Si l’affamé a l’estomac dans les talons, le rhinitique a l’estomac dans le nez !!

lundi 4 mai 2015 par Dr Stéphane Guez1723 visites

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Si l’affamé a l’estomac dans les talons, le rhinitique a l’estomac dans le nez !!

Si l’affamé a l’estomac dans les talons, le rhinitique a l’estomac dans le nez !!

lundi 4 mai 2015, par Dr Stéphane Guez

GERD nocturne, un facteur de risque pour la rhinite et la rhinosinusite : l’étude RHINE. : Allergy. 2015 Mar 24. doi : 10.1111/all.12615.

Nocturnal GERD - a risk factor for rhinitis/rhinosinusitis : the RHINE study.

Schiöler L1, Ruth M, Jõgi R, Gislason T, Storaas T, Janson C, Forsberg B, Sigsgaard T, Torén K, Hellgren J.

 Introduction :

  • Il a été suggéré que le reflux gastro-oesophagien (GERD) serait un facteur de risque de développer une rhinite ou une rhinosinusite, mais les preuves manquent.
  • Les auteurs présentent les résultats d’une étude prospective reposant sur un suivi de 10 ans d’une grande cohorte multicentrique du Nord de l’Europe, évaluant les relations entre GERD nocturne et rhinite non infectieuse (NIR).

 Matériel et Méthode :

  • L’étude a porté sur 5417 patients nés entre 1945 et 1973, qui ont répondu à un questionnaire en 1999-2001 et à nouveau en 2010-2012.
  • La rhinite non infectieuse a été définie par une obstruction nasale, des sécrétions et /ou un reniflement en dehors de toute infection.
  • Les Odd ratios du risque de développer un NIR en relation avec l’âge, le sexe, le BMI, le tabagisme, l’asthme et un GERD nocturne ont été calculés.

 Résultats :

  • Durant les 10 ans de la période d’étude, 1034 patients (19.1%) ont développé une NIR.
  • Les patients ayant rapporté un GERD nocturne entre 1999 et 2010 ont plus de NIR en 2010 (2.8% versus 1.2%, p<0.001).
  • Il y a une relation significative dose-réponse entre le nombre d’épisodes de reflux/semaine en 1999 et le risque d’avoir une NIR en 2010, p = 0.02.
  • Dans une étude ajustée sur l’âge, le sexe, la BMI, le tabagisme et l’asthme, les patients avec un GERD nocturne en 1999 (≥ 3 épisodes de reflux nocturnes symptomatiques / semaine) ont un OR de 1.6 (IC 95% : 1.0 – 2.5, p = 0.03) de développer une NIR en 2010.
  • Le tabagisme est associé à la fois avec une augmentation du risque de développer une NIR (30.7% versus 24%, p < 0.001) et avec le risque de développer un GERD nocturne.

 Conclusion :

  • Dans cette étude de population avec un suivi de 10 ans, il est démontré que le GERD nocturne est un facteur de risque de développer une rhinite non infectieuse et ou une rhinosinusite.
  • Le GERD doit donc être envisagé chez les patients ayant une rhinite sans cause connue.

Dans ce travail clinique prospectif multicentrique, les auteurs ont recherché si un reflux gastrique nocturne était bien responsable d’une rhinite ou d’une rhinosinusite non infectieuse.

Le suivi d’un nombre important de patients, en tenant compte de facteurs confondants démontre cette relation entre reflux et rhinite non infectieuse.

Ce travail vient donc confirmer de nombreuses publications précédentes, en s’appuyant cette fois sur une large cohorte de patients suivis sur une durée longue de 10 ans. La présence d’un reflux chronique est associée au développement dans les années suivantes d’une rhinite non infectieuse ou d’une rhinosinusite. Le tabagisme interfère cependant de façon importante, car facteur de risque également d’un reflux gastrique.

Les allergologues ont donc raison de penser à rechercher systématiquement un reflux gastro-oesophagien devant une rhinite qui ne semble ni allergique, ni infectieuse.

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