On dépense sans compter chez l’allergique !

dimanche 23 février 2003 par Dr Philippe Carré3757 visites

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On dépense sans compter chez l’allergique !

On dépense sans compter chez l’allergique !

dimanche 23 février 2003, par Dr Philippe Carré

Si la santé n’a pas de prix, elle a un coût comme disait l’autre ! Et en matière d’asthme et d’allergie, le coût peut être important compte-tenu de la prévalence. Comment se répartissent les coûts entre le patient et le tiers-payant, dans l’asthme et la rhinite allergique saisonnière, en fonction de la gravité des symptômes ?

Coûts de santé dans l’asthme atopique et la rhinite allergique saisonnière en Allemagne : étude rétrospective sur 1 an. : Schramm B, Ehlken B, Smala A, Quednau K, Berger K, Nowak D. MERG Medical Economics Research Group, Munich, Germany. Barbara.Schramm@merg-munich.de dans Eur Respir J 2003 Jan ;21(1):116-22

 But de l’étude. Evaluer les coûts de santé de l’asthme atopique modéré à sévère et/ou de la rhinite allergique saisonnière (RAS) en Allemagne, du point de vue des tiers-payants (TP) et des patients.

 Méthode.

  • 500 patients (dont 276 enfants et adolescents) avec un asthme modéré à sévère et/ou une RAS ont été inclus dans cette étude croisée.
  • Les informations ont été obtenues à partir d’un questionnaire spécifique et du recueil des données des patients.

 Résultats.

  • Globalement, les coûts annuels par patient augmentaient avec la sévérité de l’asthme atopique et s’il était associé à une RAS.
  • Le coût annuel moyen de la RAS était de 1089 Euro par enfant/adolescent et 1543 Euro par adulte.
  • Le coût annuel de l’asthme sévère avec RAS montait à 7928 Euro par enfant/adolescent et 9287 Euro par adulte.
  • Pour les tiers-payants, les coûts principaux étaient représentés par les médicaments, l’hospitalisation et la réhabilitation.
  • Les coûts les plus significatifs pour les patients concernaient les modifications de l’habitat.
  • Pour les enfants/adolescents, 60 à 78 % des dépenses étaient des coûts directs, alors que chez les adultes 58 % étaient des coûts indirects.
  • On a observé aussi que les patients avec un asthme modéré à sévère utilisaient les corticoïdes inhalés moins souvent que recommandé dans les recommandations.

 Conclusion. Le coût total pour les patients augmentait avec la sévérité de l’asthme atopique et/ou de la RAS, et les coûts indirects en représentaient la part la plus importante.


Comme on pouvait s’y attendre, les coûts de santé augmentent avec la gravité de l’asthme et son association à une RAS ; il sont plus importants chez l’adulte que chez l’enfant.

Les coûts les plus importants sont directs chez l’enfant et indirects chez l’adulte, en rapport probable chez ce dernier avec les indemnités d’absentéisme professionnel.

Cette étude confirme enfin des données convergentes, à savoir que, même en Allemagne, les asthmatiques modérés à sévères sont sous-traités par rapport aux référentiels.

Une meilleure adéquation thérapeutique permettrait-elle une diminution des coûts indirects et par là du coût médical total ? La réponse n’est pas donnée, mais voilà un beau challenge pour les médecins et les caisses d’assurance maladie.

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