Symposium Thermo Fisher Stockholm 2014

lundi 3 novembre 2014 par Philippe Auriol1930 visites

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Symposium Thermo Fisher Stockholm 2014

Symposium Thermo Fisher Stockholm 2014

lundi 3 novembre 2014, par Philippe Auriol

Voici ce que l’on pouvait retenir de ce symposium Thermo Fisher. Cette année encore, les communications étaient d’un très bon niveau scientifique et les orateurs passionnants.

Nouvelles frontières dans l’anaphylaxie : tryptase (alpha-gal et plus) :

(Tilo Bidermann – Allemagne)

La tryptase est une trypsine-like protéine. La forme alpha est inactive et excrétée en permanence par les mastocytes (corrélée au nombre de mastocytes), la forme béta est un médiateur, elle est stockée dans les granules des mastocytes et libérée en cas d’anaphylaxie. Les formes delta et gamma sont encore mal caractérisées.

La tryptase est un tétramère très stable. Elle est un marqueur de l’activité mastocytaire.

Le dosage UniCap reconnaît les formes alpha et béta ce qui explique que le taux n’est jamais nul. Le taux de base est d’environ 11.4ug/l (95%), elle atteint son taux maximal en 1 à 2H après la dégranulation puis décroit lentement de manière spontanée.

Une anaphylaxie peut permettre de révéler une mastocytose (tryptase de base élevée) qui elle-même expose à des réactions allergiques plus sévères en plus d’autres co-facteurs comme l’aspirine, l’effort, l’alcool et une infection.

Une tryptase basale élevée sans mastocytose avérée expose également à des manifestations anaphylactiques sévères ou à des effets indésirables lors d’une désensibilisation aux venins d’hyménoptères.

Usage actuel des composants allergéniques alimentaires, cas cliniques interactifs :

(George du Toit - Grande Bretagne)

Arachide :

  • Ara h8 est un analogue de Bet v1 d’où l’existence de syndromes oraux à l’arachide.
  • Ara h9 est une LTP donc plus à risque de réactions sévères.
  • Ara h1-2-3 sont des protéines de stockage avec risque de réactions encore plus sévères.

Risque allergénique : profilines<PR 10<LTP<protéines de stockage.

Le tests d’activation des basophiles a une bonne sensibilité en allergie alimentaire quand les TC et les IgE sont négatives ou non disponibles.

Blé  : importance de l’oméga-5 gliadine dans l’allergie alimentaire induite par l’effort.

Comment l’histoire de l’allergie à la viande par alpha-gal a changé notre compréhension des réactions médicamenteuses

 : (Scott Commins - USA)

Première publication en 2007. En 2009 et 2013 (pour les enfants), description de réactions retardées (3-6H) aux viandes de mammifères et positivité à alpha-gal avec co-sensibilisation aux poils de chien et de chat.

Régime d’éviction : toutes de viandes de mammifères, gélatines alimentaires et crèmes glacées (aux USA car grands consommateurs de glaces et probablement présence de gélatine à l’intérieur).

Co-facteurs : effort, alcool et morsures récentes de tiques.

Délai de réaction ≥ 3H. En effet si on réalise un test d’activation des basophiles toutes les heures lors d’un TPO à la viande chez un patient sensibilisé à alpha-gal, on observe une augmentation d’expression des basophiles CD63+ (à partir de 3H :37% d’expression alors qu’avant l’expression est < 5%). Cela correspond au temps d’activation des basophiles par alpha-gal. Après 5H, l’expression régresse spontanément.

Les grosses portions de viandes et les viandes très grasses sont associées à des réactions plus sévères. Mais l’existence de co-facteurs est importante ainsi que les différences inter-individus.

Il avait été remarqué une répartition géographique particulière qui était la même que la « fièvres des montagnes rocheuses (USA) pour les patients présentant une anaphylaxie au cétuximab en 2007 qui elle-même était identique à la répartition géographique d’une tique : Ablyomma americanum.

Après morsures de tiques (et leurs larves qui occasionnent de nombreuses morsures en même temps), les taux d’IgE totales et spécifiques anti-alpha-gal augmentent pendant environ 2 semaines puis redescendent naturellement en l’absence de nouvelle morsure.

Devant l’existence de patient réactifs aussi aux gélatines, il convient d’éviter les remplissages vasculaires par des gélatines IV chez ces patients (à dépister systématiquement) et dans les aliments (ex : bonbons Haribo) en grande quantité.

Résumé et « hot topics » in food allergy

 : (Marianne Van Hage – Suède)

 Blé : Oméga-5 gliadine n’est pas suffisant à rechercher, il faut aussi s’intéresser aux autres gliadines et gluténines dans l’allergie au blé induite par l’effort.

 Soja : Gly m8 est une albumine 2S découverte en 2013. Il s’agit d’un allergène majeur du soja chez les enfants. Il a une grande valeur diagnostique, meilleure que Gly m5 et 6.

 Noix de cajou et pistache : Ana o3 a une meilleure valeur diagnostique que les tests traditionnels.

 Noisette : Cor a9 et 14 sont des excellents composants pour discriminer sensibilisation et réactivité à la noisette.

