Les aliments à l’étiquette aux Etats-Unis.

vendredi 11 septembre 2009 par Dr Alain Thillay2655 visites

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Les aliments à l’étiquette aux Etats-Unis.

Les aliments à l’étiquette aux Etats-Unis.

vendredi 11 septembre 2009, par Dr Alain Thillay

Comme l’Europe, les Etats-Unis ont promulgué une Loi Fédérale visant à réglementer l’étiquetage des produits alimentaires manufacturés quant à la présence de 8 allergènes alimentaires. Cette loi est effective depuis le premier janvier 2006. Cette étude, en examinant les étiquettes de 20 241 produits, cherche à détecter les ambiguïtés susceptibles de poser problème aux consommateurs atteints d’allergie alimentaire.

Audit des produits manufacturés : utilisation d’étiquettes d’identification des allergènes et ambiguïtés de l’étiquetage. : Mariah M. Pieretti, MDa, Danna Chung, MDa, Robert Pacenza, BAb, Todd Slotkin, BS, MBAb, Scott H. Sicherer,

a Mount Sinai School of Medicine, New York, NY

b Food Allergy Initiative, New York, NY

dans JACI Volume 124, Issue 2, Pages 337-341 (August 2009)

 Contexte :

  • La loi concernant la protection du consommateur et l’étiquetage dans le cadre de l’allergie alimentaire est devenue effective le premier janvier 2006 ainsi que l’autorisation de mentionner les 8 principaux allergènes en anglais en toutes lettres en tant que source d’ingrédients dans la liste des ingrédients.
  • Elle ne réglemente pas les étiquettes informatives.

 Objectif :

  • Nous avons cherché à déterminer la fréquence et la langue utilisée sur les étiquettes informatives volontaires parmi les produits commerciaux disponibles et d’identifier les ambiguïtés de l’étiquetage pouvant affecter les consommateurs allergiques.

 Méthodes :

  • Des contrôleurs ont été formés afin d’effectuer une enquête dans les supermarchés sur 20 241 produits alimentaires manufacturés (à partir d’une évaluation initiale de
    49 604 produits) pour l’utilisation des étiquettes informatives.
  • Une deuxième étude détaillée de 744 produits a évalué la pratique d’un étiquetage complémentaire.

 Résultats :

  • Globalement, 17% des 20 241 produits contrôlés comportaient des étiquettes informatives.
  • Les bonbons au chocolat, les biscuits, et les préparations pour gâteaux étaient les 3 catégories les plus fréquemment représentées (≥ 40%).
  • Catégoriquement, l’information de mise en garde incluait "peuvent contenir" (38%), "équipements communs" (33%), et "contient la source" (29 %).
  • L’enquête complémentaire a pu mettre en évidence 25 types différents d’informations mentionnées.
  • Des conditions spécifiques telles que "saveurs naturelles" et "épices" ont été retrouvées sur 65 % des produits et n’étaient pas liées à un ingrédient pour 83% d’entre eux.
  • D’autres ambiguïtés incluaient des sources imprécises de soja (lécithine contre protéines), des sources non précisées de gélatine et de la lécithine et mention simultanée de "contient" et de "peuvent contenir" pour le même allergène, entre autres.

 Conclusion :

  • De nombreux produits comportent un étiquetage informatif trop souvent ambigu qui représente un véritable défi pour les consommateurs atteints d’une allergie alimentaire.
  • La réglementation concernant la mention des allergènes sur l’étiquetage pourrait améliorer la sécurité et la qualité de vie des allergiques alimentaires.

Cette étude est d’origine américaine.

A l’instar de l’Europe, comme nous le verrons plus loin, la loi fédérale, concernant l’information des individus allergiques alimentaires, exige que soient indiqués dans la liste des ingrédients les 8 principaux trophallergènes (œufs, poissons, crustacés, lait, arachide, fruits à coques, soja, blé).

Cette loi a pris effet le premier janvier 2006.

Toutefois, si les allergènes doivent être clairement indiqués « en toutes lettres », le style de l’étiquette n’est pas standardisé ce qui laisse la porte ouverte à des expressions écrites litigieuses du type « peut contenir », « équipements communs »..
Ainsi, les contrôleurs ont pu relever quelques 25 formulations différentes sur les étiquettes.

En outre, la source possible de l’allergène n’apparaît pas toujours très clairement, par exemple, soja référencé comme ingrédient sans savoir s’il s’agit de protéines ou de soja.

La France a appliqué la Directive 2003/89 du CE du Parlement Européen et du Conseil publié le 25 novembre 2003 qui modifie la Directive 2000/13/CE concernant l’indication des ingrédients présents dans les denrées alimentaires.

Le but de cette directive est de produire une information par l’étiquetage plus complète aux sujets atteints d’allergie alimentaire.

La liste d’ingrédients à indiquer comprend :
 Céréales contenant du gluten et produits à base de céréales
 Crustacés et produits à base de crustacés
 Œufs et produits à base d’œufs
 Poissons et produits à base de poissons
 Arachides et produits à base d’arachides
 Soja et produits à base de soja
 Lait et produits à base de lait (y compris le lactose)
 Fruits à coque et produits à base de ces fruits
 Céleri et produits à base de céleri
 Moutarde et produits à base de moutarde
 Graines de sésame et produits à base de graines de sésame
 Anhydride sulfureux et sulfites en concentrations de plus de 10 mg/kg ou mg/litre en SO2.

Cette Directive Européenne a prévu que la liste sera réexaminée systématiquement.

Si un ingrédient correspond à moins de 2% de la liste des composants son indication n’est pas obligatoire s’il ne fait pas partie des allergènes listés, il en est de même pour les épices ou plantes aromatiques.

Comme le fait remarquer, D. A. MONERET-VAUTRIN sur le site du CICBAA, cette liste d’allergènes n’étant pas exhaustive, elle rend compte des connaissances actuelles, il reste donc nécessaire de pratiquer des tests cutanés réalistes aux aliments suspects.

Bien sûr, la France comme les autres pays européens, comme les Etats-Unis, n’a pas échappé à des mentions plus ou moins fantaisistes « susceptible de contenir », peut contenir », « fabriquer dans un atelier où sont utilisés des fruits à coque », etc..

L’avenir est à un étiquetage mentionnant une quantité maximale de tel ou tel allergène alimentaire.

Les processus de fabrication hautement performants et les moyens de quantification d’un prix abordable permettront sans nul doute de parvenir à cet objectif.

Il restera à convaincre les acteurs des manufactures agro-alimentaires, il restera à expliquer tout cela aux consommateurs de façon claire non anxiogène, un gros travail de communication.

L’Allergologue connaît les quantités minimales de tel ou tel trophallergène susceptibles d’entraîner des réactions, il pourra alors renseigner sans ambiguïté son patient.

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