L’anti-IgE : la nouvelle arme de guerre dans l’asthme allergique ?

dimanche 20 juin 2004 par Dr Philippe Carré6862 visites

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L’anti-IgE : la nouvelle arme de guerre dans l’asthme allergique ?

L’anti-IgE : la nouvelle arme de guerre dans l’asthme allergique ?

dimanche 20 juin 2004, par Dr Philippe Carré

Parmi les nouveaux traitements de l’asthme, les médicaments anti-IgE ont été développés ces dernières années, dans le but d’améliorer les patients asthmatiques allergiques à taux d’IgE élevé. Cette étude évalue l’efficacité et la tolérance du seul anti-IgE actuellement disponible : l’omalizumab.

Efficacité et tolérance d’un traitement anti-IgE par omalizumab chez des patients avec un asthme allergique modéré à sévère mal contrôlé. : J. G. Ayres1, B. Higgins2, E. R. Chilvers3, G. Ayre4, M. Blogg4, H. Fox4

1Department of Environmental and Occupational Medicine, Liberty Safe Work Research Centre, Aberdeen ; 2Department of Respiratory Medicine, Sir William Leech Centre for Lung Research, Freeman Hospital, Newcastle Upon Tyne ; 3Respiratory Medicine Division, University of Cambridge School of Medicine, Addenbrooke’s and Papworth Hospitals, Cambridge ; 4Novartis Horsham Research Centre, Horsham, West Sussex, UK

dans Allergy 59 (7), 701-708

 Contexte.

  • Les patients avec un asthme mal contrôlé ont une plus grande mortalité et morbidité.
  • Cette étude évaluait l’efficacité et la tolérance de l’omalizumab chez des patients avec un asthme allergique modéré à sévère mal contrôlé.

  Méthode.

  • Étude randomisée, ouverte, multicentrique, en groupes parallèles.
  • 312 patients ont été inclus, de 12 à 73 ans, recevant au moins 400 microgrammes par jour chez les adolescents ou 800 microgrammes par jour chez les adultes, de dipropionate de béclométasone.
  • Les patients recevaient le traitement le plus adapté (best standard care : BSC) avec ou sans omalizumab (au moins 0.016 mg/kg/Ige (IU/ml) toutes les 4 semaines, pendant 12 mois.

 Résultats.

  • Le nombre annuel moyen d’incidents liés à une détérioration de l’asthme était réduit de 9.76 avec le BSC seul (n=106) à 4.92 par patient et par an avec l’omalizumab (n=206) (p<0.001).
  • Le taux moyen d’exacerbations de l’asthme était de 2.86 et 1.12 respectivement, par patient et par an (p<0.001).
  • Les patients traités par omalizumab (41.4%) nécessitaient un traitement de secours moins d’une fois par semaine comparativement à 20.7% pour le BSC seul (p<0.001).
  • L’omalizumab améliorait le VEMS absolu comparativement au BSC (2.48 et 2.28 respectivement ; p<0.05) et réduisait plus le score de symptômes (diminution respectivement de 6.5 et 0.7 ; p<0.001).
  • Le traitement était bien toléré.

 Conclusion.

  • L’omalizumab administré comme traitement additionnel au meilleur traitement classique (BSC) était bénéfique chez les patients asthmatiques avec un asthme allergique modéré à sévère mal contrôlé.

Dans cette étude ouverte chez 312 patients asthmatiques allergiques, comparativement à un traitement standard recommandé, l’omalizumab (anti-IgE) diminue les effets délétères liés à la détérioration de la maladie, les exacerbations, le recours aux médicaments d’urgence, et améliore les scores de symptômes et la fonction respiratoire.

Le tout avec une bonne tolérance.

Les anti-IgE inhibent la fixation des IgE aux récepteurs mastocytaires, sans entraîner de dégranulation.

Des études ont montré la suppression des réponses inflammatoires précoces et retardées, en réponse à l’activation allergénique, chez des asthmatiques allergiques.

Le problème est celui de la place de ces molécules dans la prise en charge des patients : quand et pour quel bénéfice ?

Dans cette étude, les patients traités recevaient une corticothérapie inhalée minimale, inférieure aux doses recommandées dans les consensus ; l’augmentation des doses de stéroïdes aurait certainement permis de les améliorer, sans recours à l’omalizumab.

Au total, cette étude confirme l’efficacité et la tolérance des anti-IgE dans l’asthme allergique, venant confirmer d’autres travaux antérieurs ; leur place précise dans l’arsenal thérapeutique reste à déterminer, d’autant que leur coût est important.

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