Belote mais pas rebelote au jeu de l’allergie aux pénicillines !!

mardi 14 septembre 2004 par Dr Stéphane Guez2245 visites

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Belote mais pas rebelote au jeu de l’allergie aux pénicillines !!

Belote mais pas rebelote au jeu de l’allergie aux pénicillines !!

mardi 14 septembre 2004, par Dr Stéphane Guez

Peut-on perdre réellement une allergie à la pénicilline ? C’est-à-dire est-ce qu’un patient ayant fait une allergie puis ayant des tests cutanés négatifs et ayant repris une pénicilline ne développera pas une re-sensibilisation vis-à-vis des pénicillines ? La question est d’importance pour cette classe majeure d’antibiotiques.

Fréquence des re-sensibilisations après traitement inducteur de tolérance chez des patients allergiques aux pénicillines. : Bittner A, Greenberger PA.

Division of Allergy-Immunology, Ernest S. Bazley Asthma and Allergic Disease Center, Department of Medicine, Northwestern University Medical School, Chicago, Illinois 60611, USA

dans Allergy Asthma Proc. 2004 May-Jun ;25(3):161-4

 Introduction :

  • La fréquence de la re-sensibilisation aux pénicillines chez des patients ayant des antécédents d’allergie aux pénicillines semble basse mais les travaux sur ces patients sont controversés.

 Objectif de l’étude :

  • Les auteurs ont cherché à déterminer la fréquence des re-sensibilisations aux pénicillines chez des patients ayant des antécédents d’allergie à la pénicilline et ayant des tests cutanés négatifs vis-à-vis des déterminants de la pénicilline et qui ont reçu une prescription initiale de bétalactamines sans problème.

 Méthodologie :

  • Les auteurs ont identifié 254 patients ayant des tests cutanés négatifs vis-à-vis des déterminants majeurs et mineurs de la pénicilline entre le 1° janvier 1994 et octobre 1999, et ayant consulté à l’hôpital ou en clinique avec les traces d’une prise de bétalactamines ou de céphalosporines après l’évaluation initiale.

 Résultats :

  • Parmi ces 254 patients, les auteurs ont revu 33/35 (94.3%) des dossiers patients pour évaluer les effets secondaires aux antibiotiques.
  • Ces 33 patients ont reçu un total de 77 prescriptions de bétalactamines et 19 de céphalosporines.
  • 30 sur les 33 patients ont reçu au moins une administration parentérale de bétalactamines ou de céphalosporines.
  • Aucun n’a fait de réaction IgE.
  • 3 des 33 patients (9.1%) ont développé un rash cutané pendant la prise d’antibiotiques.
  • Deux parmi ces 3 patients ont eu un événement indésirable important avec les bétalactamines.
  • Le 3° patient qui a développé une éruption sans bulles a eu de nouveaux tests cutanés qui sont toujours négatifs.

 Conclusions :

  • Ces données suggèrent que la re-sensibilisation aux pénicillines chez des patients antérieurement allergiques est très basse, et cela permet également de conclure qu’il n’est pas utile de refaire des tests cutanés de façon systématique avant chaque prescription de bétalactamines.

Dans ce travail portant sur un nombre important de patients, les auteurs démontrent que la fréquence des re-sensibilisations après allergie initiale aux bétalactamines et / ou aux céphalosporines est très faible.

Il n’est donc pas utile de refaire des tests après chaque prise et avant une nouvelle prescription de pénicillines.

Ce travail est très intéressant même s’il n’apporte pas une preuve absolue.

En effet, lorsqu’on évalue un patient ayant fait une réaction allergique aux pénicillines, on dispose rarement de tous les éléments de l’histoire clinique. Il faudrait avoir la description de l’accident initial, la preuve de tests cutanés positifs aux pénicillines, puis ensuite au cours du suivi une négativation des tests avec une nouvelle prise d’antibiotique sans effets indésirables.

La prescription ultérieure de pénicillines permettra alors de savoir si la re-sensibilisation aux pénicillines est fréquente ou pas.

Dans ce travail, les auteurs se sont basés sur des tests cutanés négatifs après des antécédents d’allergie aux pénicillines. Mais les tests initiaux étaient-ils réellement positifs ?

Ces patients ont repris une première fois des pénicillines sans problème et très peu ont fait une réaction cutanée lors d’une nouvelle prise. Est-ce que ce résultat permet d’avoir une opinion très nette sur la question ? Il y a toujours l’incertitude de l’accident initial : de type IgE ou non ?

Et chez un patients ayant réellement fait une réaction IgE initiale avec une négativation secondaire des tests et une première reprise de pénicillines sans problème, était on réellement certain que la 2ème prise sera sans risque et qu’il n’y aura pas une réactivation des lymphocytes mémoires avec production d’IgE ? Pour ces auteurs la réponse est oui.

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