Prévention de l’allergie chez l’enfant : un bon yaourt vaut mieux qu’une bonne maman...

mercredi 2 mars 2005 par Dr Stéphane Guez3130 visites

Accueil du site > Maladies > Atopie > Prévention de l’allergie chez l’enfant : un bon yaourt vaut mieux qu’une (…)

Prévention de l’allergie chez l’enfant : un bon yaourt vaut mieux qu’une bonne maman...

Prévention de l’allergie chez l’enfant : un bon yaourt vaut mieux qu’une bonne maman...

mercredi 2 mars 2005, par Dr Stéphane Guez

Les probiotiques ont le vent en poupe, à croire qu’il suffit de rééquilibrer la flore intestinale pour guérir les maladies chroniques. Cette étude semble verser de l’eau à ce moulin chez les enfants ayant une dermatite atopique avec une allergie alimentaire. Serez-vous convaincus ?

Effets des probiotiques sur les marqueurs fécaux de l’inflammation et sur le taux fécal des IgA dans le syndrome allergique associant dermatite atopique et allergie alimentaire chez l’enfant. : Mirva Viljanen1, Mikael Kuitunen1, Tari Haahtela1, Kaisu Juntunen-Backman1, Riitta Korpela2,3 and Erkki Savilahti4

1The Skin and Allergy Hospital, University of Helsinki, Helsinki, 2Valio Research and Development, Helsinki, 3Institute of Biomedicine, Pharmacology, University of Helsinki, Helsinki, 4The Hospital for Children and Adolescents, University of Helsinki, Helsinki, Finland

dans Pediatric Allergy and Immunology 16 (1), 65-71.

 Introduction :

  • Les bactéries probiotiques ont été proposées pour soulager l’inflammation intestinale des enfants ayant un syndrome associant une dermatite atopique et une allergie alimentaire (SDA).

 Objectif de l’étude :

  • Chez ces enfants, les auteurs ont étudié les effets de probiotiques sur le taux des IgA fécales
  • et sur les marqueurs de l’inflammation intestinale :
    • TNF-alpha,
    • alpha1 anti-trypsine (AT)
    • et eosinophil cationic protéin (ECP)

 Méthodologie :

  • Un total de 230 enfants ayant un SDA et suspects d’avoir une allergie au lait de vache ont reçu en double aveugle contre placebo, en même temps qu’un régime d’éviction :
    • du lactobacilles GG,
    • ou une mixture de 4 souches de probiotiques (MIX)
    • ou un placebo.
  • Après 4 semaines de traitement, l’allergie au lait de vache a été prouvée par un test de provocation en double aveugle contre placebo.
  • Des échantillons de selles de 102 enfants randomisés, ont été recueillis :
    • avant traitement,
    • après 4 semaines de traitement,
    • et le premier jour du test de provocation.

 Résultats :

  • Après traitement, le taux des IgA tend à augmenter dans le groupe sous probiotiques par rapport au groupe placebo :
    • lactobacilles versus placebo : p=0.064,
    • MIX versus placebo : p=0.064,
  • et l’AT diminue dans le groupe sous lactobacilles mais pas dans les autres groupes.
  • Après test de provocation, chez les enfants ayant une allergie au lait de vache IgE dépendante :
    • le taux des IgA dans les selles est plus important dans le groupe sous lactobacilles que sous placebo (p=0.014)
    • et le taux de TNF alpha est plus bas sous lactobacilles que sous placebo, mais pas de façon significative (p=0.111).

 Conclusion :

  • 4 semaines d’un traitement par lactobacilles peut soulager l’inflammation intestinale d’enfants ayant à la fois une dermatite atopique et une allergie alimentaire au lait de vache.

Dans ce travail, les auteurs démontrent que l’ingestion pendant 4 semaines de lactobacilles va modifier les marqueurs d’inflammation digestive d’enfants ayant une dermatite atopique avec allergie alimentaire au lait de vache. Il y a en particulier une augmentation des IgA et une diminution du TNF et de l’alpha anti-trypsine.

Ce travail est donc un nouvel élément à verser au dossier déjà fort épais concernant les bénéfices apportés par l’ingestion de lactobacilles.

Depuis quelques années les probiotiques sont considérés comme une arme thérapeutique majeure et efficace dans la modulation des réponses immunitaires en particulier digestives, avec diminution des manifestations inflammatoires. Des articles récents en apportent une preuve dans la rectocolite hémorragique par exemple.

Ici, le protocole méthodologique est astucieux. Il est démontré, mais pas avec tous les marqueurs, une diminution de l’inflammation digestive chez des enfants ayant une DA avec une allergie au lait de vache.

Cependant, il n’y a pas suppression de l’allergie au lait de vache, donc pas de switch rapide induit par les lactobacilles, des LTH2 vers les LTH1. Mais il y a une augmentation de synthèse des IgA.

On peut donc penser que les lactobacilles ont une certaine action protectrice au niveau des muqueuses digestives, et peuvent diminuer les conséquences inflammatoires d’une allergie alimentaire associée à une dermatite atopique.

Nos grands-mères avaient donc raison de rajouter de l’ultra levure dés que l‘on prenait un antibiotique....

Abonnez-vous!

Recevez les actualités chaque mois