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Allergique au lait, l’es-tu toujours ou sont-ce des salades ?
mercredi 1er décembre 2010, par
Facteurs prédictifs de la persistance d’une allergie au lait. : 1. Alexandra Santos1,2,
2. Andrea Dias1,
3. José António Pinheiro1
dans Pediatric Allergy and Immunology
Volume 21, Issue 8, pages 1127–1134, December 2010
– Contexte :
- L’allergie au lait de vache (APLV) est habituellement transitoire, mais des études récentes ont montré une acquisition ultérieure de la tolérance au lait de vache (LDV).
– Objectif :
- Nos objectifs étaient de caractériser une population d’enfants portugais présentant une APLV et d’identifier les facteurs prédictifs de la persistance de cette allergie alimentaire.
– Méthodes :
- Les enfants avec APLV vus dans notre clinique pédiatrique de l’allergie entre 1997 et 2006 ont été sélectionnés.
Les données démographiques et cliniques ont été recueillies à partir des dossiers médicaux.
Le groupe d’enfants qui ont toléré le LDV avant l’âge de 2 ans a été comparé avec le groupe d’enfants qui ont toléré le LDV au delà de cet âge ou dont l’APLV a persisté jusqu’à la fin de l’étude.
L’analyse multivariée par régression logistique a été utilisée pour étudier les facteurs prédictifs indépendants de la persistance de l’APLV au-delà de l’âge de 2 ans.
Dans le sous-groupe d’enfants avec une APLV IgE-médiée, l’acquisition de la tolérance a été analysée par régression de Cox.
– Résultats :
- Dans cette population de 139 enfants, la majorité a présenté plus d’un symptôme (73%) affectant plus d’un organe (51%), avec des manifestations cutanées (81%), gastro-intestinales (55%), respiratoires (16%) et / ou une anaphylaxie (3%).
- 32% ont développé de l’asthme, 20% un eczéma atopique, 20% une rhinoconjonctivite et 19% d’autres allergies alimentaires au fil du temps.
- L’acquisition de la tolérance était différente dans la population totale versus le sous-groupe avec APLV IgE-médiée : 34% versus 0% à l’âge de 2 ans, 55% contre 22% à l’âge de 5 ans et 68% contre 43% à l’âge de 10 ans.
- Les symptômes allergiques immédiats, l’asthme et les autres allergies alimentaires étaient des facteurs indépendants de la persistance de l’APLV au-delà de l’âge de 2 ans.
- Un diamètre maximal de la papule supérieur aux tests cutanés au LDV et un niveau maximum supérieur des IgE spécifiques du LDV ont été associés à une probabilité réduite de l’acquisition de la tolérance dans le sous-groupe d’enfants avec APLV IgE-médiée.
– Conclusion :
- En conclusion, les enfants avec une APLV IgE-médiée acquièrent une tolérance au LDV à un âge plus avancé.
- Les paramètres cliniques et des tests d’allergie peuvent être utiles dans l’évaluation du pronostic.
- Les enfants allergiques au LDV ont tendance à développer d’autres maladies atopiques et nécessitent un suivi spécialisé sur le long terme.
L’acquisition de la tolérance au lait est plus tardive en cas d’allergie au lait IgE-médiée.
La présence d’asthme ou d’autres allergies alimentaires sont des facteurs de persistance de l’APLV au-delà de deux ans, de même qu’une forte réponse aux tests cutanés ou aux tests d’IgE-réactivité.
L’allergie au lait évolue le plus souvent vers la tolérance en quelques mois ou quelques années : 90% des allergiques au LDV guériront de cette allergie avant l’âge de 10 ans.
Une partie non négligeable des APLV n’est pas IgE-médiée et les TPO, quand ils sont réalisés, ne considèrent le plus souvent que les réponses immédiates.
De nombreux travaux ont essayé de trouver des éléments prédictifs du retard d’acquisition de la tolérance, sans qu’aucune réponse claire et définitive ne soit finalement apportée.
Les enfants avec des tests IgE initiaux bas ou de faibles réponses aux tests cutanés ont tendance à acquérir une tolérance plus tôt.
Les données de cette étude ne paraissent pas révolutionner le pronostic de l’allergie au lait, notamment IgE-médiée, tant il n’est pas surprenant d’apprendre que des enfants fortement atopiques (asthme, autres allergies alimentaires) acquerront une tolérance au lait plus tardivement que les autres…
Rappelons pour finir que les négativations des tests cutanés et/ou du CAP lait ne sont pas prédictifs d’un TPO négatif et qu’à l’inverse, la persistance d’une réponse positive en test cutané et/ou en CAP lait n’exclut pas un TPO négatif !...
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