Horreur nos bronches sont fichues, l’air de la campagne est pire que celui de la ville.

lundi 19 avril 2004 par Dr Stéphane Guez2437 visites

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Horreur nos bronches sont fichues, l’air de la campagne est pire que celui de la ville.

Horreur nos bronches sont fichues, l’air de la campagne est pire que celui de la ville.

lundi 19 avril 2004, par Dr Stéphane Guez

L’air de la ville est malsain et il fait bon vivre à la campagne. Cependant l’air n’y est pas aussi pur qu’on pourrait le penser. Du moins si l’on en croit ce travail qui porte sur des fermiers américains. Mais qui n’utilisent plus depuis longtemps le cheval de trait...

Emanations diesel, solvants et autres expositions professionnelles comme facteurs de risque de sifflements bronchiques chez des fermiers. : Hoppin JA, Umbach DM, London SJ, Alavanja MC, Sandler DP.

Department of Health and Human Services, National Institute of Environmental Health Sciences, NIH, Epidemiology Branch, Research Triangle Park, NC, USA.

dans Am J Respir Crit Care Med. 2004 Apr 7

 Objectif de l’étude :

  • Les fermiers pratiquent des activités qui entraînent des expositions aux particules diesel, aux solvants, au fumées de soudure et à d’autres irritants respiratoires.
  • En utilisant les données de la « Agricultural Health Study », une cohorte d’applicateurs de pesticides en Iowa et dans le Nord de la Caroline, les auteurs ont évalué les relations entre des sifflements associés avec des activités professionnelles sans pesticides.

 Méthodologie  : Les auteurs ont utilisé des modèles de régression logistique prenant en compte l’age, l’état, le tabagisme et les antécédents d’asthme ou d’atopie afin d’évaluer la fréquence des sifflements lors de l’année précédente parmi 20898 fermiers qui ont fourni des informations complètes sur les différents facteurs de l’analyse.

 Résultats :

  • Le fait de conduire un tracteur diesel est associé à un odd ratio élevé de sifflements bronchiques (OR=1.31, IC95% : 1.13-1.52) ; le OR pour la conduite d’un tracteur à essence est de 1.11 (IC95% : 1.02-1.21).
  • Une relation dans le temps est notée entre la conduite de tracteurs au diesel mais pas pour les tracteurs à essence.
  • Les activité qui exposent aux solvants, en particulier pour la peinture et le nettoyage, sont associées à une augmentation du odd ratio pour les sifflements bronchiques dune façon dépendante du temps d’exposition.
  • Le plus fort odd ratio de sifflements pour des activités professionnelles chez les fermiers est lié à des activités quotidiennes de peinture (OR=1.82, IC95% : 0.89-3.73), un indicateur d’exposition quotidienne aux solvants.
  • Ces résultats rejoignent le fort contingent de preuves impliquant les particules diesels sur les sifflements bronchiques et conduit également à impliquer les solvants dans l’étiologie de ces sifflements.

Dans ce travail portant sur des fermiers américains, les auteurs démontrent une relation entre sifflements bronchiques et activités professionnelles liées à une exposition au gasoil, comme la conduite de tracteurs, et des activités qui exposent à des solvants comme la peinture pratiquée de façon quotidienne.

Cette étude à l’origine porte sur les relations entre expositions aux pesticides et travail à la ferme. En utilisant les données concernant les patients témoins non exposé aux pesticides, les auteurs ont cherché s’il y avait des liens entre l’exposition à certains polluants autres que les pesticides et les sifflements bronchiques. Ils démontrent une relation forte avec l’exposition aux particules diesel et aux solvants par le biais de la conduite d’un tracteur et des travaux de peinture.

Cependant sifflement bronchique ne veut pas dire asthme et il est difficile d’extrapoler ces données pour dire qu’il y a un lien fort entre l’exposition à ces polluants et l’asthme. Il peut s’agir de simples sifflements bronchiques liés à une irritation transitoire qui ne dure pas et ne nécessite pas de traitement. Le fait que la fréquence des sifflements bronchiques soit plus faible chez les agriculteurs qui conduisent des tracteurs à essence est cependant un argument effectivement troublant qui corrobore de nombreuses données accumulées ces dernières années.

Il semble bien qu’il y ait un lien entre certaines manifestations respiratoires et l’exposition aux particules diesel. Mais jusqu’où peut on penser que cette association expose à l’asthme ?

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