Réactions anaphylactiques biphasiques : fréquence et mortalité. : Rohacek M, Edenhofer H, Bircher A , Bingisser R. Biphasic anaphylactic reactions : occurrence and mortality.
dans Allergy 2014 ; 69 : 791–797.
– Introduction :
- Un monitoring jusqu’à la résolution totale d’une réaction anaphylactique est recommandé.
- L’objectif de cette étude a été de définir :
- la fréquence des réactions biphasiques anaphylactiques,
- les réactions biphasiques cliniquement sévères,
- le nombre de transferts en unité de soins intensifs du fait de l’anaphylaxie
- et le nombre de décès dans les 10 jours qui ont suivi une admission dans un département d’urgences.
– Matériel et Méthode :
- Les données cliniques des patients adressés en soins intensifs dans un hôpital de soins de niveau 3 ont été analysées de façon rétrospective.
- Les données hospitalières, un contact direct avec les patients et les soignants, et des données par internet, ont été utilisées pour établir la fréquence de mortalité.
– Résultats :
- Sur 259557 admissions entre février 2001 et août 2013,
- 1334 (0.51%) réactions allergiques ont été diagnostiquées
- et 532 (0.20%) chez 495 patients répondaient à la définition d’une réaction anaphylactique.
- Sur 227 réactions (44.8%), le temps d’hospitalisation a été > ou = à 8h (médiane 22h, IQR : 16 – 24).
- Il y a eu 507 épisodes uniques et 25 (4.5%) réactions anaphylactiques biphasiques.
- 12 (2.3%) étaient cliniquement importantes,
- dont 2 (0.36%) qui sont survenues lors de la phase d’hospitalisation,
- et l’une d’elle a nécessité un transfert en unité de soins intensifs pour choc.
- Aucun facteur de risque de réaction biphasique n’a pu être mis en évidence.
- 8 patients ont été perdus de vu.
- Il n’y a eu aucun décès lors des 10 jours de suivi.
– Conclusion :
- Les réactions anaphylactiques biphasiques, et en particulier celles qui sont cliniquement importantes, sont rares et aucune mortalité n’a été mise en évidence, que la surveillance soit de plus de 8h ou de moins de 8h.
- Cette étude peut conduire les praticiens à laisser partir les patients une fois l’épisode anaphylactique rentré dans l’ordre, et peut dispenser d’une surveillance de principe prolongée.