Interprétation diagnostique d’un test d’activation des basophiles dans les réactions allergiques immédiates aux béta-lactamines. : Torres MJ, Padial A, Mayorga C, Fernandez T, Sanchez-Sabate E, Cornejo-Garcia JA, Antunez C, Blanca M.
Research Unit for Allergic Diseases, Allergy Service, Carlos Haya Hospital, Malaga, Spain
dans Clin Exp Allergy. 2004 Nov ;34(11):1768-75
– Contexte :
- L’activation des basophiles par des allergènes donnés, notamment médicamenteux, a été utilisée pour rechercher des sensibilisations médicamenteuses et étudier les réactions IgE-médiées ainsi que les réactions croisées.
– Objectifs :
- Déterminer la sensibilité et la spécificité d’un test d’activation des basophiles (basotest) chez des patients ayant présenté une réaction allergique immédiate aux béta-lactamines, et réaliser une comparaison entre les patients « sélectifs » (patients réagissant uniquement avec la pénicilline suspectée, et pas avec la benzylpenicilline (BP)) et les patients « à réaction croisée » (ceux ayant des sensibilisations croisées à divers déterminants des pénicillines dont la BP).
– Méthodes :
- Le Basotest était réalisé avec divers haptènes chez 70 patients ayant présenté une réaction allergique immédiate aux béta-lactamines, classés en 3 groupes :
- Groupe A : tests cutanés positifs / IgE spécifiques négatifs
- Groupe B : tests cutanés négatifs / IgE spécifiques positifs
- Groupe C : tests cutanés négatifs / IgE spécifiques négatifs / Test de provocation orale positif
- Le basotest était réalisé par cytométrie de flux selon les instructions du fabricant, en utilisant différents déterminants des béta-lactamines ; les résultats étaient exprimés en « indice de stimulation ».
– Résultats :
- Sur les 70 patients :
- 34 (48.6%) étaient positifs au basotest (Sensibilité 48.6%)
- 31 (44.3%) étaient positifs en IgE-spécifiques
- 46 (65.7%) étaient positifs à au moins l’un des 2 tests
- Le basotest était positif chez 50.9% des patients du groupe A, 60% des patients du groupes B, et 14% des patients du groupe C.
- La spécificité du basotest était de 91.3%.
- La positivité aux haptènes était de 28.6% pour l’amoxicilline, 21.7% pour le BP, 20% pour la benzylpenicilloyl-poly-1-lysine, 12.5% pour l’ampicilline, 2.2% pour les déterminants mineurs.
- Parmi les patients avec une réaction aux céphalosporines, le basotest avec la céphalosporine suspectée était positif dans 77.7% des cas.
- Il existait une différence entre les 2 groupes de patients pour la sensibilité du basotest (« sélectifs » = 50% ; « à réaction croisée » = 28.6% ; chi(2)=10.809, p=0.004) et la sensibilité des IgE spécifiques (« sélectifs » = 28.6% ; « à réaction croisée » = 61.9% ; chi(2)=8.944, p=0.011).
– Conclusions :
- La sensibilité du Basotest est similaire à celle des IgE spécifiques. Elle augmente lorsque les 2 tests sont couplés. Bien que d’autres études soient nécessaires, le Basotest semble être prometteur dans le diagnostic d’allergie aux céphalosporines.
- Cette technique ne permet pas de différencier les réactions sélectives des réactions croisées entre bétalactamines.