Comptes polliniques.

samedi 9 mai 2009 par la rédaction

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Comptes polliniques.

Comptes polliniques.

samedi 9 mai 2009

Depuis quelques années, des capteurs répartis sur le territoire permettent de recueillir les pollens présents dans l’atmosphère.

Le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (R.N.S.A.) diffuse ces données accompagnées de commentaires de cliniciens répartis sur toute la France.

En Franche-Comté, la nouveauté en 2009 est leur association à des données météorologiques.

La prise en compte des facteurs météo est un complément tout à fait pertinent dans l’évaluation du risque d’exposition réel : c’est donc une amélioration indéniable par rapport aux données brutes des comptes polliniques.

Mais les comptes polliniques fournissent-ils un outil fiable d’appréciation de l’exposition ?

Il existe plusieurs difficultés connues d’interprétation de ces mesures.

On sait qu’il peut y avoir un décalage allant jusqu’à 2 semaines entre l’observation de la pollinisation sur le terrain et la présence effective des grains de pollens sur les capteurs.

Par ailleurs, l’identification des grains est encore difficile. On ne sait pas différencier, par exemple, les pollens des différentes espèces d’Urticacées or, dans cette famille, les orties ne sont pas allergisantes tandis que les pariétaires le sont.

Dans l’idéal, il faudrait observer la plante et guetter sa ou ses (le dactyle peut fleurir plus de 4 fois par saison…) périodes de floraison (d’émission de pollens).

Ce sont ces données phénologiques qui pourraient compléter utilement les comptes polliniques. Mais cela nécessiterait un personnel qualifié et disponible plusieurs semaines par an et donc un financement important.

De plus, l’allergénicité des pollens n’est pas une constante mais une variable soumise à des facteurs multiples que nous ne maîtrisons pas encore.

On a mis en évidence des différences sensibles d’allergénicité des pollens recueillis sur un même arbre mais avec des expositions au soleil différentes. Alors sur des plantes différentes, vivant dans des conditions hétérogènes, la capacité de chaque grain à déclencher une allergie est difficilement prévisible.

La solution serait alors non pas de recueillir les pollens mais de mesurer dans les échantillons collectés sur les capteurs les taux d’allergènes effectifs.

Cela n’est pas un rêve mais un projet européen, en cours de réalisation, auquel participe le RNSA.

Nous pourrons alors disposer de données fiables associant les comptes polliniques, les observations phénologiques, les facteurs météorologiques et le contenu en molécules allergéniques.


Voir en ligne : Dr Hervé Masson

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