Asthme de l’enfant : recommandations pour l’activité physique

mardi 11 novembre 2025 par la rédaction

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Asthme de l’enfant : recommandations pour l’activité physique

Asthme de l’enfant : recommandations pour l’activité physique

mardi 11 novembre 2025

Asthme de l’enfant : le sport fait partie du traitement

Une équipe composée de spécialistes chinois publie des directives très concrètes (et exigeantes) pour prescrire une activité physique aux enfants souffrant d’asthme. Le message principal est que, sauf en cas de bronchoconstriction d’effort sévère, l’exercice devrait être intégré au quotidien, avec une préparation, un suivi et des ajustements, car il améliore le contrôle de l’asthme, les capacités cardiorespiratoires et la qualité de vie. Un examen approfondi de 64 études jusqu’à mai 2025, ainsi qu’un consensus Delphi, sont présentés dans le World Journal of Pediatrics du 11 octobre 2025.

Ce qu’il faut retenir, en pratique

  • Avant de prescrire, il faut classer :
    • si l’asthme est bien contrôlé, viser les mêmes objectifs d’activité que les enfants non asthmatiques ;
    • si le contrôle est partiel, commencer lentement avec des activités courtes puis augmenter ;
    • si le contrôle est mauvais, rester sur une activité « tolérée » jusqu’à l’amélioration. Utiliser la spirométrie, le Peakflow et des questionnaires (ACT/C-ACT/TRACK) pour se guider.
  • Aérobie : l’ossature du programme :
    • 3 à 5 séances/semaine avec une intensité modérée au départ (progressive) ;
    • objectif de 60 minutes par jour d’activité d’intensité modérée à soutenue (marche rapide, course, natation, vélo, jeux de balle, formats intermittents).
    • Les données valident des gains sur le contrôle de l’asthme, les capacités physiques et parfois la fonction pulmonaire (natation).
  • Renforcement musculaire :
    • 2 à 3 fois/semaine (48 h de repos par groupe musculaire),
    • 2 à 4 séries de 8 à 12 répétitions, 60 à 70 % de la répétition maximale (40–50 % si sédentaire/peu entraîné).
    • Mouvements polyarticulaires d’abord (pompes, tractions assistées, squats), poids du corps puis charges légères/bandes.
    • Intérêt particulier en cas de corticothérapie prolongée (prévenir la fonte musculaire).
  • Souplesse : 2 à 3 fois/semaine ;
    • étirer jusqu’à une tension « agréable » (pas de douleur),
    • chaque étirement 10 à 30 seconde répété 2 à 4 fois (60 seconde par zone) ;
    • combiner statique et dynamique (échauffements/jogging sur place).
  • Préparer chaque séance :
    • 10 minutes d’échauffement à faible-modéré (étirements courts < 20 s, séquences dynamiques progressives ;
    • vêtements et chaussures adaptés, veiller à l’hydratation ;
    • par temps froid/sec, un masque qui réchauffe/humidifie l’air réduit l’hyper réactivité bronchique
  • Anticiper l’asthme d’effort :
    • toujours avoir un bronchodilatateur de courte durée d’action ;
    • pour les sujets sensibles, le prendre 10 à 20 min avant l’effort.
    • Pour des besoins fréquents ou des symptômes persistants, envisagez d’introduire un corticostéroïde inhalé ou un anti-leucotriène en traitement de fond.
    • Éviter les efforts intenses dans l’air froid, sec et pollué ; s’échauffer systématiquement.
  • Monitorer l’intensité sans usine à gaz :
    • échelle de perception de l’effort (RPE) ou « talk-test » ;
    • les montres sportives peuvent être utiles (FC, SpO₂, fréquence respiratoire, pas).
    • Réévaluez les symptômes et le débit de pointe si nécessaire après l’effort.
  • Adapter et faire progresser :
    • 1er contrôle à 1 à 2 semaines, puis toutes les 4 semaines ;
    • augmenter la durée de 5 à 10 min toutes les semaines sur 4 à 6 semaines, puis ajuster la durée/fréquence/intensité sur 1 ou 2 trimestres.
    • En période d’infections/saisons à risque (grippe/pollens voir plus – Définition /qualité de l’air), privilégier des activités intérieures moins intenses et rapprocher le suivi.
  • Éduquer et motiver : avec des objectifs clairs, le suivi des progrès, des techniques d’entretien motivationnel pour lever les freins parentaux et des enfants.

Pourquoi c’est important

Certes ces recommandations bousculent nos habitudes de sédentaires assis à nos bureaux toute la journée à voir défiler nos patients du matin au soir, mais l’idée que « le sport déclenche l’asthme » reste un obstacle majeur à sa bonne prise en charge. Ces recommandations bouleversent les idées reçues : l’exercice prescrit et sécurisé devient un levier thérapeutique pour la maladie asthmatique, le sommeil, l’anxiété et la participation sociale. La prise en charge du praticien devient une « ordonnance d’activité physique » structurée, qui s’intègre à la stratégie pharmacologique et au suivi.


Voir en ligne : Comprehensive exercise recommendations for pediatric asthma : an evidence synthesis

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