récurrents de sifflements thoraciques.

Ils ont donc comparé la performance des tests cutanés et des IgE sériques spécifiques.

Sans revenir sur les résultats en détails, ils sont suffisamment clairs, les auteurs constatent que chez 80% des enfants, une ou plusieurs sensibilisations n’auraient pas été connues si seuls les tests cutanés avec été pratiqués, alors qu’à l’inverse chez seulement 20% des enfants la ou les sensibilisations seraient restées inconnues en ne pratiquant que les IgE sériques spécifiques.

Mais voilà, ces deux tests ne sont pas comparables !
Ils ne mesurent pas du tout la même chose.
Le test in-in-vitro mesure les IgE sériques spécifiques, donc circulantes, des allergènes considérés et c’est tout.
Alors que les tests cutanés sont à considérer, en quelque sorte, comme un test de provocation, vérifiant d’une part la présence d’IgE spécifiques et, d’autre part, que celles-ci sont effectivement présentes sur la membrane des mastocytes avec l’aptitude à activer la dégranulation.

Les patients peuvent donc avoir une multitude d’IgE de différentes spécificités pour autant celles qui compte ce sont celles qui provoquent la réaction cutanée.

Voici donc une étude bien inutile qu’il faut oublier bien vite.

Le dosage des IgE sériques spécifiques ne sont utiles que pour confirmer une réaction positive aux tests cutanés, pour faire le diagnostic lorsque la peau n’est pas réactive et dans le cadre du diagnostic allergologique moléculaire.

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