Les allergiques à l’œuf ne sont pas des sauvages : ils n’aiment pas le cru.

jeudi 26 septembre 2013 par Dr Stéphane Guez697 visites

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Les allergiques à l’œuf ne sont pas des sauvages : ils n’aiment pas le cru.

Les allergiques à l’œuf ne sont pas des sauvages : ils n’aiment pas le cru.

jeudi 26 septembre 2013, par Dr Stéphane Guez

Sécurité des TPO avec œuf très cuit chez les enfants allergiques à l’œuf : une étude de cohorte prospective. : Paul J. Turner1,2,*, Sam Mehr3, Preeti Joshi3, John Tan3, Melanie Wong3, Alyson Kakakios2,3, Dianne E. Campbell2,3ublished by John Wiley & Sons Ltd

dans Pediatric Allergy and Immunology
Volume 24, Issue 5, pages 450–455, August 2013

 Introduction :

  • Beaucoup d’enfants ayant une allergie à l’œuf IgE médiée peuvent tolérer les œufs dans les aliments cuits.
  • Cependant, les caractéristiques cliniques et la sévérité des réactions, chez les enfants allergiques à l’œuf qui réagissent à l’œuf cuit dans des tests de réintroduction, mais en ouvert, ne sont pas bien précisées.

 Matériel et Méthode :

  • Il a été proposé aux enfants venant consulter pour un diagnostic d’allergie à l’œuf et qui suivent un régime d’éviction complet à l’œuf, un test de réintroduction en ouvert avec de l’oeuf cuit.
  • Les tests ont été réalisés selon un protocole standardisé, avec des doses progressivement croissantes pour un total qui correspond à un Muffin soit 1/6 d’oeuf (équivalent à 1 g de protéines d’œuf).
  • Les données ont été collectées prospectivement de 2009 à 2012.

 Résultats :

  • Les tests de réintroduction en ouvert à l’œuf cuit ont été réalisés chez 236 enfants allergiques à l’oeuf et qui avaient un régime d’éviction strict de l’œuf.
  • Un total de 150 enfants (64%) a réalisé puis réintroduit avec succès de l’oeuf cuit dans son régime alimentaire.
  • 86 enfants (36%) ont réagi lors de ce test de réintroduction.
    • Parmi eux, 12 (14%) ont présenté une anaphylaxie (selon les critères de la WAO), -**dont 4 avec une dose < 100mg de protéines d’œuf cuit.
    • Une injection IM d’adrénaline a été administrée chez 5 de ces 12 enfants, dont 1 a du recevoir une deuxième injection en raison de la persistance d’une hypotension.
  • Les tests cutanés, un asthme, ou des antécédents d’anaphylaxie à l’oeuf ne sont pas prédictifs de la tolérance du test de provocation.

 Conclusion :

  • La majorité des enfants ayant une allergie IgE médiée à l’œuf sont capable de tolérer 1g de protéines d’oeuf cuit, mais le résultat de l’OFC reste imprévisible, et 14% des enfants qui échouent lors de ce test de réintroduction font une réaction anaphylactique.
  • Les auteurs recommandent que ces TPO soient réalisés uniquement sous un contrôle médical.

Il s’agir d’une étude prospective de réintroduction d’oeuf cuit lors de tests en ouvert chez des enfants allergiques à l’oeuf et qui poursuivent un régime d’éviction complet.

Il est possible après ce TPO de réintroduire de l’oeuf cuit chez 64% d’entre eux, mais 36% font une anaphylaxie dont 14% nécessitent de l’adrénaline.

Ce travail semble actuellement un peu dépassé en raison de l’apport majeur de l’allergologie moléculaire dans le diagnostic précis d’allergie à l’oeuf.

On sait en effet maintenant qu’il y a des sensibilisations à des protéines différentes caractérisant des profils de sensibilisation particuliers chez tous ces enfants regroupés sous le terme d’allergie à l’œuf.

En particulier, une sensibilisation à l’ovomucoïde est un facteur de risque, chez ces allergiques à l’œuf, de réagir aussi bien avec l’œuf cru qu’avec l’oeuf cuit.

On comprend donc les réactions anaphylactiques présentées par ces enfants lors du TPO, non réalisé en double aveugle pour des raisons de commodités. Il y avait très probablement de nombreux enfants sensibilisés à l’ovomucoïde.

D’autre part l’âge des enfants de cette étude est compris entre 2 ans et 6 ans : il y a donc une hétérogénéité importante puisqu’on sait également qu’il y a plus de 60% de guérison à 6 ans et que le pic des réactions cliniques se situe autour de l’âge de 2 ans.

Il faut donc retenir qu’avec les moyens diagnostiques actuels, chez des enfants non sensibilisés à l’ovomucoïde, il est indiqué de réaliser sous contrôle médical une réintroduction d’oeuf cuit qui permettra d’élargir le régime en autorisant l’oeuf contenu dans les aliments cuits.

Et ce d’autant plus que plusieurs études montrent qu’alors la perte de sensibilisation à l’oeuf cru est plus rapidement acquise.

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