 Arachide : une tolérance peut être dûe à une sensibilisation à PR-10, aux CCD, aux profilines ou à des IgE de faible réactivité allergénique.

 Tryptase : bon biomarqueur d’activité mastocytaire, tétramère très robuste. Il est important d’avoir un taux basal pour mieux apprécier le risque anaphylactique.

 CCD : alpha-gal est un sucre porté par des protéines thermostables. Il est contenu dans le tractus intestinal des tiques. Il a une structure proche de l’antigène de groupe B (fucose en moins), les patients B- sont plus sensibilisés (les B+ paraissent plus protégés).

Allergie moléculaire et tryptase pour le diagnostic et le management de l’allergie aux venins d’hyménoptères

 : (Thilo Jakob – Allemagne)

0,5 à 3,3%= prévalence de l’allergie aux venins d’hyménoptères dans la population générale avec 400 cas/ans de décès.

Lors d’une piqûre, l’abeille délivre 20 à 50µg de venin contre 2 à 20µg pour la guêpe.

Une réaction normale suite à une piqûre mesure < 15cm de diamètre et régresse en moins de 24H.
Une réaction loco-régionale mesure plus de 15cm de diamètre et se poursuit plus de 24H.

Pour le diagnostic, on bilantera uniquement les patients ayant présenté une réaction systémique et après un délai de 4 à 6 semaines. Les autres patients ne bénéficieront de toute façon pas de traitement spécifique (immunothérapie).

Pour l’abeille 12 allergènes sont connus et 6 pour la guêpe. Tous ne sont pas encore commercialisés. Les hyaluronidases, les phospholipases et les vitellogénines sont présentes dans les 2 types de venins, d’où l’existence de réactions croisées abeille-guêpe. De plus certains sont glycosylés. Ves v1 et Ves v5 et Api m1 ne le sont pas.
Le composant Api m1 est le seul disponible sur le marché pour le moment mais sa sensibilité n’est que de 68%.

D’autres allergènes ont été identifiés récemment notamment Api m3 et Api m10 qui s’avèrent être absents des extraits de venin d’abeille utilisés pour l’immunothérapie. Leur positivité permettrait d’expliquer des échecs de désensibilisation. Pour autant seulement 5% des allergiques aux abeilles seraient sensibilisés à ces 2 composants.

Dans certains cas difficiles avec TC et IgE négatifs, l’apport des tests d’activations des basophiles serait une aide.

Les risques de réactions anaphylactiques sévères sont augmentés en cas de tryptase basale élevée, mastocytose avérée, le nombre de piqûres, la prise d’IEC, les hommes et avec le venin de guêpe.

NB : il n’y a pas de différenciation entre vespula et poliste dans cette communication car l’orateur est allemand et n’est pas confronté à la poliste.

Asthme allergique chez l’enfant – diagnostic et monitoring

 : (Marielle Pijnenburg –Hollande)

Les sensibilisations précoces et sévères sont en faveur d’un asthme persistant.
Il s’agit de la sensibilisation allergique qui précède les bronchites sifflantes virales et non l’inverse.

Les sifflements préscolaires ont une grande prévalence.

Index prédictif d’asthme : critères majeurs=asthme parental, dermatite atopique, critères mineurs=rhinite allergique, éosinophilie > 4%.

La symptomatologie asthmatique augmente avec le nombre de sensibilisations et le taux d’IgE spécifiques.

Prédire un asthme à l’âge adulte : sifflement persistants entre 10 et 11 ans, TC positifs à lait de vache ou œuf entre 3 et 6 mois.

La mesure de la fraction exhalée en NO (FeNO) > 30ppb est en rapport avec un accélération de la dégradation de la fonction pulmonaire.

Importance de certains marqueurs génétiques et de l’histoire familiale.

Outils cliniques du monitoring :
 spirométrie à partir de 5 ans et au moins une fois/ans pour la fonction respiratoire,
 FeNO : marqueur d’inflammation éosinophilique,
 IgE spécifiques : plus le taux d’IgE spécifiques est élevé, plus bas est la fonction pulmonaire,
 produits de dégradation éosinophiliques…. (pas en routine, à l’étude).

Utilisation clinique des composants allergéniques dans l’asthme

 : (Magnus Borres –Suède)

Un taux faible en IgE spécifiques rPhl p5 est en faveur d’un faible risque d’asthme, contrairement à rPhl p1.

On relève 20% de réduction de prescription d’ITS avec l’usage de l’allergologie moléculaire ou modification de la composition des extraits initialement prévus.

Lipocalines et sérum albumine expliquent les réactions croisées en poils d’animaux.
rFel d1 est plus élevé chez les asthmatiques que chez les rhinitiques.

Une multisensibilisation à plus de 3 animaux est associée à plus de morbidité.

Les lipocalines sont négatives dans les asthmes contrôlés

Résumé et « hot topics » dans l’asthme et l’allergie respiratoire

 : Gunilla Hedlin – Suède

Leucotriènes urinaires, chitine, chitinases, periostine…….. (pas en routine…)

FeNO permet de prédire le risque d’exacerbation mais n’est pas à utiliser dans le monitoring de l’asthme.

Rien d’autre à retenir dans cette communication….

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