Ah bon, c’est grave le rhume des foins ??

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Ah bon, c’est grave le rhume des foins ??

Ah bon, c’est grave le rhume des foins ??

mercredi 15 janvier 2014, par Dr Céline Palussière

Rhinite allergique liée aux pollens chez 1360 enfants italiens : comorbidités et facteurs de sévérité. : Dondi A, Tripodi S, Panetta V, Asero R, Businco ADR, Bianchi A, Carlucci A, Ricci G, Bellini F, Maiello N, Miraglia del Giudice M, Frediani T, Sodano S, Dello Iacono I, Macrì F, Massaccesi V, Caffarelli C, Rinaldi L, Patria MF, Varin E, Peroni D, Chinellato I, Chini L, Moschese V, Lucarelli S, Bernardini R, Pingitore G, Pelosi U, Tosca M, Paravati F, La Grutta S, Meglio P, Calvani M, Plebani M, Matricardi PM. 

Pollen-induced allergic rhinitis in 1360 Italian children : Comorbidities and determinants of severity.

dans Pediatr Allergy Immunol 2013 : 24 : 742–751.

 Contexte :

  • La rhinoconjonctivite allergique liée aux pollens a une forte prévalence chez l’enfant, et son évolution est rapide.
  • Les médecins généralistes pourraient ne pas être totalement conscients de la nature et de la sévérité des symptômes présentés par les patients, et pourraient sous-estimer la prévalence de la pathologie modérée à sévère.
  • L’intérêt d’un diagnostic et d’une prise en charge précoces mérite donc d’être soulignés.

 Objectifs :

  • Ils étaient d’analyser la sévérité de la rhinite allergique (RA) induite par les pollens et ses déterminant chez des enfants italiens adressés chez les allergologues, n’ayant jamais été traités par immunothérapie spécifique (ITS).

 Méthodes :

  • Des enfants (âgés de 4 à 18 ans) souffrant de RA induite par les pollens, n’ayant jamais suivi d’ITS, ont été recrutés entre mai 2009 et juin 2011 dans 16 cliniques de consultations ambulatoires, dans 14 villes italiennes.
  • Les parents des enfants recrutés ont répondu à des questionnaires standardisés sur les pathologies atopiques (International Study of Allergy and Asthma in Childhood, Allergic Rhinitis and its Impact on Asthma, Global Initiative for Asthma ).
  • Les patients ont bénéficié de prick-tests avec plusieurs aéroallergènes et six trophallergènes.
  • Les données sur les facteurs socio-démographiques, les antécédents parentaux de pathologie allergique, l’éducation, les éventements périnataux, l’allaitement, la nutrition et les expositions environnementales au cours de la petite enfance, étaient collectées par le biais d’une plateforme informatique partagée par tous les centres cliniques du groupe de travail (AllergyCARD™).

 Résultats :

  • Parmi les 1360 patients recrutés (68% de garçons, âge 10,5 +/-3,4ans), 695 (51%) avaient une RA modérée à sévère, 533 (39%) souffraient d’asthme, et 325(23,9%) présentaient un syndrome oral allergique.
  • L’âge de survenue rapporté de la RA liée aux pollens étaient en moyenne de 5,3+/- 2,8 ans et sa durée d’évolution moyenne depuis le début était de 5,2 +/- 3,3 ans.
  • Seuls 6,2% des patients étaient monosensibilisés à un pollen, et 84,9% étaient sensibilisés à plus de 3 pollens.
  • Une longue durée d’évolution de la rhinite allergique étaient significativement associée avec des symptômes modérés à sévères de la RA (p 0,004), à de l’asthme (p 0,030) et à des comorbidités alimentaires (p<0,001).

 Conclusions :

  • Cette étude nationale permet d’attirer l’attention sur la sévérité de la RA induite par les pollens chez les enfants italiens n’ayant jamais reçu d’ITS pour les pollens.
  • La forte association entre la durée d’évolution de la RA et les différents marqueurs de sévérité de la maladie nécessite confirmation par le biais d’études longitudinales, mais elle suggère que des initiatives nationales pour un diagnostic et une prise en charge précoces devraient être mise en œuvre.

Avec trois mois d’avance, cet article italien nous alerte sur les méfaits des pollens chez les patients allergiques, et notamment chez les enfants. Un marronnier, quoique hors saison, sur les allergies aux pollens...

1360 enfants adressés pour une rhinite allergique ont été testés par tests cutanés à divers allergènes respiratoires et alimentaires. Leurs parents ont rempli des questionnaires permettant d’évaluer la sévérité de la pathologie, l’association à de l’asthme ou des allergies alimentaires, ainsi que renseigner les facteurs environnementaux.

Âgés en moyenne de 10 ans, les symptômes d’allergie évoluaient depuis 5 ans environ, la moitié de ces enfants présentaient des signes de rhinite modérée à sévère. Plus la rhinite était ancienne, plus le risque de développer un asthme ou des allergies alimentaires étaient important.

Que nous apprend cette étude ? Ces données sont maintenant connues depuis longtemps, et constituent des arguments solides pour le dépistage et le traitement des allergies chez les enfants. Elles confirment l’effet potentiel des allergies aux pollens, qui peuvent être tout aussi délétères que les allergies perannuelles...
C’est ce que chacun de nous tente d’expliquer aux parents des enfants allergiques qu’ils voient, c’est le message que nous essayons de faire passer à nos collègues généralistes...

Cet article est paru dans le journal Pediatric Allergy and Immunology. Il me semble que les lecteurs de cette revue sont très certainement déjà convaincus de l’intérêt de la prise en charge des petits allergiques. Comme le soulignent les auteurs, ce sont plutôt les omnipraticiens qu’il faudrait convaincre... C’est dans La revue du Praticien que cet article trouverait tout son intérêt !

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