Pourquoi faut-il une société française d’allergologie ?

jeudi 12 mars 2009 par Pr Frédéric de Blay3677 visites

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Pourquoi faut-il une société française d’allergologie ?

Pourquoi faut-il une société française d’allergologie ?

jeudi 12 mars 2009, par Pr Frédéric de Blay

Le Pr. Frédéric de Blay est l’actuel président de la SFA (Société Française d’Allergologie) qui est la société savante qui préside aux destinées scientifiques en matière d’allergologie. Dans cet article il nous expose brillamment le caractère indispensable de la SFA. Tout allergologue se doit d’y adhérer.

Pourquoi faut-il une société française d’allergologie ?

F de Blay

Cette question un peu provocatrice est finalement très intéressante pour le président de la dite société.

En effet, imaginons, comme dans le film de Frank Capra « It’s a wonderful life », l’allergologie française sans SFA.

Autrement dit, qu’est ce qu’elle a apporté aux allergologues français ?

Ce besoin qu’ont eu nos prédécesseurs de créer une société en 1947 après celle du Royaume uni et des Etats-Unis, répondait à une nécessité vitale. Face aux malades qui souffraient d’allergie, il fallait créer une structure qui permette d’améliorer les connaissances médicales en allergologie. C’était aussi organiser la diffusion d’une information scientifique validée par la tenue de réunions et la création d’un journal.

Autrement dit, c’était devenir la référence scientifique de tout ce qui pouvait avoir trait à l’allergologie.

Par conséquent, c’est lors des congrès que les jeunes allergologues, futurs hospitalo-universitaires ont présenté les résultats de leurs premiers travaux. C’est dans le journal de la société qu’ils ont publié leurs premiers articles.

C’est comme cela que près de 3 générations d’ hospitalo-universitaires se sont formés.

Mais, c’est aussi grâce à la SFA, que certains pneumologues, dermatologues, pédiatres, internistes universitaires ont su dans quel service ils devaient aller ou envoyer leurs élèves pour apprendre le diagnostic et le traitement des maladies allergiques.

C’est ainsi que l’allergologie s’est développée hors de Paris dans des villes pionnières comme Marseille, Lille, Nancy, Clermont-Ferrand puis dans d’autres, créant un véritable maillage de centres d’allergologie presque unique en Europe.

Pour les hospitalo-universitaires, la SFA est l’élément fédérateur où ils se retrouvent pour échanger et transmettre les connaissances scientifiques, où ils se forment, où ils réfléchissent sur des projets futurs.

J’en veux pour preuve le CFA auquel participent tous les centres hospitaliers formateurs français et les 200 000 € de bourses de recherche distribuées sur les 3 dernières années par la SFA.

Mais pour les autres ? Quels intérêts ?

Ce sont les mêmes que ceux des hospitalo-universitaires puisqu’ils ont le même but : améliorer l’état de santé des patients allergiques.

L’allergologue de ville fera tout aussi bien profiter son patient des derniers progrès diagnostiques et thérapeutiques que l’hospitalier.

Un très bel exemple récent est l’utilisation des recombinants tant dans le diagnostic que le traitement de certaines maladies allergiques. C’est au CFA qu’ont eu lieu les premiers exposés et c’est dans la revue française qu’ont été publié les premiers articles en français sur les allergènes recombinant.

Les allergologues de ville profitent de la présence d’un service hospitalier de référence.

Comme j’ai pu le dire, celui-ci est la conséquence directe de l’existence de la SFA. Nos collègues libéraux parisiens se plaignent assez de la rareté des services hospitalo-universitaire d’adultes de référence.

Enfin, les différentes initiatives de la SFA profitent à tous les allergologues.

Ainsi, les 10 groupes de travail regroupent aussi bien des hospitaliers que des libéraux.

Les 4 recommandations sont également le résultat d’un travail commun et enfin un des projets financés par la SFA fera travailler ensemble toute l’allergologie.

Sans la SFA, comment organiser l’avenir de l’allergologie ?

Avec le collège des enseignants d’allergologie, les deux structures seront indispensables pour la reconnaissance de l’allergologie.

Ce sont eux que les instances administratives vont interroger.

Bien sur, ils ne peuvent et ne veulent pas agir seuls ; ils ont besoin des syndicats. Cependant, si un jour, les allergologues sont reconnus, cela sera pour une bonne part, grâce à la SFA.

Etre membre de la SFA, c’est reconnaître le rôle que notre société a pu jouer dans le développement de l’allergologie dans notre pays, c’est reconnaître qu’elle représente la référence scientifique et que sans la SFA, il n’y a pas d’avenir pour une allergologie structurée en France.

Bien sur, certains à juste titre peuvent avoir un peu d’amertume en lisant de tels propos au regard de l’attente de la reconnaissance de l’allergologie.

Il est vrai que par le passé, la SFA n’a pas toujours rempli son rôle fédérateur.

Elle doit encore se réformer en invitant beaucoup plus de libéraux à participer à ses instances dirigeantes.

La SFA est considérée par tous comme la référence scientifique, c’est aussi la famille de tous les allergologues dont le dynamisme est désormais reconnu.

N’oublions pas d’y adhérer.

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