Risque des tests de provocation par voie orale : tous les aliments dans le même panier

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Risque des tests de provocation par voie orale : tous les aliments dans le même panier

Risque des tests de provocation par voie orale : tous les aliments dans le même panier

vendredi 19 novembre 2004, par Pr Christophe Dupont

Les tests de provocation par voie orale (TPO) sont à la base de la prise en charge adaptée de l’allergie alimentaire, pathologie qui est par définition sensible à l’éviction alimentaire et transitoire. Ces TPO sont potentiellement dangereux et actuellement largement restreints à la pratique hospitalière. On connaît pourtant peu de choses à propos de leurs effets secondaires : leur fréquence, leur nature etc...

Le risque des tests de provocation par voie orale : Tamara T. Perry, MD
Elizabeth C. Matsui, MD
Mary K. Conover-Walker, CRNP
Robert A. Wood, MD *

From the Department of Pediatrics, Division of Allergy and Immunology, School of Medicine, Johns Hopkins University

dans JACI November 2004 • Volume 114 • Number 5

Les tests de provocation par voie orale sont essentiels au diagnostic de l’allergie alimentaire mais le risque qui les accompagne a été jusqu’à présent relativement peu évalué.

 Objectif  :

  • examiner le risque et la sévérité de la réaction lors des tests de provocation alimentaire.

 Méthodes :

  • Une étude rétrospective a été réalisée chez des enfants ayant été soumis à un test de provocation au lait à l’œuf, à l’arachide, au soja et/ou au blé dans une consultation d’allergologie pédiatrique universitaire sur une période de 7 ans.

 Résultats :

  • Sur 594 tests de provocation, 253 (43%) ont abouti à une réaction allergique.
    • Le lait était responsable dans 90 cas,
    • l’œuf dans 56,
    • l’arachide dans 71,
    • le soja dans 21
    • le blé dans 15.
  • Sur les patients qui ont présenté des réactions, il y a eu
    • 197 (78%) réactions cutanées,
    • 108 (43%) réactions intestinales,
    • 66 (26%) réactions orales,
    • 76 (26%) réactions respiratoires basses
    • 62 (25%) réactions respiratoires hautes.
  • Aucun patient n’a présenté de symptômes cardiovasculaires.
  • Il n’y avait pas de différence entre les aliments en terme de sévérité, de test de provocation et de type de traitement nécessité pour traiter les symptômes.
  • Toutes les réactions ont été réversibles avec des médicaments d’action rapide comme les antihistaminiques, l’adrénaline, les bêta-agoniste et/ou les corticoïdes.
  • Aucun enfant n’a été hospitalisé par la suite et il n’y a pas eu de décès.

 Conclusion :

  • Il y a des risques liés au test de provocation alimentaire, qui semblent identiques pour chacun des aliments étudiés.
  • Compte tenu des bénéfices qui résultent d’un test de provocation négatif, ces risques demeurent raisonnables.
  • Les tests de provocation sont réalisés sous la direction d’un praticien expérimenté dans un environnement adapté.

Cette étude de confirme le risque potentiel des réintroductions alimentaires.

Le nombre de réactions semble élevé et la décision de réintroduire n’est manifestement pas basée sur les connaissances actuelles, en termes d’IgE spécifiques notamment.

Tous les aliments donnent potentiellement des réactions sévères.

En pratique, les TPO sont de mieux en mieux organisés même si une standardisation n’est pas encore publiée.

La décision de réintroduction en cas d’allergie IgE-médiée peut largement s’inspirer des données récentes de la littérature, initialisées par HA Sampson, sur le caractère prédictif du taux des IgE spécifiques.

La réintroduction en cas de doute doit toujours avoir lieu à l’hôpital.

Fait essentiel, si le premier TPO peut se manifester par une réaction très différente des symptômes révélateurs, en revanche, le deuxième TPO, s’il se marque par un échec, se traduira par la même réaction clinique.

Cette notion peut largement aider dans la définition du lieu ultérieur de la deuxième ou de la troisième réintroduction alimentaire.

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