Dermatite atopique et immunoglobulines : ça se complique sérieusement !!

vendredi 13 février 2004 par Dr Stéphane Guez2985 visites

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Dermatite atopique et immunoglobulines : ça se complique sérieusement !!

Dermatite atopique et immunoglobulines : ça se complique sérieusement !!

vendredi 13 février 2004, par Dr Stéphane Guez

Il était agréable de penser que l’on maîtrisait le processus physiopathologique de l’allergie. Mais les choses ne sont jamais simples : ainsi il semble non réaliste de penser que le système immunitaire, dans une maladie aussi complexe que la dermatite atopique, ne produise que des anticorps IgE spécifiques des allergènes...

Association entre la survenue d’IgM anticardiolipides et IgE spécifiques contre les acariens chez des enfants ayant une dermatite atopique et un eczéma de contact. : E. Szakos1, G. Lakos2, M. Aleksza2, E. Gyimesi2, G. Páll2, B. Fodor2, J. Hunyadi3, E. Sólyom1, S. Sipka2

1Borsod-A-Z County and University Teaching Hospital, Pediatric Health Centre, Miskolc ; 23rd Department of Internal Medicine, University of Debrecen, Debrecen ; 3Department of Dermatology, University of Debrecen, Debrecen, Hungary

dans Allergy 59 (2), 164-167

Les données de la littérature sont contradictoires sur le rôle des anticorps non allergiques dans la dermatite atopique.

Les auteurs ont donc étudié le lien entre la survenue d’anticorps antiphospholipides (anticardiolipides et antiglycoprotéines-I) et les IgE spécifiques chez 72 enfants ayant un eczéma de contact et une dermatite atopique.

 Méthode :

  • La mesure des anticorps anticardiolipides a été effectuée par test ELISA, le dosage des IgE totales par néphélométrie et les IgE spécifiques par immunoblott.
  • L’analyse statistique a été faite par un test de Fisher avec calcul du odd ratio.

 Résultats :

  • 13 des 72 enfants ayant une dermatite atopique et un eczéma de contact (age moyen 8.3 ans) ont un taux élevé d’anticorps anticardiolipides et 8 ont des antiglycoprotéines-I élevées.
  • Des IgE spécifiques vis-à-vis des aliments ou des pneumallergènes sont retrouvées chez 8 des 13 enfants et chez 3 des 8 enfants ayant des anticardiolipides élevés.
  • La fréquence des patients ayant le SCORAD (score de sévérité de la dermatite atopique) le plus élevé (> 75) est significativement plus grande dans le groupe avec des anticardiolipides élevés (4/134) que dans le groupe avec des taux normaux de cet anticorps (2/59).
  • Il y a une association significative entre les IgE spécifiques aux acariens et la présence d’IgM anticardiolipides (6/13).

 Conclusion : Ces données montrent qu’il y a un lien significatif et une association entre l’apparition d’anticorps anticardiolipides et la production d’IgE spécifiques vis-à-vis des pneumallergènes (acariens) chez des enfants ayant un eczéma et une dermatite atopique .


Dans ce travail, les auteurs démontrent que, chez les enfants ayant un eczéma de contact et une dermatite atopique, il existe un lien entre la sévérité de l’affection, la production d’IgE spécifiques vis-à-vis des acariens et la présence dans le sérum d’anticorps anticardiolipides (antiphospholipides et antiglycoprotéines-I).

Il est difficile pour l’instant de tirer des conclusions de ce travail.

Il est remarquable de découvrir la présence de ces anticorps chez ces enfants et il faudrait en connaître la signification sur le plan physiopathologique.

Il est malgré tout aisé de comprendre qu’une stimulation immunologique n’est pas univoque, et que s’il y a production préférentielle d’IgE par les lymphocytes B, la stimulation globale des lymphocytes entraîne certainement la production parallèle de nombreux autres anticorps.

Il faut valider le résultat de ce travail par d’autres études.

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