L’allergie au bouleau peut commencer très tôt !

samedi 23 août 2003 par Dr Alain Thillay5793 visites

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L’allergie au bouleau peut commencer très tôt !

L’allergie au bouleau peut commencer très tôt !

samedi 23 août 2003, par Dr Alain Thillay

La sensibilisation de l’enfant in-utéro reste encore très discutée. Ces auteurs suédois, sur un échantillon important, comparent deux groupes d’enfants dont les mères ont été exposées soit à de fortes doses, soit à de faibles doses de pollen de bouleau.

Exposition à des hautes doses de pollen de bouleau durant la grossesse et risque de sensibilisation et de manifestation d’atopie chez l’enfant. : A. Kihlström1, G. Lilja2, G. Pershagen3, G. Hedlin4 1Department of Paediatrics, Huddinge University Hospital, Stockholm, Sweden ;
2Department of Paediatrics, Sachs’ Children’s Hospital, Stockholm, Sweden ;
3Institute of Environmental Medicine, Karolinska Institute, Stockholm, Sweden ;
4Department of Paediatrics, Karolinska Hospital, Stockholm, Sweden
dans Allergy 58 (9), 871-877

 CONTEXTE.
* Le rôle de l’exposition allergénique durant la grossesse dans la sensibilisation et le développement de manifestation d’atopie chez l’enfant reste controversé.
* En 1993, à Stockholm, Suède, il a été enregistré des taux extrêmement élevés de pollen de bouleau, alors, qu’en 1994, les taux étaient faibles.

 Le but de cette étude était de vérifier l’influence de l’exposition durant la grossesse à des niveaux d’exposition bas ou élevés de pollen de bouleau sur le risque de sensibilisation et de développement de pathologies atopiques chez les enfants. De plus, une comparaison a été faite avec des enfants exposés au pollen de bouleau dans la petite enfance.

 METHODES.
* Trois cent quatre-vingt sept enfants ayant une hérédité atopique, nés à Stockholm entre juillet et octobre des années1993 ou 1994 (mères exposées durant la grossesse), ont fait l’objet d’une enquête à l’âge de 4 ans et demi.
* Les enfants ont subi un examen clinique, des tests cutanés concernant les aéroallergènes et les trophallergènes et la mesure des IgE spécifiques du pollen de bouleau et de l’allergène recombinant de bouleau (rBet v 1) par la méthode du RAST.
* Une comparaison a été pratiquée avec un groupe similaire d’enfants exposés dans la même période mais dans les 3 premiers mois de vie en 1993.

 RESULTATS.
* Les enfants nés de mères exposées à de hautes doses durant la grossesse en 1993 tendaient à être plus sensibilisés au pollen de bouleau que les enfants dont les mères avaient été exposées à des doses faibles en 94.
* Une tendance similaire mais peu marquée a été retrouvée pour ce qui concerne les RAST au pollen de bouleau et de rBet v 1.
* Les enfants issus de mère fortement exposées durant la grossesse étaient significativement moins sensibilisés au pollen de bouleau que les enfants exposés à de fortes doses durant le début de la vie.
* Il y avait une tendance globale à une augmentation de la prévalence d’asthme, de rhino-conjonctivite et de dermatite atopique dans le groupe des enfants dont la mère avait été fortement exposée durant la grossesse comparé au groupe peu exposé.

 CONCLUSION.
* L’exposition de la mère durant la grossesse à de fortes doses de pollen de bouleau montre une tendance à l’augmentation du risque de sensibilisation au même allergène et de manifestations d’atopie chez les enfants ayant une hérédité atopique.
* De plus, nos données indiquent que l’exposition des mères durant la grossesse aux aéroallergènes est moins probablement reliée à une sensibilisation chez l’enfant que l’exposition de l’enfant dans les premiers mois de la vie.


Cette étude a été pratiquée sur un grand échantillon : 387 enfants.

Les résultats sont significatifs. Les enfants nés de mères exposées à de fortes doses pollen de bouleau sont plus souvent sensibilisés à cet allergène et manifestent plus souvent des signes de pathologies atopiques que ceux nés de mères peu exposées.

Malgré tout, lorsque les enfants issus de mères fortement exposés sont comparés à un groupe d’enfants eux-mêmes exposées durant les trois premiers mois de la vie, on remarque qu’ils sont moins « allergiques ».

Cela voudrait dire que la sensibilisation in-utéro est possible mais serait moins « efficace » que l’exposition in-vivo.

Encore quelques études comme celle-ci seront nécessaires pour confirmer.

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