Chlamydia : oui même dans l’asthme !

jeudi 21 avril 2005 par Dr Alain Thillay2638 visites

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Chlamydia : oui même dans l’asthme !

Chlamydia : oui même dans l’asthme !

jeudi 21 avril 2005, par Dr Alain Thillay

Des études antérieures ont déjà suggéré un lien entre asthme et infection respiratoire à Chlamydia pneumoniae. Toutefois, il n’existe que peu d’études pour expliciter le lien pathogénique entre cet agent infectieux et la maladie asthmatique. C’est ce que tente d’éclaircir les auteurs de ce travail.

Pourquoi le Chlamydia pneumoniae est associé à l’asthme et à d’autres maladies chroniques ? Suggestions d’une enquête chez des écoliers non sélectionnés âgés de 9 ans. : Roberto Ronchetti, Gian Luca Biscione, Francesco Ronchetti, Maria Paola Ronchetti, Susy Martella, Carlo Falasca, Carolina Casini, Mario Barreto and Maria Pia Villa

Pediatric Clinic, Second School of Medicine, Sant’Andrea Hospital, University La Sapienza, Rome, Italy

dans Pediatric Allergy and Immunology 16 (2), 145-150.

 CONTEXTE

  • Malgré de nombreuses études démontrant une association entre l’asthme ainsi que plusieurs autres maladies chroniques, et, les signes d’infections par Chlamydia pneumoniae (Cp), le rôle de Cp dans la pathogénie de ces atteintes reste encore peu clair.

 OBJECTIF ET METHODE

  • Nous avons étudié la prévalence de l’antigène de Cp au niveau des voies aériennes supérieures et la prévalence des anticorps sériques détectables vis-à-vis de cet antigène de Cp dans une population non sélectionnée de 207 écoliers âgés de 9 ans.
  • Nous avons aussi recherché la présence d’asthme et de symptômes respiratoires récurrents au moyen d’un questionnaire rempli par les parents.
  • L’aspiration nasale, les échantillons de sang et les tests cutanés ont été aussi pratiqués.
  • Aucun des enfants n’avait de signe objectif d’infection aiguë lors de l’examen clinique.

 RESULTATS

  • L’ADN de Cp a été détecté dans les sécrétions nasales chez 20 des 207 enfants testés et les IgG sériques spécifiques de Cp étaient présentes chez 68 d’entre eux.
  • Pas d’association retrouvée entre atopie ou manifestations d’atopie et la présence d’ADN Cp ou la production d’anticorps.

 CONCLUSIONS

  • Ces résultats s’expliquent par le fait que notre étude était conduite dans une population non sélectionnée d’enfants, incluant peu d’enfants asthmatiques.
  • La forte association entre le statut de porteur d’antigène et la présence d’immunoglobulines détectables IgG ou IgM suggère que les sujets ayant des anticorps détectables spécifiques de Cp ont une mauvaise capacité à éliminer cet agent pathogène lorsqu’ils en sont infectés.
  • Du fait que l’éradication de Cp requiert une forte réponse des lymphocytes TH1, l’association prouvée précédemment entre Cp et asthme, peut refléter l’association connue de l’asthme avec une activité orientée vers la réponse TH2.

L’objectif de cette étude n’est pas de confirmer la corrélation asthme et infection à Chlamydia pneumoniae mais plutôt de préciser le rôle pathogénique de cet agent infectieux dans l’asthme.

De fait, dans cette population générale non sélectionnée d’écoliers tous âgés de 9 ans, les auteurs ne montrent pas de corrélation infection respiratoire à Cp et atopie et manifestations d’atopie.

Cependant, ils mettent en évidence l’association porteur de l’antigène de Cp et présence d’IgM ou d’IgG alors que les enfants ne présentent pas de signe d’infection respiratoire.

Il se pose alors le problème d’expliquer pourquoi des enfants en apparente bonne santé semblent ne pas éliminer le Cp alors que les anticorps spécifiques sont présents.

Il est dommage que les auteurs n’aient pas évalué l’immunité cellulaire à l’encontre de cette bactérie intracellulaire. En effet, l’immunité cellulaire joue sans doute un rôle dans l’inactivation de Cp. L’immunité sérique serait alors plutôt le témoignage de la fin du combat entre l’agent pathogène et le système immunitaire. Il faudrait se pencher sur des ouvrages concernant les mécanismes immunitaires orientés contre les bactéries intracellulaires. Il faut donc prendre quelques précautions avant d’accepter les conclusions des auteurs.

Enfin, il est nécessaire de prendre, avec encore plus de précautions, le dernier élément de conclusion des auteurs qui avancent en substance que l’élimination de Cp nécessitant une forte activité TH1, il serait logique que cette bactérie soit présente dans l’asthme du fait d’une forte activité TH2.

Voilà une étude qui pose plus de questions qu’elle n’en résout.

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