Diagnostic de l’eczéma de contact au boulot : un problème de batterie !

samedi 15 novembre 2003 par Dr Alain Thillay2266 visites

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Diagnostic de l’eczéma de contact au boulot : un problème de batterie !

Diagnostic de l’eczéma de contact au boulot : un problème de batterie !

samedi 15 novembre 2003, par Dr Alain Thillay

L’exploration des eczémas de contact professionnels pose le problème du choix des batteries de tests. Dans cette étude italienne, les auteurs ont recours à la batterie standard italienne et à des batteries spécifiques de professions. Devant le grand nombre d’allergènes professionnels, ces batteries sont-elles suffisamment exhaustives ?

Résultats d’une batterie standard de tests épicutanés chez des patients atteints d’eczéma de contact professionnel. : E. Nettis, M. Marcandrea, M. C. Colanardi, M. T. Paradiso, A. Ferrannini, A. Tursi

Department of Medical Clinic, Immunology and Infectious Diseases, Section of Allergy and Clinical Immunology, University of Bari, Bari, Italy

dans Allergy 58 (12), 1304-1307

 CONTEXTE.
Dans le milieu professionnel, la peau a un haut risque d’exposition aux produits chimiques et autres contaminants, les dermatites professionnelles représentent un champ important d’étude.

 METHODES.
* Nous avons évalué 230 patients adressés dans notre service en raison d’une affection cutanée suspecte d’être d’origine professionnelle et allergique.
* Ils ont été testés à l’aide de la batterie standard GIRDCA (Gruppo Italiano Ricerca Dermatiti da Condatto e Ambientali) et de batteries complémentaires si indication.

 RESULTATS.
* Parmi les 230 sujets, 49 étaient positifs seulement à des batteries complémentaires (26,3% de l’ensemble des allergies de contact), alors que 130 (69,9% de l’ensemble des allergies de contact) étaient considérés avoir un eczéma de contact diagnostiqué par la batterie standard seule.
* Les professions les plus fréquemment atteintes étaient les professions de santé et les métiers de la coiffure/cosmétiques.
* Les agents les plus souvent responsables étaient les métaux et le paraphenylenediamine.

 CONCLUSIONS.
* Du fait que les batteries standards ont détecté une relative faible proportion d’eczémas de contact professionnels, elles ne sont donc pas adéquates pour mettre en évidence une allergie de contact professionnelle, certaines batteries complémentaires devraient donc être aussi testées.
* Cependant, même si ces batteries professionnelles étaient utilisées, il demeure probable que la fréquence des eczémas de contact professionnels sont sous-estimés parce que les travailleurs sont en contact avec un grand nombre de substances qui sont souvent inconnus.


Je trouve les auteurs de cette étude un peu durs avec eux-mêmes.

En effet, sur 230 sujets suspects d’eczéma de contact professionnel, ils en diagnostiquent 179 soit 77,8%, ce qui n’est pas mal du tout.

D’autant plus que nous n’avons pas beaucoup de détails sur la méthode qui a servi à sélectionner les sujets suspects d’eczéma de contact professionnel.

On ne peut qu’être d’accord avec les auteurs pour pratiquer des mises à jour des batteries complémentaires profession par profession.

Il reste toujours la possibilité de pratiquer des tests réalistes à l’aide des substances et produits utilisés au travail.

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