L’asthme et le pharmacien.

mardi 15 novembre 2005 par Dr Alain Thillay1173 visites

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L’asthme et le pharmacien.

L’asthme et le pharmacien.

mardi 15 novembre 2005, par Dr Alain Thillay

Il s’agit encore d’une nouvelle étude sur le « management » de l’asthme. Cette fois l’originalité et l’intérêt proviennent du fait que l’étude a été pratiquée par l’intermédiaire d’un réseau de pharmacies de ville. Moyen élégant de vérifier si la prise en charge thérapeutique est bien observée.

Qualité du traitement de l’asthme : résultats provenant d’une étude basée sur un ensemble de pharmacies. : L. Laforest1, E. Van Ganse1, G. Devouassoux2, S. Chretin1, G. Bauguil3, Y. Pacheco2, G. Chamba3

1Pharmacoepidemiology Unit, CHU-Lyon ; 2Respiratory Medicine, CHU-Lyon ; 3Faculty of Pharmacy, Pharmacology Department, Claude-Bernard University, Lyon, France

dans Allergy 60 (12), 1505-1510

 Généralités

  • Le contrôle optimal est l’objectif majeur de gestion de l’asthme.

 Objectif

  • L’objectif de cette étude était de produire des données descriptives de la gestion de la maladie chez des patients asthmatiques, incluant l’utilisation des ressources médicales.

 Méthodes

  • Les patients asthmatiques (âgés de 18 à 50 ans) ont été recrutés consécutivement dans 348 pharmacies.
  • Ils devaient remplir un questionnaire pour collecter les données concernant les caractéristiques personnelles, la gestion de l’asthme, incluant l’utilisation des ressources médicales, incluant la gestion de l’asthme.
  • Le contrôle de l’asthme était mesuré à l’aide du « Asthma Control Test », ACT.
  • Les données concernant les médicaments, enregistrées sur le système informatique des pharmacies, délivrés avant l’inclusion, étaient aussi collectées.

 Résultats

  • Parmi 1791 patients éligibles, 1559 ont accepté de participer à l’étude (âge moyen =36,5 ans, 57,1% de femmes).
  • Durant les 4 semaines précédentes, le contrôle de l’asthme était satisfaisant pour seulement 28% des patients, malgré une importante utilisation de médications anti-inflammatoires de l’asthme (89% de ces patients y avaient recours).
  • L’usage de traitements inhalés combinés (corticostéroïdes + Bêta 2 longue durée d’action) était très courant (59%), alors que peu de patients recevaient CSI et Bêta2 -LA séparés (15%).
  • De plus, les broncho-dilatateurs à courte durée d’action étaient fréquemment délivrés.
  • Un nombre substantiel de patients consultaient leur médecin généraliste mensuellement.
  • Les patients rapportaient communément des difficultés respiratoires journalières (30%), le recours chaque jour à des médicaments de secours (29%) et des symptômes respiratoires nocturnes de façon hebdomadaire (32%).
  • Il est surprenant de constater que la plupart des patients considéraient leur asthme comme étant bien ou complètement contrôlé (76%).

 Conclusions

  • Nos résultats identifient clairement la nécessité d’améliorer la gestion de l’asthme.
  • Des programmes d’éducation pourraient être bénéfiques pour améliorer le contrôle de l’asthme.

Cette étude pratiquée dans les pharmacies cherche à évaluer la qualité du management de l’asthme en ayant recours aux types de produits utilisés et l’évaluation de l’asthme par l’ACT.

« Asthma Control Test » consiste en un questionnaire comportant 5 questions qui permet donc, comme son nom l’indique, d’évaluer assez précisément le contrôle de l’asthme.

Parmi les résultats, on notera que presque 90% des patients asthmatiques reçoivent un traitement combiné CSI+Bêta2-LA, que les Bêta2 courte durée d’action sont très souvent utilisés, qu’un tiers des patients souffrent de symptômes respiratoires, qu’un tiers des patients sont gênés la nuit et qu’un tiers a recours aux médications de secours.

Bien entendu, tout cela alors que près de 80% des patients de cette population d’asthmatiques annonçaient avoir un asthme équilibré.

Ces résultats ne sont pas pour nous étonner, mais ce qui « chiffonne » est le fait qu’un grand nombre de ces patients consulte tous les mois leur médecin généraliste.

Cette étude est une de plus qui va dans le sens d’une meilleure communication sur l’asthme vers le médecin généraliste qui à mon sens, selon mon expérience, n’est pas aussi vigilant avec ses asthmatiques qu’avec ses cardiovasculaires.

Je pense que c’est dès la faculté qu’il faut redonner toute l’importance du suivi de l’asthmatique en ambulatoire.

Pour nous correspondants, nous devons dans nos courriers rappeler sans cesse les critères de la prise en charge de la maladie asthmatique.

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