A « quelle sauce » traiter les petits enfants siffleurs : en nébulisation ou en aérosol ?

vendredi 24 janvier 2003 par Dr Stéphane Guez2751 visites

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A « quelle sauce » traiter les petits enfants siffleurs : en nébulisation ou en aérosol ?

A « quelle sauce » traiter les petits enfants siffleurs : en nébulisation ou en aérosol ?

vendredi 24 janvier 2003, par Dr Stéphane Guez

La prise en charge des enfants avec des sifflements respiratoires est un problème médical et économique. D’une bonne prise en charge initiale dépendra le retour à domicile ou l’hospitalisation. La nébulisation est un traitement d’urgence habituel. Mais un aérosol dosé via une chambre d’inhalation peut-il être aussi efficace ?

Nébulisation versus aérosol via une chambre d’inhalation, avec un broncho-dilatateur, dans le traitement des sifflements bronchiques des enfants âgés de 2 à 24 mois dans une service d’urgences pédiatriques. : Delgado A, Chou KJ, Silver EJ, Crain EF. Division of Emergency Medicine, Jacobi Medical Center, 1400 Pelham Pkwy S, Room 1W20, Bronx, NY 10461 dans Arch Pediatr Adolesc Med 2003 Jan ;157(1):76-80

 Objectif : Déterminer si l’administration d’albuterol par aérosol dosé avec une chambre d’inhalation est aussi efficace que l’administration d’albuterol par un nébuliseur pour traiter les sifflements bronchiques des enfants âgés de 2 ans ou moins.

 Méthodologie :
* Il s’agit d’une étude randomisée en double aveugle contre placebo.
* Elle a eu lieu dans un service d’urgences pédiatriques.
* Les enfants sifflants âgés de 2 à 24 mois ont été recrutés : 85 dans le groupe nébulisation et 83 dans le groupe chambre d’inhalation.
* Le groupe recevant la nébulisation a reçu un aérosol dosé placebo avec une chambre d’inhalation puis la nébulisation avec l’albuterol.
* Le groupe avec la chambre d’inhalation a reçu après la prise du spray d’albuterol, une nébulisation placebo avec du sérum isotonique de chlorure de sodium.
* Les traitements ont été donnés toutes les 20 minutes par un même investigateur en aveugle.
* Le premier bénéfice du traitement consistait en la fréquence des hospitalisations secondaires.
* Le Score Pulmonaire et la saturation en oxygène étaient évalués initialement et 10 minutes après chaque traitement.

 Résultats :
* Le groupe traité par nébulisation avait un score pulmonaire significativement plus élevé que le groupe traité par chambre d’inhalation (7.6 (2.5) versus 6.6 (2.2) ; p=0.002).
* Après appariement sur le score, les enfants qui sont traités par chambre d’inhalation ont moins d’admissions secondaires (5% versus 20% ; p=0.05).
* Les analyses ont aussi révélé une interaction entre les groupes et le Score Pulmonaire initial : une plus faible fréquence des admissions dans le groupe traité avec la chambre d’inhalation a été noté chez les enfants ayant une exacerbation plus sévère de leur asthme.

 Conclusion : Ces données suggèrent que l’aérosol dosé avec une chambre d’inhalation peut être aussi efficace qu’une nébulisation dans un département d’urgences pour traiter les enfants en crise d’asthme âgés de 2 ans ou moins.


Dans cette étude les auteurs démontrent que chez les enfants siffleurs de 2 mois à 24 mois, le traitement par albuterol en aérosol dosé au travers d’une chambre d’inhalation est aussi efficace qu’un traitement par nébulisation, et permet ainsi dans un service d’urgences pédiatriques de diminuer les admissions.

Cette étude confirme une pratique clinique adoptée par les médecins prenant en charge les urgences pédiatriques en libéral, à savoir la réalisation d’un traitement par bêtamimétique au travers d’une chambre d’inhalation.

Ce travail confirme donc le bien fondé de ce traitement et devrait soulager les services d’urgence puisqu’en outre ce traitement facile à réaliser sans appareil sophistiqué permet d’éviter des hospitalisations.

La réalisation en double aveugle contre placebo assure la solidité de cette étude.

Il est noté par ailleurs qu’une forte crise d’asthme répond mieux au traitement par aérosol avec moins d’admissions secondaires.

Il est vraisemblable que la crise brutale secondaire à une hyper-réactivité immédiate répond mieux aux bronchodilatateur, qu’une crise à priori moins sévère mais traduisant en fait une inflammation bronchique importante avec œdème et répondant alors peu aux bronchodilatateurs mais nécessitant une hospitalisation pour mise en route d’une traitement par corticoïdes.

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