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Malgré les apparences, il y a de plus en plus de bouleau...
mardi 16 septembre 2003, par
L’allergie IgE dépendante aux pneumallergènes a vu sa prévalence augmenter de façon très importante au cours de ces deux à trois dernières décades, chez les asthmatiques et les rhinitiques. Cette augmentation est-elle globale pour l’ensemble des allergènes dans deux populations d’atopiques étudiées à 15 ans d’intervalle ?
La prévalence des IgE spécifiques aux pneumallergènes courants, chez les patients ayant une allergie respiratoire, change-t-elle ? Preuve à partir de 2 études à 15 ans d’intervalle. : Stevens WJ, Ebo DG, Hagendorens MM, Bridts CH, De Clerck LS. Departement Immunologie, Allergologie en Reumatologie, Universiteit Antwerpen (UA), Universiteitsplein 1, B 2610 Antwerpen, Belgie. immuno@uia.ua.ac.be dans Acta Clin Belg. 2003 May-Jun ;58(3):178-82.
– Objectif. Évaluer les fréquences relatives de sensibilisation à quatre pneumallergènes courants, dans deux populations d’atopiques atteints d’asthme et / ou de rhinite : l’une a été étudiée entre 1975 et 1979, l’autre entre 1992 et 1995.
– Recueil des données.
* Pendant les deux périodes, les patients avec allergie respiratoire venant consulter en externe ont été inclus.
* Le taux des IgE à l’acarien dermatophagoides pteronyssinus (DP), aux pollens de bouleau, de phléole et d’armoise a été évalué par la technique du RAST (Pharmacia, Bruxelles).
– Résultats.
* Chez les patients avec allergie respiratoire, la fréquence de sensibilisation au pollen de bouleau a augmenté de façon significative de 13% dans la période 1975-1979 à 34% dans la période 1992-1995.
* Par contre la fréquence de sensibilisation à l’acarien, aux pollens de phléole et d’armoise est restée quasiment inchangée.
* L’augmentation n’était pas corrélée à celle du compte pollinique de bouleau.
– Conclusion. L’allergie au pollen de bouleau a presque triplé chez les sujets atopiques pendant les deux dernières décades. Le mécanisme exact reste à évaluer.
Dans cette étude belge, l’augmentation de prévalence de l’allergie immédiate dans des populations de patients atopiques varie en fonction des pneumallergènes : parmi les 4 étudiés dans cette série (acariens, bouleau, phléole, armoise), seul le pollen de bouleau a vu sa fréquence presque tripler en 15 ans, sans modification notable pour les trois autres.
Le mécanisme n’est pas élucidé dans cette étude.
Il faut rappeler d’abord que ces conclusions reposent uniquement sur des dosages d’IgE, sans corrélation avec des tests cutanés.
Par ailleurs on ne connaît pas l’environnement des patients, même si l’on nous dit que le compte pollinique n’a pas varié et ne peut expliquer seul cette variation.
La fréquence stable de l’armoise peut se comprendre compte-tenu de la répartition géographique connue de cet allergène, qui doit épargner pour l’instant la Belgique.
Concernant le bouleau, il pourrait être intéressant de regarder si des habitudes alimentaires particulières peuvent influer sur cette prévalence, en tenant compte des possibles allergies croisées avec des trophallergènes.
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