La dépression maternelle et l’adhérence au traitement chez les enfants asthmatiques des quartiers défavorisés : Bartlett SJ, Krishnan JA, Riekert KA, Butz AM, Malveaux FJ, Rand CS.
Department of Medicine, Johns Hopkins School of Medicine, Baltimore, Maryland, USA. bartlett@jhmi.edu
dans Pediatrics. 2004 Feb ;113(2):229-37
– Contexte : nous connaissons peu de choses quant au retentissement de la symptomatologie dépressive des mères sur la prise en charge des enfants asthmatiques vivants dans des quartiers défavorisés.
– Objectifs : le but des auteurs était de déterminer de quelle manière les symptômes dépressifs maternels influencent l’adhérence de l’enfant au traitement, l’impact de l’asthme propre à l’enfant sur la santé de sa mère, les attitudes maternelles et croyances.
– Méthodes :
- 177 mères de jeunes enfants mineurs asthmatiques résidants dans les quartiers défavorisés de Baltimore, Washington DC, furent enrôlées dans une étude longitudinale pendant 6 mois.
- L’adhérence au traitement, la perte de contrôle de la maladie asthmatique, une sélection de comportements envers la maladie et le traitement de l’asthme furent mesurés.
- Les données issues de 6 mois d’observation (N=158) furent utilisées pour l’évaluation prospective à long terme du contrôle symptomatique et du recours au département des urgences.
- Les variables indépendantes étudiées incluaient la morbidité de l’asthme, l’âge, les symptômes dépressifs, et diverses autres données psychosociales.
– Résultats :
- aucune différence en matière de morbidité infantile liée à l’asthme ne fut observée entre les mères avec symptomatologie dépressive élevée ou basse.
- Toutefois, les mères avec score symptomatique élevé ont rapporté de façon significative plus de problèmes avec leurs enfants utilisateurs de systèmes d’inhalation (odds ratio [OR] :5.0 ; intervalle de confiance 95% [CI] :1.3-18.9) ainsi que plus d’oublis du traitement inhalé (OR : 4,2 ; IC 95% :1.4-12.4).
- La symptomatologie dépressive était également associée à un plus grand désarroi émotionnel et interférait avec les activités de la vie quotidienne dont la responsabilité relevait de l’asthme de l’enfant, était associée à moins de confiance envers les traitements de l’asthme, moins de capacité à contrôler les symptômes d’asthme ou moins d’efficacité pour la gestion des épisodes aigus d’asthme.
- De plus les mères dépressives décrivirent moins de compréhension à propos des médications de leurs enfants ou de leur utilisation (OR : 7.7 ; IC 95% :7-35.9).
- Le niveau de référence de la morbidité de l’asthme, les scores maternels de dépression, les revenus familiaux étaient associés, quoique de façon indépendante, avec les symptômes d’asthme 6 mois plus tard, tandis que l’adhérence au traitement n’était pas prédictive de la morbidité de l’asthme ou de l’utilisation d’un département d’urgences.
– Conclusions :
- les symptômes maternels de la série dépressive n’étaient pas associés à la morbidité de l’asthme mais étaient associés à une pléiade de croyances et attitudes qui peuvent influencer de manière significative l’adhérence au traitement de l’asthme et la prise en charge de la maladie.
- Identifier et diriger vers un consultant en raison d’une carence psychologique maternelle est donc important tout au long de la prise en charge du traitement d’un asthme infantile et peut faciliter une meilleure communication parent soignant, l’adhérence au traitement et la prise en charge de l’asthme chez les enfants résidants dans les quartiers défavorisés.