Le pollen dans la peau…

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Le pollen dans la peau…

Le pollen dans la peau…

mercredi 23 novembre 2011, par Dr Geneviève DEMONET

L’immunothérapie allergénique spécifique épicutanée améliore la rhino-conjonctivite induite par le pollen de graminées : une étude d’augmentation de dose, contrôlée en double aveugle, contre placebo : Gabriela Senti, Seraina von Moos, Fabian Tay, Nicole Graf, Theodor Sonderegger, Pål Johansen, Thomas M. Kündig

dans The Journal of Allergy and Clinical Immunology - 14 October 2011 (10.1016/j.jaci.2011.08.036)

 Contexte :

  • L’administration épicutanée d’allergène à l’aide d’un patch pourrait être une alternative à l’immunothérapie sous-cutanée ou sublinguale.

 Objectifs :

  • Optimiser la dose thérapeutique et démontrer l’efficacité et la sécurité de l’immunothérapie épicutanée.

 Méthodes :

  • Cet essai monocentrique contrôlé contre placebo en double aveugle a inclus 132 patients ayant une rhino-conjonctivite induite par le pollen de graminées.
    En février 2008, les patients ont été randomisés pour recevoir le placebo ou 3 doses différentes d’allergène.
  • Avant et pendant la saison pollinique 2008, les patients ont reçu 6 patchs hebdomadaires.
  • L’efficacité a été évaluée 4 à 5 mois plus tard (n = 110) et durant la saison pollinique suivante en 2009 en l’absence de traitement (n = 93).
  • Le critère principal d’évaluation était les modifications de symptômes de pollinose rapportés par le patient à l’aide d’une échelle visuelle analogique.
  • Les mesures d’évaluation secondaire étaient les scores symptomatiques par échelle visuelle analogique durant la saison pollinique, l’utilisation de médicaments de secours, les changements de réactivité conjonctivale et cutanée aussi bien que la sécurité du traitement.

 Résultats :

  • Les symptômes de rhume des foins durant la saison pollinique ont été réduits de plus de 30% en 2008 et de 24% en 2009 dans le groupe traité avec une dose élevée comparativement à ceux du groupe placebo ; l’allègement des symptômes dans l’année suivante dépendait de la dose thérapeutique.
  • Les doses allergéniques les plus élevées ont été associées avec des effets secondaires thérapeutiques se manifestant principalement par un prurit, un érythème, une papule ou de l’eczéma.
  • Onze effets secondaires systémiques de grade 1 à 2 ont nécessité un traitement et ont conduit à l’exclusion de l’étude.
  • Le taux de sortie d’étude du aux effets secondaires était de 8,3%.
  • Aucun effet adverse sérieux n’a été constaté.

 Conclusion :

  • L’immunothérapie épicutanée est sûre et efficace de manière dose-dépendante après seulement 6 patchs.

L’introduction de la voie sublinguale a facilité l’administration de l’immunothérapie. Si les effets secondaires, essentiellement oro-pharyngés et digestifs constituent parfois un frein au traitement, l’écueil principal de la méthode est l’observance.

Une nouvelle voie d’administration, la voie épicutanée, utilisée au départ dans l’allergie alimentaire, est actuellement étudiée pour les aéroallergènes.

Une étude suisse contrôlée en double aveugle contre placebo nous rapporte les résultats obtenus sur 132 patients (âgés de 18 à 65 ans) présentant une rhino-conjonctivite pollinique.

Le diagnostic avait été établi par prick-tests cutanés et test de provocation conjonctival.

Les patients ayant de l’eczéma ou de l’asthme ont été exclus de ce travail.

En 2008, 4 groupes de 33 personnes ont été constitués de façon aléatoire : un groupe placebo, un groupe traité à faible dose (10 équivalent prick histamine [HEP]), un groupe traité à dose moyenne (50 HEP) et un groupe traité à forte dose (100 HEP).

Le premier patch (mélange de 6 graminées en solution aqueuse) a été administré au moins 4 semaines avant le début de la saison pollinique et 5 autres à un intervalle moyen de 1 semaine.

Les patchs étaient appliqués sur la peau du bras après stripping avec un ruban adhésif et laissés en place pendant 8 heures. Le patient était surveillé pendant 30 minutes après l’application du patch.

Tous les patients ont été contactés par téléphone dans les 48 heures suivant l’application du premier patch pour évaluer les réactions locales.

Les symptômes présentés durant la saison pollinique ont été notés de façon hebdomadaire et la prise de médicaments de secours quotidiennement. Un suivi a été assuré lors de la saison suivante, en 2009, sans immunothérapie.

Un test de provocation conjonctival a été effectué avant le début du traitement puis après les 2 saisons polliniques consécutives. Aucune différence significative dans l’évolution du test de provocation conjonctivale n’a été mise en évidence entre les différents groupes.

Une amélioration significative des symptômes cliniques de pollinose a été rapportée par tous les patients (groupe placebo inclus). L’année suivante, en 2009, l’amélioration n’a concerné, par contre, que les patients réellement traités en 2008, avec une réponse dose-dépendante.

Une réduction du score symptomatique moyen de rhino-conjonctivite de 32% a été constatée dans le groupe traité avec une dose de 100 HEP (par rapport au groupe placebo) en 2008 et de 24% en 2009.

L’utilisation de médicaments de secours n’a pas été significativement différente selon les groupes entre les saisons 2008 et 2009.

Les effets secondaires les plus fréquents étaient : prurit, érythème, papules et eczéma au niveau du site d’application du patch. Ils étaient plus fréquents avec les fortes doses d’allergène. Aucune corrélation n’a été établie entre l’existence d’une réaction cutanée et l’efficacité du traitement. Ces effets secondaires ont décru dans le temps lors des applications successives.

Une réaction systémique est survenue dans les 45 minutes après l’application du patch chez 11 patients, soit 8,3% (1 placebo et 10 allergènes) : prurit et sensation de chaleur à distance de la zone de patch, rhinite et toux, vertiges. Aucune réaction n’a été sévère.

Donc, des résultats encourageants mais cependant rien d’extraordinaire.

Des études à plus vaste échelle, probablement à l’aide de fortes doses devraient suivre…

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