Allergix ? La faute à l’ascarix par Toutatis !!

mercredi 27 février 2008 par Dr Stéphane Guez3009 visites

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Allergix ? La faute à l’ascarix par Toutatis !!

Allergix ? La faute à l’ascarix par Toutatis !!

mercredi 27 février 2008, par Dr Stéphane Guez

Le lien entre infection parasitaire et allergie est noté depuis longtemps mais jusqu’à présent mal expliqué. C’est l’éosinophile qui semblait être le nœud de l’affaire. Les travaux de cette équipe apportent un éclairage totalement nouveau en démontrant qu’il existe un allergène commun entre certain parasites et des pneumallergènes.

Réactivité croisée des IgE anti tropomysosines de l’ascaris lombricoïdes (A lum) et de la blatte. : Santos AB, Rocha GM, Oliver C, Ferriani VP, Lima RC, Palma MS, Sales VS, Aalberse RC, Chapman MD, Arruda LK.

Department of Internal Medicine, University of São Paulo, Ribeirão Preto, Brazil.

dans J Allergy Clin Immunol. 2008 Feb 12

 Introduction :

  • Il existe des preuves concernant l’implication des infections à ascaris lum dans le développement d’une allergie et d’asthme.

 Objectif de l’étude :

  • Il a été d’étudier le rôle de la tropomyosine, un pan allergène des invertébrés, dans la réponse IgE à A lum.

 Matériel et méthode :

  • Les tropomyosines recombinantes de A lum et de Periplaneta americana (P am) ont été exprimées dans le vecteur Pichia pastoris.
  • Les taux d’IgE vis-à-vis des tropomyosines de A lum et P am ont été mesuré par des tests ELISA chimériques à partir :
    • du sérum de 119 enfants vivant dans des zones d’endémie parasitaire,
    • et chez 112 enfants ayant une allergie à la blatte diagnostiquée dans des centres d’allergologie.
  • La présence de tropomyosines dans les larves de A lum au stade L3 a été évalué par immunofluorescence en utilisant l’anticorps monoclonal mAB 1A6, dirigé contre la tropomyosine d’acarien.
  • Une modélisation moléculaire des tropomyosines de A lum et P am a été réalisé à l’aide d’un programme de modélisation informatique (Modeller programme).

 Résultats :

  • La tropomyosine de A lum présente une identité de séquence de 69% à 98% avec les tropomyosines des autres invertébrés.
  • La structure prédite de la tropomyosine de A lum est similaire à celle de la tropomyosine de P am, et montre les caractéristiques d’une structure en rouleau-enroulé (structure alpha hélicoïdale).
  • Une forte relation a été notée pour les IgE vis-à-vis des tropomyosines de A lum et P am dans les sérums d’enfants qui vivent dans des zones de pandémie parasitaire et chez les patients ayant une allergie à la blatte.
  • Les larves de A lum réagissent fortement à l’anticorps mAb 1A6.

 Conclusions :

  • Les tropomyosines induisent des réponses IgE chez les enfants infectés par A lum et chez les patients allergiques à la blatte.

Les auteurs démontrent qu’il existe une réactivité croisée entre la tropomyosine de l’ascaris et celle de la blatte et de l’acarien.

La tropomyosine apparaît à un stade précoce du développement larvaire de l’ascaris et sa structure est identique à celle des autres tropomyosines avec des homologies de séquences de 69 à 98%.

Ce travail très intéressant démontre s’il en était encore besoin l’importance de l’apport de l’allergologie moléculaire à la compréhension des sensibilisations de nos patients.

Le lien entre infection parasitaire et allergie peut maintenant parfaitement se comprendre.

C’est le partage d’un même allergène qui rapproche l’infection parasitaire de l’allergie à la blatte. On comprend que lorsque la larve de l’ascaris va effectuer son déplacement dans le corps humain avec un passage pulmonaire, elle va interférer avec le système immunitaire : si celui-ci reconnaît la tropomyosine il peut fabriquer des IgE qui à leur tour vont reconnaître certes l’ascaris mais également tous les invertébrés qui portent également une tropomyosine.

Ainsi, le patient infecté pourra plus facilement développer un asthme IgE dépendant par exposition aux allergènes de la blatte, c’est-à-dire à la tropomyosine de la blatte qui a environ 70% d’homologie de séquences d’acides aminés avec la tropomyosine de l’ascaris.

Une infection parasitaire put également faite le lit d’une allergie authentique aux escargots (également une tropomyosine analogue).

Il va devenir rapidement indispensable de disposer des outils thérapeutiques correspondant pour que l’allergologue soit capable par exemple de réaliser une immunothérapie spécifique vis-à-vis de la tropomyosine.

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