Ca sent le moisi !

jeudi 22 mai 2003 par Dr Philippe Carré4095 visites

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Ca sent le moisi !

Ca sent le moisi !

jeudi 22 mai 2003, par Dr Philippe Carré

L’humidité de l’habitat est un facteur de risque de maladies des voies aériennes inférieures chez l’enfant. Pourquoi ? Les auteurs se sont posés la question de la responsabilité éventuelle des moisissures de l’environnement. D’où cette étude de cohorte prospective de 499 enfants nés de parents asthmatiques ou allergiques.

Taux de moisissures dans l’habitat et maladies des voies respiratoires inférieures dans la première année de vie. : Stark PC, Burge HA, Ryan LM, Milton DK, Gold DR. Environmental Health, Harvard University School of Public Health, Boston, MA, USA ; Medicine, Division of Clinical Care Research, Tufts-New England Medical Center, Biostatistics Research Center, Boston, MA, USA DANS Am J Respir Crit Care Med 2003 Apr 30

 Contexte. L’association entre l’humidité de la maison et les symptômes des voies respiratoires inférieures (VRI) chez les enfants est bien documentée. Si l’exposition aux moisissures contribue à cette association est incertain.

 Méthode. Dans une étude prospective de cohorte à la naissance de 499 enfants nés de parents asthmatiques / allergiques, les auteurs ont examiné les concentrations de moisissures au domicile comme indices de prédiction des maladies des VAI (pneumonie, bronchite et bronchiolite) dans la première année de vie.

 Résultats.
* En analyse multivariée, il existe une augmentation significative du risque relatif (RR) entre maladies des VAI et taux élevés (> au 90° percentile) de Penicillium ambiant (RR=1.52, intervalle de confiance IC : 1.23, 2.43), de Cladosporium de la poussière (RR=1.51, IC=1.02, 2.25), de Zygomycète (RR=1.96, IC=1.35, 2.83), et d’Alternaria (RR=1.51, IC= 1.00, 2.28), après ajustement pour le sexe, la présence de moisissures visibles, la naissance en hiver, l’allaitement au sein, et l’exposition à d’autres enfants dans la fratrie.
* Le RR de maladies des VAI était élevé dans les habitats avec niveau de moisissures à plus du 90° percentile (RR=1.86, IC=1.21, 2.88).
* L’exposition à de hauts niveaux de moisissures augmentait le risque de maladie des VAI dans l’enfance, même chez les enfants avec maladie des VAI non sifflante.

 Conclusion. Bien que les mécanismes actuels restent inconnus, les moisissures et leurs composants (glycanes, mycotoxines et protéines) peuvent augmenter le risque de maladie des VAI en agissant comme irritants ou en augmentant la susceptibilité aux infections.


Cette étude semble confirmer l’existence d’une relation positive entre le taux de moisissures de l’habitat et la fréquence des infections des VAI.

L’hypothèse étant que l’exposition aux moisissures agit par un effet irritatif favorisant les infections.

Il est par ailleurs connu que les moisissures induisent des sensibilisations allergéniques ; cette hypothèse, qui n’est pas soulevée par les auteurs, pourrait être pertinente chez ces enfants à risque d’atopie, puisque nés de parents allergiques ou asthmatiques.

Par ailleurs, les critères du diagnostic de maladie des VAI ne sont pas précisés ; les signes d’infection pourraient masquer de véritables tableaux allergiques, notamment chez les enfants siffleurs.

Si la relation entre exposition aux moisissures et tableaux infectieux est claire, les mécanismes physiopathologiques sont quant à eux plus flous.

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