Les anticorps IgE vis à vis des lipocalines d’origine animale, la kallikréine et la sécrétoglobuline, sont des marqueurs de l’inflammation bronchique dans l’asthme sévère de l’enfant. : B. Nordlund1,2, J. R. Konradsen1,2,3, I. Kull3,4, M. P. Borres5, A. Önell5, G. Hedlin1,2,3, H. Grönlund3,6
Article first published online : 17 FEB 2012
DOI : 10.1111/j.1398-9995.2012.02797.x
dans Allergy
– Contexte :
- Le diagnostic moléculaire des allergies permet la détection des composants allergéniques cross-réactifs ou spécifiques d’espèce.
- Cette étude analyse les profils de sensibilisation pour les composants allergéniques unitaires en rapport avec l’inflammation bronchique dans l’asthme sévère de l’enfant.
– Méthodes :
- Quatre-vingt cinq écoliers ont été évalués, 39 ayant un asthme léger à modéré contrôlé, et 56 asthmatiques sévères non contrôlés.
- Les composants allergéniques (n=111) de produits allergéniques alimentaires, polliniques et aéroallergéniques perannuels ont été analysés à l’aide d’une puce multiallergénique en phase solide.
- Les éosinophiles sanguins (10xl-1), l’inflammation bronchique (FeNO, ppb), la fonction pulmonaire (VEMS %) et l’hyper-réactivité bronchique (relation dose-réponse au test de provocation à la méthacholine) ont été mesurés.
– Résultats :
- Une réponse IgE spécifique à plus de trois composants allergéniques d’origine animale- lipocalines (nMus m 1, rEqu c 1, Fel d 4, rCan f 1), kallikreine (rCan f 5) et secretoglobine (rFel d 1) – était plus fréquente chez les asthmatiques sévères par rapport aux enfants souffrant d’asthme contrôlé (n=14 vs n=3, p=0,030).
- Ces sujets ont également affiché des taux d’éosinophiles sanguins plus élevés (0,65 vs 0,39, p=0,021), une fraction exhalée de NO plus élevée (38 ppb vs 25 ppb, p=0,021), et une HRB augmentée (112 vs 28, p=0,002) par rapport aux autres enfants souffrant d’asthme sévère sensibilisés à moins d’allergènes lipocaline/kallikréine/sécrétoglobuline.
- Parmi tous les sujets sensibilisés, il y avait des corrélations entre les taux d’IgE spécifiques pour rFel d 4 et nMus m 1(r=0,751, p<< 0,001) et entre rFel d 4 et rEqu c 1 (r=0,850, p<<0,001).
– Conclusion :
- Les poly-réactivités vis à vis des allergènes lipocaline, kallikréine et sécrétoglobuline sont associées à une inflammation bronchique accrue chez les asthmatiques sévères.
- En outre, des réactions croisées entre les différentes lipocalines ont été observées.