Les adolescents produisent-ils du NO ?

vendredi 2 décembre 2005 par Dr Clément FOURNIER862 visites

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Les adolescents produisent-ils du NO ?

Les adolescents produisent-ils du NO ?

vendredi 2 décembre 2005, par Dr Clément FOURNIER

Et une étude de plus sur la mesure du NO exhalé, ce marqueur d’inflammation bronchique à la mode pour le suivi des patients asthmatiques. Cette étude a évalué cette mesure chez des adolescents scolarisés et l’a comparé avec les paramètres standarts.

Étude du lien entre mesure du monoxyde d’azote exhalé et asthme - allergies dans une population d’enfants scolarisés. : S. L. Nordvall1,3, C. Janson2,3, P. Kalm-Stephens1, T. Foucard1,3, K. Torén4, K. Alving5

1Department of Women’s and Children’s Health, 2Department of Medical Sciences : Respiratory Medicine and Allergology and 3Asthma and Allergy Research Centre, Uppsala University, Uppsala ; 4Departments of Occupational Medicine, and Respiratory Medicine and Allergology, Sahlgrenska University Hospital, Göteborg ; 5Department of Physiology and Pharmacology, Karolinska Institutet, Stockholm, Sweden

dans Allergy 60 (4), 469-475

Le monoxyde d’azote exhalé (eNO) reflète l’inflammation des voies respiratoires basses et est bien adapté à une utilisation chez les enfants.

 Les buts de cette étude était d’analyser la distribution de valeurs d’eNO parmi des enfants scolarisés et de comparer ces valeurs et la spirométrie avec les résultats d’un questionnaire spécifique (« International Study of Asthma and Allergies in Childhood questionnaire »).

L’étude était réalisée en randomisant 959 enfants scolarisés âgés de 13 à 14 ans dans la ville d’Uppsala, en Suède.
 L’eNO était mesuré à un débit d’inhalation de 0.1 L/s (eNO 0.1), une spirométrie était réalisée, et les données obtenues étaient comparées à celles du questionnaire.
 L’eNO était mesuré selon les recommandations ATS, excepté l’utilisation d’un collutoire et l’utilisation d’un débit exhalé à 0.1L/s.
 La distribution des valeurs moyennes de eNO 0.1 était biaisée, avec une prépondérance de valeurs très basses et une borne haute de valeurs allant jusqu’à 102 ppb.

 Les garçons avaient des valeurs moyennes significativement plus élevées que les filles : 5.2 (4.7 - 5.7) vs 4.4 (4.0 - 4.8) ppb (moyenne géométrique ; intervalle de confiance à 95%), p < 0.01.
 Les enfants qui avaient signalé des sifflements dans l’année précédente avaient des valeurs d’eNO 0.1 plus élevées que les enfants qui n’avaient pas sifflé : 8.5 (7.1 - 10.2) vs 4.3 (4.0 - 4.6) ppb, p < 0.001.
 La même association était retrouvée pour la plupart des symptômes concernant le rhume des foins et l’eczéma.
 Contrastant avec ces résultats, seules des associations faibles ou contradictoires étaient trouvées entre asthme et indices spirométriques.
 Les niveaux d’eNO étaient corrélés de façon indépendante au sexe, à la présence de sifflements, d’une rhino-conjonctivite, mais pas à un eczéma.

En conclusion,
 l’eNO était étroitement associé à la présence de symptômes d’asthme et d’allergie, tandis que les indices spirométriques (tel le VEMS en %) ne l’étaient pas.
 Comme la plupart des asthmes dans une population sont légers, ces constatations suggèrent que l’eNO est un marqueur sensible d’asthme et d’allergie.


Cette étude confirme le lien fort existant entre allergie respiratoire et mesure du NO exhalé. Elle retrouve notamment une bonne corrélation entre la présence de symptômes respiratoires d’origine allergique et cette mesure.

Les auteurs ont par ailleurs comparé cette mesure aux données spirométriques et montrent qu’il existe un lien plus fort avec les symptômes d’asthme. Le NO exhalé serait donc particulièrement intéressant chez des asthmatiques peu sévères, chez qui la spirométrie est encore normale.

Peut être est-ce l’outil de dépistage d’avenir de l’asthme ? Il faudrait pour cela que cette mesure soit un peu plus accessible en routine...

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