Les effets de la haute altitude et de l’exposition au froid sur l’inflammation des voies aériennes chez les patients asthmatiques. : Sven F Seys1,2, Marc Daenen3, Ellen Dilissen1, Ruud Van Thienen4, Dominique M A Bullens5, Peter Hespel4, Lieven J Dupont2,6
dans Thorax 2013 ;68:906-913 doi:10.1136/thoraxjnl-2013-203280
– Objectifs :
– Dix huit patients asthmatiques ont été évalués, pendant la préparation à l’ascension en altitude extrême, de façon à étudier les effets d’une fraction d’oxygène inspiré (FiO2) basse et d’une exposition prolongée à l’air froid et à la haute altitude, sur la fonction pulmonaire, le contrôle de l’asthme et l’inflammation des voies aériennes.
– Méthodes :
- La spirométrie et l’inflammation des voies aériennes (calculées sur la fraction exhalée de l’oxyde d’azote : FeNO et sur l’expectoration induite) ont été étudiées dans différentes conditions : test à l’exercice en hypoxie (FiO2=11%), exposition au froid pendant 24 heures (-5°C), et avant, pendant et après une expédition qui incluait l’ascension de la montagne Aconcagua (6965 m).
– Résultats :
- Le VEMS et les valeurs de FeNO étaient plus basses (p<0.04) après une heure d’hypoxie normobare
- Le VEMS diminuait (p=0.009) après l’exposition au froid pendant 24 heures, avec une augmentation des neutrophiles dans l’expectoration (p<0.01)
- Pendant l’expédition, le VEMS et la capacité vitale forcée diminuaient (baisse maximale du VEMS de 12.3% à 4300 m) et les symptômes d’asthme augmentaient légèrement
- Après l’expédition, le score du Test de Contrôle de l’Asthme (TCA) et le VEMS pré-bronchodilatateur étaient abaissés (p<0.02), le score des neutrophiles dans l’expectoration augmenté (p=0.04), les taux de myeloperoxydase et du mRNA de l’’IL 17 dans les expectorations, les taux sériques et des expectorations du facteur de croissance vasculaire endothélial A étaient significativement augmentés par rapport à leur valeur basale
- Les sujets asthmatiques avec la saturation en oxygène la plus basse pendant le test d’hypoxie à l’exercice étaient plus susceptibles de développer le mal aigu des montagnes.
– Conclusions :
- L’exposition aux conditions de l’environnement à haute altitude (hypoxie, exercice, froid) était associée à une perte modérée du contrôle de l’asthme et à une augmentation de l’obstruction avec inflammation à neutrophiles des voies aériennes
- La température basse est probablement le facteur contributif le plus important, puisque l’exposition au froid pendant 24h par elle-même induisait des effets similaires.