Et si l’on reparlait de nez ? Du sphinx ? Non ! de l’asthmatique

jeudi 10 février 2005 par Dr Christian Debavelaere1268 visites

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Et si l’on reparlait de nez ? Du sphinx ? Non ! de l’asthmatique

Et si l’on reparlait de nez ? Du sphinx ? Non ! de l’asthmatique

jeudi 10 février 2005, par Dr Christian Debavelaere

L’allergologue sait depuis longtemps que l’allergie est une maladie générale qui va atteindre simultanément ou successivement certains organes cibles. Il anticipe ces atteintes et essaie d’obtenir un contrôle global de cette affection. Les études qui fleurissent sur les liens entre rhinite et asthme semblent découvrir cette évidence.

Comorbidité de la rhinite allergique et de l’asthme dans une enquête portant sur les adultes jeunes en Italie. : M. Bugiani1, A. Carosso1, E. Migliore1, P. Piccioni1, A. Corsico2, M. Olivieri3, M. Ferrari4, P. Pirina5, R. de Marco6 and on behalf of ISAYA (ECRHS Italy) Study Group

1Unit of Pneumology NHS-CPA-ASL 4 Turin, Italy ; 2Division of Respiratory Diseases, IRCCS Policlinico S.Matteo, University of Pavia, Pavia, Italy ; 3Unit of Occupational Medicine, Department of Medicine and Public Health, University of Verona, Verona, Italy ; 4Unit of Internal Medicine, Department of Biomedical and Surgical Sciences, University of Verona, Verona, Italy ; 5Department of Respiratory Disease, University of Sassari, Sassari, Italy ; 6Unit of Epidemiology and Medical Statistics, Department of Medicine and Public Health, University of Verona, Verona, Italy

dans Allergy 60 (2), 165-170.

 Contexte

  • Plusieurs études ont établi un lien fort entre asthme et rhinite allergique ou non allergique, conduisant à l’hypothèse que la rhinite allergique et l’asthme sont la continuité d’une même maladie.

 Objectifs

  • L’objectif de notre étude était de mesurer la comorbidité de la rhinite allergique et de l’asthme et d’évaluer comment l’asthme, la rhinite allergique et leur coexistence partagent un profil commun de facteur de risque individuel.

 Méthodes

  • Les sujets sont les patients d’une enquête multicentrique, stratifiée concernant les symptômes respiratoires chez une population adulte jeune (Étude Italienne sur l’asthme chez l’adulte jeune, ISAYA)
  • Les interrelations entre les facteurs de risque individuels et l’asthme, la rhinite allergique et leur coexistence, étaient étudiées par le moyen d’une régression logistique multinomique.

 Résultats

  • Environ 60 % des asthmatiques signalent une rhinite allergique.
  • D’autre part les sujets souffrant de rhinites allergiques présentent 8 fois plus de risque d’avoir un asthme en comparaison avec un sujet sans rhinite allergique.
  • L’age était associé négativement avec
    • l’asthme (OR=0,89,95 % intervalle de confiance IC)/0,820,96),
    • la rhinite allergique (OR=0,92,95% IC0,860,98) et
    • l’asthme associé à la rhinite (OR=0,83, 95 % IC :0790,88)
  • Le risque de rhinite allergique sans asthme est plus élevé dans les classes sociales supérieures (OR=1,23,95% CI :1.081,39)
  • L’exposition à la fumée de tabac était associée positivement avec l’asthme isolé.(OR=0,69,95% IC1.091,41) et négativement associé à la rhinite allergique avec (OR=0,69,95% IC0.540,88) ou sans asthme(OR=0,76,95% IC :0.690,84)

 Conclusion

  • L’asthme et la rhinite coexistent dans un pourcentage substantiel de cas.
  • L’asthme bronchique et la rhinite, quand ils sont associés, semblent avoir les mêmes facteurs de risque que la rhinite seule alors que l’asthme sans rhinite allergique semble différent respectant au final quelques facteurs de risques pertinents.

Cette étude confirme la fréquence de la rhinite allergique chez les asthmatiques (60 %), dans une population d’enfants. Le pourcentage est très certainement plus élevé et souligne le risque fort d’évolution vers l’asthme chez un patient souffrant de rhinite allergique. Cette étude évoque la filiation entre rhinite et asthme

Face à une manifestation évocatrice d’allergie, comme un asthme bronchique, l’allergologue va systématiquement rechercher d’autres manifestations de l’allergie comme la rhinite, mais aussi la conjonctivite ou enfin une allergie cutanée passée ou présente (dermatite atopique). La coexistence des symptômes au sein des organes cibles de l’allergie est un argument fort pour l’origine allergique des troubles et met sur la piste de l’allergène responsable.

De même, face à une rhinite allergique on recherche systématiquement des signes d’hyper réactivité bronchique, des symptômes d’asthme déjà présents, des antécédents familiaux d’asthme pour établir un risque imminent de développer un asthme. Cette connaissance des risques plaide pour une recherche précoce des allergènes afin de procéder à une éviction et tenter de limiter ce risque d’évolution vers l’asthme.

Enfin, devant ce lien bien connu entre nez et bronche, l’allergologue prend le plus grand soin à équilibrer la rhinite allergique de son patient car il sait bien qu’un nez bien équilibré permettra une épargne d’un traitement asthmatique.

Si ces études nous semblent évidentes, le quotidien nous montre que les rappeler est un besoin urgent et permanent

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