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Mais docteur c’est de la comédie, on n’est pas allergique à tous les aliments enfin !
lundi 16 décembre 2002, par
Lorsqu’un enfant développe des allergies a beaucoup d’aliments dont endives et asperges, on peut soupçonner une composante d’intolérance dans le meilleur des cas, ou de mauvaise volonté le plus souvent. Est-il vraiment possible d’être allergique à 10 aliments ou plus ?
Vraie allergie multiple alimentaire chez un enfant de 4 ans : un cas clinique. : Pajno GB, Passalacqua G, La Grutta S, Vita D, Feliciotto R, Parmiani S, Barberio G.II Pediatric Division. University Hospital. Messina. Italy. dans Allergol Immunopathol (Madr) 2002 Nov ;30(6):338-41
L’allergie alimentaire est fréquente chez l’enfant, mais habituellement elle tend à s’améliorer avec l’âge.
Lorsqu’un individu a des IgE spécifiques pour de très nombreux aliments (allergie multi-alimentaire) le tableau clinique est caractérisé par une importante sévérité avec élimination de très nombreux aliments conduisant à un régime d’éviction sévère. Les auteurs rapportent le cas d’un enfant avec une allergie certaine à de multiples aliments.
– Méthodes :
* Un testing par prick tests avec des aliments natifs et un dosage des IgE spécifiques a été utilisé pour évaluer la sensibilité du patient aux allergènes alimentaires.
* Les aliments suspectés ont été confirmés par un test de provocation per os en double aveugle contre placebo, qui a permis de repérer des allergies à : œuf, poisson, noix, cacahuète, figue, asperge, orange, endive, pêche, fraises et cerises. Nèfle.
* Chaque test a été effectué a raison d’un test par jour.
* Une assistance médicale avec un matériel de réanimation étaient disponibles pendant le test de provocation.
– Résultats :
* Les prick tests avec les aliments frais ont entraîné une papule de 4 mm pour la figue, l’asperge, la cerise et la noix, une papule de 5 mm pour endive et orange, une papule de 6 mm pour nèfle et fraise, une papule de 7 mm pour le poisson et la cacahuète, et une papule de 8 mm pour la pêche et de 9 mm pour l’œuf.
* Les RAST ont confirmé des IgE spécifiques pour : œufs, poissons, cacahuète, endive, figue, orange, fraise, pêche et cerise.
* Le taux des IgE totales était de 730,6 kU/l.
* Le test de provocation en double aveugle contre placebo était positif, à des degrés variables, pour tous les aliments testés, en concordance avec les tests cutanés.
– Conclusions : Ce cas rapporte une vraie allergie alimentaire multiple, confirmée par le test de provocation en double aveugle conte placebo. Le syndrome d’allergie multiple alimentaire n’est pas commun, mais lorsqu’il existe, il conduit à un régime d’éviction sévère.
Les auteurs rapportent le cas d’un jeune enfant de 4 ans qui a développé des allergies multiples alimentaires avec une bonne corrélation entre les prick tests, les aliments natifs, les RAST et surtout les tests de provocation en double aveugle contre placebo. On peut donc affirmer le syndrome d’allergie alimentaire multiple.
Ce cas est intéressant car il confirme la réalité de ce syndrome d’allergie alimentaire multiple.
On pourrait être tenté de penser que devant un enfant présentant autant de sensibilisations, il pourrait s’agir seulement d’une intolérance sans allergie vraie. Cependant la corrélation entre tous les tests est troublante et permet de penser qu’il s’agit bien de multiples allergies.
Reste à en comprendre le mécanisme afin d’essayer de bloquer la poursuite des sensibilisations. Il est probable qu’il s’agisse d’allergies croisées pour une bonne part.
Le clinicien doit donc être vigilant et ne pas hésiter à pratiquer autant de tests que nécessaire, pour infirmer ou confirmer le diagnostic d’allergie alimentaire qui peut impliquer dans certains cas de très nombreux aliments.
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