Allaitement maternel et atopie : le sujet continue à faire couler du lait, pardon de l’encre !

samedi 28 mai 2005 par Dr Clément FOURNIER1807 visites

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Allaitement maternel et atopie : le sujet continue à faire couler du lait, pardon de l’encre !

Allaitement maternel et atopie : le sujet continue à faire couler du lait, pardon de l’encre !

samedi 28 mai 2005, par Dr Clément FOURNIER

Le débat sur les liens entre allaitement maternel et allergie continue ! Cette grosse étude de cohorte étudie les liens statistiques entre dermatite atopique la première année de vie et allaitement maternel exclusif. Les résultats sont édifiants !

Allaitement maternel exclusif et risque de dermatite atopique chez plus de 8300 enfants. : Jonas F. Ludvigsson1,2, Marc Mostrom3, Johnny Ludvigsson3 and Karel Duchen31Department of Paediatrics, Örebro University Hospital, Örebro, Sweden, 2Clinical Epidemiology Unit, Department of Medicine, Karolinska University Hospital, Stockholm, Sweden, 3Division of Paediatrics, Department of Molecular and Clinical Medicine, Faculty of Health Sciences, Linköping University, Linköping, Sweden

1Department of Paediatrics, Örebro University Hospital, Örebro, Sweden, 2Clinical Epidemiology Unit, Department of Medicine, Karolinska University Hospital, Stockholm, Sweden, 3Division of Paediatrics, Department of Molecular and Clinical Medicine, Faculty of Health Sciences, Linköping University, Linköping, Sweden

dans Pediatric Allergy and Immunology 16 (3), 201-208.

 Contexte :

  • Plusieurs études anciennes sur les liens entre allaitement maternel et atopie chez l’enfant ont donné des résultats contradictoires.

 Objectifs et Méthodes :

  • Nous avons analysé la relation entre l’allaitement maternel exclusif et dermatite atopique (DA) dans une cohorte d’enfant nés entre le 1er octobre 1997 et le 1er octobre 1999 dans le sud-est de la Suède.
  • On évaluait le risque de DA selon le mode « au moins un épisode » ou « au moins 3 épisodes » pendant la première année de vie parallèlement à la durée de l’allaitement maternel exclusif : < 4 mois (Allaitement Exclusif Court ;AEC) versus &8805; 4 mois (AE Long ;AEL).
  • les données étaient obtenues par questionnaires.

 Résultats :

  • Parmi 8346 enfants pour lesquels on disposait des questionnaires :
    • 1943 (23,3%) ont présenté une DA pendant la première année de vie
    • La durée de l’allaitement maternel exclusif n’était pas associée à une diminution du risque de DA (p=0,868).
    • L’AEC ne jouait pas sur le risque de DA « au moins un épisode » (Odds Ratio OR = 1,03 ; Intervalle de Confiance à 95% IC95% = 0,91-1,17 ;p=0,614), ni sur le risque de DA « au moins 3 épisodes » (OR = 0,97 ;IC95% = 0,81-1,16 ;p=0,755) pendant la première année de vie
  • Les ajustements statistiques ne modifiaient pas ces données
  • Il n’y avait pas non plus de lien entre AEC et risque de DA parmi les enfants ayant une histoire familiale d’atopie (adjusted OR AOR= 1,16 ;IC95% = 0,9-1,48 ;p=0,254).
  • La présence au domicile d’animaux domestiques à poils était liée à une diminution du risque de DA à la fois chez les enfants ayant une histoire familiale d’atopie (AOR= 0,76 ;IC95% = 0,6-0,96 ;p=0,021) et chez ceux n’en ayant pas (AOR= 0,79 ;IC95% = 0,69-0,9 ; p=0,001).
  • Les enfants sans histoire familiale d’atopie étaient moins enclin à développer une DA si les parents fumaient (AOR= 0,76 ;IC95% = 0,61-0,95 ; p=0,016).

 Conclusion :

  • Cette étude indique que l’allaitement maternel exclusif n’influence pas le risque de DA durant la première année de vie, tandis que la présence au domicile d’animaux domestiques à poils semble être négativement associée à la DA.

Cette belle étude montre l’absence de lien entre la dermatite atopique la première année de vie et l’allaitement maternel exclusif.

Elle confirme le rôle à priori protecteur vis à vis de l’allergie d’une exposition précoce dans la vie aux phanères animales.

Enfin elle trouve un lien statistique surprenant entre tabagisme passif et diminution de risque de dermatite atopique.

Une fois de plus, on se perd en conjectures lorsque l’on essaye de réfléchir aux explications physiopathologiques permettant de comprendre ces observations épidémiologiques, je ne m’y risquerai donc pas.

Ce d’autant plus que sur le sujet, il y a presque autant d’études négatives que positives

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