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Le traitement de l’asthme infantile est simple : de l’huile d’olive à gogo !
mardi 28 mai 2013, par
Influence du régime Méditerranéen sur l’asthme chez l’enfant : revue systématique et méta-analyse. : Garcia-Marcos L, Castro-Rodriguez JA, Weinmayr G, Panagiotakos DB, Priftis KN, Nagel G.
Influence of Mediterranean diet on asthma in children : A systematic review and meta-analysis.
dans Pediatr Allergy Immunol 2013 : 00.
– Contexte :
- Il existe une évidence épidémiologique que l’exposition au régime Méditerranéen est associée à une prévalence plus faible de l’asthme chez les enfants
- L’objectif des auteurs était de résumer les données disponibles et de savoir si ce régime modifiait l’association.
– Méthodes :
- L’étude de la littérature, jusqu’en mai 2012, a concerné les études épidémiologiques dans la population générale des enfants, cherchant à savoir si l’adhésion à un régime Méditerranéen (mesuré comme un score) était associée à la prévalence des sifflements courants, des sifflements sévères ou de l’asthme
- Les odds ratio (OR) des 8 études incluses comparaient le tertile le plus élevé du score avec le plus bas
- Les méta-analyses des effets aléatoires pour l’ensemble du groupe des études et stratifiées par zones méditerranéennes (centres Méditerranéens à moins de 100 km de la côte méditerranéenne) ont été réalisées
- Les différences entre les strates étaient évaluées par le Q test.
– Résultats :
- Pour les sifflements courants, il y avait une association significativement négative avec le tertile le plus élevé du score de régime Méditerranéen (OR 0.85, IC à 95% 0.75-0.98 ;p=0.02), entraînée par les centres Méditerranéens (0.79, 0.66-0.94, p=0.009), bien que la différence avec les centres non Méditerranéens (0.91, 0.78-1.05, p=0.18) n’était pas significative
- Les résultats des sifflements sévères étaient les suivants : 0.82, 0.55-1.22, p=0.33 (tous centres) ; 0.66, 0.48-0.90, p=0.008 (centres Méditerranéens) et 0.99, 0.79-1.25, p=0.95 (centres non Méditerranéens) ; la différence entre les régions étant significative
- Pour la prévalence de l’asthme, les associations étaient les suivantes : 0.86, 0.75-0.95, p=0.004 (tous centres) ; 0.86, 0.74-1.01, p=0.06 (centres Méditerranéens) ; 0.86, 0.75-0.98 ; p=0.027 (centres non Méditerranéens) ; la différence entre les régions étant négligeable.
– Conclusions :
- L’adhérence à un régime Méditerranéen tendait à être associée à la survenue plus faible des trois catégories de symptômes respiratoires
- Pour les sifflements courants ou sévères, l’association était principalement liée aux résultats des populations Méditerranéennes.
Le régime dit « Méditerranéen » se réfère à des habitudes diététiques de certaines zones de la région Méditerranéenne riches en oliveraies, régime qui est pauvre en acides gras saturés et riche en carbohydrates, en fibres et en antioxydants, et qui contient beaucoup d’acides gras mono-insaturés et n-3 poly-insaturés, qui proviennent en grande partie de l’huile d’olive, et dans certaines régions du poisson.
L’étude se réfère aux résultats d’une méta-analyse montrant que l’adhésion à un régime Méditerranéen pendant l’enfance est un facteur de protection pour la survenue de sifflements courants et de l’asthme, mais pas pour les sifflements sévères, quand on considère l’ensemble de toutes les études.
Cependant, ceci semble être dû à un effet de la zone géographique dans laquelle les enfants ont été recrutés : les centres Méditerranéens tendent à avoir un effet protecteur du régime dans toutes les conditions, alors que dans les centres non Méditerranéens il y avait simplement une association inverse avec l’asthme, mais pas avec les deux autres catégories de symptômes. Il n’y a pas d’explication évidente pour cette différence.
Bien que le nombre des études ait été limité dans cette recherche épidémiologique de la littérature (8 études), 2 incluaient un nombre d’enfants très important (20106 et 13441).
Il a été postulé que les modifications dans l’ingestion de graisses, en augmentant les acides gras poly-insaturés n-6 et en diminuant les n-3, contribuaient à augmenter la prévalence de l’asthme : la modification dans les apports des acides gras augmentent la production des prostaglandines E2, qui diminuent la différenciation lymphocytaire TH1 et augmentent le phénotype TH2 qui est associé à l’asthme et aux maladies atopiques. Une autre hypothèse est que les régimes pauvres en antioxydants augmentent la susceptibilité à développer de l’asthme, en diminuant les défenses du poumon.
Or le régime Méditerranéen est riche à la fois en antioxydants et en acides gras mono-insaturés ; de plus il est riche en vitamines D, C E, en sélénium et en flavanoïdes ; ce régime pourrait affecter le développement de l’asthme par son action à s’opposer au stress oxydatif.
Ces résultats nécessitent de faire des études contrôlées, qui pourront confirmer l’effet protecteur apparent du régime Méditerranéen sur la prévalence de l’asthme, et préciser dans quelle mesure cette protection peut varier entre des zones géographiques différentes.
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