La rénovation des appartements entraîne une obstruction bronchique chez les enfants à risque atopique ; résultats de l’étude LARS. : Diez U, Rehwagen M, Rolle-Kampczyk U, Wetzig H, Schulz R, Richter M, Lehmann I, Borte M, Herbarth O. Centre for Environmental Research, Department of Human Exposure Research and Epidemiology, Permoser Strasse 15, D-04318 Leipzig, Germany. diez@expo.ufz.de dans Int J Hyg Environ Health. 2003 Jun ;206(3):173-9
Les résultats de certaines études semblent montrer que l’exposition à des émanations de produits chimiques pourrait entraîner des manifestations d’asthme chez les adultes. Dans les premières années de vie, les enfants sont sensibles aux affections bronchiques obstructives.
– L’objectif de l’étude : Les auteurs ont étudié l’influence de la rénovation des appartements sur les manifestations d’asthme chez des enfants durant leurs 2 premières années de vie.
– Méthodologie :
* L’étude LARS (Leipzig Allergy Risk Children Study) est une étude de cohorte qui suit des enfants depuis la naissance avec les critères d’inclusion suivants :
** antécédents atopiques familiaux bilatéraux,
** taux d’IgE totales du cordon > 0.9 kU/L,
** ou poids de naissance bas, compris entre 1.5 et 2.5 kg.
* Dans le contexte de cette étude, 186 parents d’enfants à risque atopique ont répondu à un questionnaire sur les manifestations respiratoires de leurs enfants et sur la rénovation de leurs appartements à la fin de la première et de la deuxième année de vie.
– Résultats :
* Un total de 22% d’enfants a présenté des manifestations obstructives bronchiques au moins une ou plusieurs fois durant la 1° année, et 11% ont eu également ces manifestations pendant la 2° année de vie.
* La rénovation des appartements a une importance significative sur l’apparition d’une affection bronchique obstructive pendant la première année (OR 4.1, IC95% : 1.4-11.9) et dans la 2° année de vie (OR 4.2, IC95% : 1.4612.9). (Le OR a été ajusté sur le taux d’IgE du cordon > 0.9, au poids de naissance inférieur ou égal à 2.5 kg, le sexe mâle, la double hérédité atopique des parents, le tabagisme, la présence d’animaux domestiques, l’humidité).
* Des contaminations multiples sont observées lors des rénovations, avec des expositions additionnelles au tabac, aux animaux domestiques à de l’humidité dans les appartements, entraînant une augmentation du risque d’avoir une affection bronchique lors de la 1° année (OR 9.1, IC95% : 2.3-34.8) ainsi que lors de la 2° année de vie (OR 5.1, IC 95% : 1.6-15.6).
– Conclusions : Ces données suggèrent que la rénovation des appartements est associée au développement d’inflammation aigue, mais pas sous une forme chronique sur les voies respiratoires des enfants à risque atopique. L’exposition à d’autres facteurs associés de l’environnement entraîne des effets plus prononcés.