Étude épidémiologique et asthme : c’est grave si on comprend rien aux questions ?

vendredi 31 décembre 2004 par Dr Stéphane Guez1192 visites

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Étude épidémiologique et asthme : c’est grave si on comprend rien aux questions ?

Étude épidémiologique et asthme : c’est grave si on comprend rien aux questions ?

vendredi 31 décembre 2004, par Dr Stéphane Guez

Les études épidémiologiques sont indispensables pour mieux connaître les affections chroniques fréquentes et définir des stratégies de prise en charge et de prévention. Cependant ces études utilisent des questionnaires qui, même validés, n’ont pas forcément une signification identique pour le médecin et pour le patient.

Augmenter la validité des questionnaires : que recouvre le terme de crise d’asthme ? : Aroni R, Goeman D, Stewart K, Thien F, Sawyer S, Abramson M, Douglass J.

School of Public Health, La Trobe University, Bundoora, Victoria, Australia.

dans J Asthma. 2004 Oct ;41(7):729-37.

 Introduction :

  • La majorité des études épidémiologiques dans l’asthme utilise cette question : Combien de crises d’asthme avez-vous eu dans les 12 derniers mois ?

 Objectif de l’étude :

  • Étudier ce qui correspond à une crise d’asthme dans l’esprit des patients qui ont de l’asthme.
  • Également étudier la concordance entre des réponses qualitatives et des études quantitatives standardisées à cette question.

 Méthodologie :

  • Des patients âgés de 18 à 70 ans qui ont été adressés pour suspicion de crises d’asthme en services d’urgences dans des hôpitaux Australiens, en centre ville, en milieu suburbain et dans un centre régional ont été recrutés.
  • 62 patients (43 femmes et 19 hommes) inclus ont été interrogés à l’hôpital.
  • Tous les interrogatoires ont été imprimés, transcrits et analysés d’une façon thématique.
  • Les données démographiques et les données concernant l’état respiratoire ont été également collectées.

 Résultats :

  • Les réponses les plus variables à la question « combien avez-vous eu de crises d’asthme dans les 12 derniers mois ? » sont trouvées en terme de donnée quantitative.
  • La comparaison entre les données qualitatives et quantitatives montre une bonne corrélation entre ces 2 types de réponse. (corrélation interclasse de 0.66).
  • Les personnes définissent la crise d’asthme comme majeure ou mineure en fonction de leurs capacités personnelles à contrôler leur crise.
  • Une façon plus précise de décrire une crise d’asthme sévère serait de la définir comme échappant au contrôle du patient.
  • Les patients reconnaissent que les infections des voies respiratoires supérieures favorisent la plupart des crises d ‘asthme.

 Conclusion :

  • Une question fréquente sur le nombre de crises d’asthme durant l’année écoulée nécessite une reformulation pour en améliorer la validité.
  • Les questionnaires devraient utiliser les termes de « perte de contrôle par le patient » pour définir une crise d’asthme sévère.

Dans ce travail, les auteurs australiens étudient les réponses à une question fréquente dans les questionnaires d’évaluation de l’asthme et concernant le nombre de crises dans l’année.

En fait il faudrait redéfinir le terme de crise sévère comme étant celle qui échappe au contrôle habituel du patient.

Cette étude est très intéressante car souvent lorsqu’on lit les questionnaires pour l’asthme, ou d’autres affections d’ailleurs, on se demande comment un patient normalement constitué peut y répondre.

Il lui faut restituer d’une façon quasi informatique toute sa vie d’asthmatique sur 12 mois. Les réponses sont donc parfois aléatoires d’autant que certaines sont difficiles à définir.

Ici les auteurs ont analysé seulement la question concernant le nombre de crises d’asthme dans l’année. Il apparaît que pour un patient il y a une grande variabilité de réponses tenant à la définition d’une crise d’asthme sévère.

En fait il faudrait la définir comme celle qui échappe au contrôle thérapeutique habituel du patient.

Cette précision devrait donc être rajoutée dans les questionnaires.

Les auteurs pourraient certainement se pencher sur d’autres questions ce qui globalement pourrait améliorer la qualité et la validité de ces questionnaires.

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