Qualité de vie de la PNS : pas terrible d’avoir le nez bouché et de n’avoir ni goût, ni odorat !

vendredi 25 mars 2005 par Dr Alain Thillay2598 visites

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Qualité de vie de la PNS : pas terrible d’avoir le nez bouché et de n’avoir ni goût, ni odorat !

Qualité de vie de la PNS : pas terrible d’avoir le nez bouché et de n’avoir ni goût, ni odorat !

vendredi 25 mars 2005, par Dr Alain Thillay

De plus en plus d’étude cherchent à évaluer le retentissement des maladies sur la qualité de vie. Ici, dans cette étude espagnole, il s’agissait d’évaluer la qualité de vie de patients atteints de polypose nasosinusienne (PNS) comparée à celle de sujets de la population générale à l’aide du questionnaire SF-36.

Impact de la polypose nasosinusienne sur la qualité de vie : comparaison entre les effets du traitement médical et du traitement chirurgical. : I. Alobid1, P. Benítez1, M. Bernal-Sprekelsen1, J. Roca2, J. Alonso3, C. Picado4, J. Mullol1,2

1Department of Otorhinolaryngology, Rhinology Unit, Hospital Clínic, University of Barcelona ; 2Institut d’Investigacions Biomèdiques August Pi i Sunyer (IDIBAPS) ; 3Health Services Research Unit, Institut Municipal d’Investigació Mèdica (IMIM-IMAS). Barcelona ; 4Department of Pneumology, Hospital Clínic, Department of Medicine, University of Barcelona, Barcelona, Spain

dans Allergy 60 (4), 452-458.

 CONTEXTE

  • La polypose nasosinusienne (PNS), sans être une pathologie mettant en jeu le pronostic vital, a un impact important sur la qualité de vie (QdV).

 OBJECTIFS

  • Les objectifs de cette étude étaient :
    • mettre en évidence le poids de la PNS sur la santé évalué comparativement à la population générale espagnole à l’aide d’un questionnaire de qualité de vie (SF-36) ;
    • comparer les résultats sur la QdV après traitement chirurgical ou médical ;
    • , et, enfin, d’évaluer et comparer les effets de ces deux types de traitement sur les symptômes nasaux.

 METHODES

  • Cent neuf patients atteints de PNS ont été inclus.
  • Cinquante-trois patients ont été randomisés pour recevoir un traitement oral de Prednisone durant 2 semaines et 56 pour subir une chirurgie endoscopique sur les sinus.
  • Tous les patients s’administraient du Budésonide nasal pendant 12 mois.
  • Les patients étaient évalués en fonction des symptômes nasaux, de la taille des polypes et de la QdV.

 RESULTATS

  • Comparativement à la population générale espagnole, les patients souffrant de PNS avaient de plus mauvais score sur l’ensemble des domaines couverts par le questionnaire SF-36 excepté pour l’aspect du fonctionnement physique.
  • Les patients atteints de PNS mais non asthmatiques avaient une meilleur QdV que les patients souffrant à la fois de PNS et d’asthme, ce qui était particulièrement notable au niveau du fonctionnement physique, des douleurs corporelles et de la vitalité (P<0,05).
  • A 6 et 12 mois, une amélioration significative dans tous les domaines explorés par le questionnaire SF-36 a été constatée, à la fois, après traitement médical et traitement chirurgical atteignant les niveaux de la population générale (P<0,05).
  • Les symptômes nasaux et la taille des polypes se sont améliorés, à la fois, après traitement médical et chirurgical à 6 et 12 mois (P<0,05).

 CONCLUSION

  • Ces résultats suggèrent que la PNS a un impact considérable sur la qualité de vie des patients et, qu’à la fois, le traitement médical et le traitement chirurgical ont des effets comparables sur l’amélioration de la qualité de vie.

Cette étude aborde un aspect, de plus en plus souvent évalué, le niveau de qualité de vie lorsque l’on est atteint de telle ou telle pathologie. Cela permet de se donner une idée du retentissement sur la vie de tous les jours et indirectement de se donner une idée des coûts indirects engendrés.

Ici, la maladie évaluée est la polypose nasosinusienne qui, nous le savons tous, retentit sur la qualité de vie avec l’obstruction nasale sévère et l’hyposmie compliquées souvent d’hypogueusie voir d’agueusie, sans parler de la complication évolutive classique qu’est l’asthme.

Globalement, les résultats de cette étude suggèrent que les patients souffrant de PNS ont une qualité de vie moindre que les sujets de la population générale. De façon plus précise, les patients atteints de PNS + asthme ont une moins bonne QdV que ceux atteints uniquement de PNS.

D’un point de vue thérapeutique, il faut retenir que tous les patients atteints de PNS étaient sous corticoïde nasal et qu’ils prenaient soit un traitement corticoïde per os durant 2 semaines, soit subissaient une intervention endoscopique sur les sinus.
Dans les deux groupes, les résultats (symptômes et taille des polypes) sont similaires lors des contrôles à 6 puis à 12 mois.

Cette étude rappelle un fait essentiel, l’intervention chirurgicale n’est pas une indication prioritaire. Ici, on le voit, le traitement corticoïde nasal + corticothérapie per os initial fait aussi bien que corticoïde nasal + chirurgie. Le traitement obligé de la PNS est la corticothérapie nasale au long cours.

En outre, cette étude insiste sur le fait que la PNS se complique souvent d’asthme, le praticien aura donc à cœur de rechercher par l’interrogatoire minutieux et l’examen clinique le moindre élément en faveur d’un asthme en s’aidant si nécessaire d’explorations fonctionnelles respiratoires au moindre doute.

Enfin, l’allergologue devra se souvenir que l’indication de la vaccination allergénique ne s’impose pas dans la PNS, même en présence d’un testing positif, l’inflammation dominante chez ces patients n’étant pas IgE médiée.

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