Allergie à l’oeuf : elle peut disparaître, mais quand et comment le prédire ?

samedi 17 août 2002 par Dr Hervé Masson10966 visites

Accueil du site > Allergènes > Alimentaires > Allergie à l’oeuf : elle peut disparaître, mais quand et comment le prédire ?

Allergie à l’oeuf : elle peut disparaître, mais quand et comment le prédire ?

Allergie à l’oeuf : elle peut disparaître, mais quand et comment le prédire ?

samedi 17 août 2002, par Dr Hervé Masson

L’allergie alimentaire est un fléau pour beaucoup de parents. Certaines ont la réputation de ne disparaître que de manière inconstante, d’autres sont plus souvent temporaires : l’allergie à l’œuf en fait partie. Des auteurs espagnols ont étudié une population d’enfants allergiques à l’œuf pour évaluer la durée moyenne de la sensibilisation et les moyens de la prédire.

Prédiction de la tolérance à l’œuf sur la base des IgE spécifiques au blanc d’œuf chez des enfants allergiques à l’œuf. : Teresa Boyano-Martínez, Carmen García-Ara, José María Díaz-Pena, Manuel Martín-Esteban dans JACI August 2002, part 1 • Volume 110 • Number 2

 Contexte : L’évolution naturelle de l’allergie à l’œuf à la réputation d’avoir un bon pronostic. Cependant, il n’existe que peu d’études de suivi qui déterminent la probabilité exacte d’apparition de la tolérance et qui analyse les facteurs pronostiques qui pourraient nous aider à comprendre l’évolution qui commence sa vie avec une allergie alimentaire.
 Objectifs : Nous avons cherché à déterminer la probabilité qu’un enfant de moins de 2 ans souffrant d’une allergie à l’œuf devienne tolérant et analyser les divers facteurs de pronostic en utilisant les IgE spécifiques à l’œuf comme principale variable.
 Méthodes : Nous avons réalisé une étude prospective sur 58 enfants de moins de 2 ans souffrant d’allergie à l’œuf, qui ont été étudiés régulièrement jusqu’à l’apparition d’une tolérance ou jusqu’à la fin de l’étude. Pendant la période de suivi, des tests de provocation en ouvert ont été réalisés suivant les méthodes publiées. Les éventuels facteurs de pronostic analysés ont été : taux des IgE spécifiques à l’œuf, IgE totales, symptômes après l’ingestion d’œuf, taille du prick-test, dermatite atopique et le sexe.
 Résultats : La durée moyenne d’apparition de la tolérance a été de 35 mois depuis l’apparition des symptômes. Le taux de tolérance était de 16% à 12 mois, 28% à 24 mois, 52% à 36 mois, 57% à 48 mois et 66 % à 60 mois. La part relative de chaque facteur de pronostic, exprimée en ratio de risque, était de 50.95 pour les symptômes et de 3.74 pour la taille du prick-test. Le ratio de risque était de 1.173 pour chaque diminution d’un dixième d’unité dans le log de concentration du niveau d’IgE spécifiques, avec un effet statistiquement associé à la tolérance seulement chez les enfants ayant des symptômes cutanés.
 Conclusions : La moitié des enfants de moins de 2 ans souffrant d’une allergie alimentaire à l’œuf toléreront l’aliment après 35 mois de suivi, et la proportion pourrait être de 66% après 5 ans. À cet âge, les facteurs prédictifs principaux étaient les symptômes lors de l’ingestion d’œuf, suivis par la taille du prick-test. De plus, les IgE spécifiques sont un important facteur pronostique chez les enfants qui n’ont QUE des symptômes cutanés.


C’est une étude très intéressante sur l’évolution de l’allergie à l’œuf.

5 ans après l’apparition des symptômes, 66% des enfants n’en souffriront plus, ce qui est très rassurant par rapport à ce que l’on connaît pour les autres aliments. L’importance de la symptomatologie initiale et de la taille des tests cutanés confirme l’impérieuse nécessité de consulter un allergologue dès le début des symptômes pour conduire de manière parfaite : dans l’organisation et la durée, la prise en charge de l’allergie alimentaire.

Enfin, dans cette étude, le taux des IgE spécifiques semble n’être intéressant que dans une population précise : les enfants qui n’ont QUE des symptômes cutanés.

Rechercher

En bref

categories

  Allergenes

  Maladies

  Fonctionnel