Relation entre éosinophilie et remodelage des voies aériennes dans l’asthme léger. : S. J. Wilson, H. M. Rigden, J. A. Ward, M. Laviolette, N. N. Jarjour, R. Djukanović.
dans Clinical & Experimental Allergy, 2013 (43) 1342–1350.
– Contexte :
- L’éosinophilie est un marqueur de la réponse aux corticoïdes et du risque d’exacerbation dans l’asthme
- Bien qu’il ait été relié à une déposition dans la matrice de la sous-muqueuse, sa relation avec les autres caractéristiques du remodelage des voies aériennes est moins claire.
– Objectif :
- Le but de cette étude était de mettre en évidence la relation entre l’éosinophilie des voies aériennes et le remodelage des voies aériennes.
– Méthodes :
- Des biopsies bronchiques de sujets (n=20 dans chaque groupe) ayant un asthme léger sans corticothérapie, avec des comptes d’éosinophiles dans la sous-muqueuse soit bas (0-0.45 mm-2) soit élevés (23.43-46.28 mm-2), ou des contrôles sains ont été évaluées quant à l’altération épithéliale in vivo (en utilisant un marquage du récepteur du facteur de croissance épidermique : FCE), l’expression de mucine, l’hypertrophie des cellules musculaires lisses (CML) des voies aériennes et le profil inflammatoire des CML.
– Résultats :
- La proportion de dommage épithélial in vivo était significativement plus grande (p=0.02) dans le groupe des éosinophiles élevés (27.37%) que dans le groupe des éosinophiles bas (4.14%)
- L’expression des mucines et le nombre de cellules à mucus étaient similaires dans les deux groupes ; cependant, l’expression de MUC-2 était augmentée (p=0.002) dans le groupe des éosinophiles élevés comparativement au groupe contrôle
- La proportion de la sous-muqueuse occupée par des CML était plus élevée dans les 2 groupes d’asthmatiques (p=0.021 et p=0.046) comparativement aux contrôles
- Dans les CML, les nombres d’éosinophiles et de lymphocytes T étaient plus élevés (p<0.05) dans le groupe des éosinophiles élevés qu’à la fois dans le groupe des éosinophiles bas et le groupe contrôle, alors que les nombres de mastocytes étaient augmentés dans le groupe des éosinophiles élevés (p=0.01) comparativement aux contrôles.
– Conclusion :
- L’éosinophilie sous-muqueuse est un marqueur (et possiblement une cause) de dommage épithélial, elle est corrélée à une infiltration en éosinophiles et en lymphocytes T, mais pas à la métaplasie muqueuse et à l’hypertrophie du muscle lisse.