À l’orange on ne passe pas, du moins lorsqu’on est allergique aux agrumes !!

lundi 29 août 2005 par Dr Stéphane Guez36340 visites

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À l’orange on ne passe pas, du moins lorsqu’on est allergique aux agrumes !!

À l’orange on ne passe pas, du moins lorsqu’on est allergique aux agrumes !!

lundi 29 août 2005, par Dr Stéphane Guez

Peut-on être allergique aux oranges et aux citrons ? Quels sont les allergènes impliqués ? Y a-t-il des réactions croisées avec d’autres fruits et lesquels ? Autant de questions que vous vous posez tous les jours et dont vous n’avez pas trouvé la réponse ? Pas d’inquiétude, cet article est fait pour vous !!

Protéines de transfert lipidique et allergie aux oranges. : Oussama Ahrazema, M. Dolores Ibáñezb, Gema López-Torrejóna, Rosa Sánchez-Mongea, Joaquin Sastrec, Manuel Lombarderod, Domingo Barberd, Gabriel Salcedoa

aUnidad de Bioquímica, Departamento de Biotecnología, E.T.S. Ingenieros Agrónomos, UPM ;
bServicio de Alergia, Hospital Universitario Niño Jesús and
cServicio de Alergia, Fundación Jiménez Díaz, and
dDepartamento I+D, ALK-Abelló, Madrid, Spain

dans International Archives of Allergy and Immunology 2005 ;137:201-210

 Introduction :

  • Les protéines de transfert lipidique (PTL) sont des allergènes de fruits pertinents, qui ont été récemment proposés comme un modèle des allergènes des plantes alimentaires.
  • Aucun allergène d’agrume n’a été caractérisé jusqu’à présent.

 Objectif de l’étude :

  • Les auteurs ont cherché :
    • à identifier et isoler des PTL d’agrumes
    • et d’étudier leur implication dans l’allergie aux oranges.

 Méthodologie :

  • 27 patients, ayant présenté un syndrome d’allergie oral après ingestion d’oranges, avec des tests cutanés en prick positifs et des taux d’IgE spécifiques à l’orange positif ont été inclus.
  • Les PTL de l’orange et du citron ainsi que les isoformes recombinants des PTL de l’orange exprimés dans Pichia pastoris, ont été isolés par méthode chromatographique et caractérisés par séquençage de l’extrémité N terminale et par spectrométrie de masse assistée par laser (désorption/ionisation) et avec séquençage d’ADN de l’ADNc correspondant dans le cas des allergènes recombinants.
  • La détermination des IgE, l’immuno-détection, des tests d’inhibition de l’ELISA et des prick-tests ont été réalisés avec les 3 allergènes purifiés et avec l’allergène PTL majeur de la pêche.

 Résultats :

  • Les allergènes naturels purifiés à partir de l’orange (nCit s 3) et du citron (nCit I 3) ont des séquences amino-acides N terminales très similaires (18 résidus identiques sur 20), typiques des PTL avec des masses moléculaires de 9.610 à 9.618 Da respectivement.
  • L’isoforme recombinant de l’orange (rCit s 3) exprimés dans P. pastoris (16 résidus identiques sur 20 par rapport à son homologue naturel au niveau de la région N terminale) présente 92 résidus d’acides aminés avec une masse de 9.463 Da et 67% de séquences identiques à rPru p 3.
  • Sur les 27 sérums analysés, des IgE spécifiques aux allergènes purifiés ont été trouvés dans 54% des cas pour nCit I 3, 48% pour nCit s 3, 46% pour rCit s 3 et 37% pour rPru p 3.
  • Des prick positifs ont été obtenus pour 7 des 26 patients testés avec nCit s 3, 3 des 8 testés avec nCit I 3 et 10 des 26 testés avec nPru p 3.
  • Les tests d’inhibition de l’ELISA montrent une fixation identique pour les allergènes naturels et les allergènes recombinants de l’orange, et une réactivité croisée entre l’orange purifié, le citron et la PTL de la pêche.

 Conclusions :

  • Les membres de la famille des PTL sont impliqués dans l’allergie aux oranges, entraînant des réactions positives in vivo et in vitro chez 30 à 50% des patients étudiés.
  • Les allergènes de l’orange et du citron ont des réactivités croisées avec l’allergène majeur de la pêche pru p 3.

Dans ce travail, les auteurs ont démontré la présence d’allergènes de type protéine de transfert lipidique commune aux agrumes et présents chez les patients allergiques à l’orange.

Il existe une réactivité croisée avec la pêche comme le démontre un test d’inhibition de RAST.

Ce travail s’inscrit dans la recherche actuelle portant sur les allergènes alimentaires.

Les auteurs démontrent l’implication une nouvelle fois de la famille des protéines de transfert lipidique dans les manifestations allergiques aux agrumes. Il existe une réactivité croisée avec la pêche et l’orange.

Ce travail permet donc d’une part de prendre acte de l’existence d’allergie aux oranges se manifestant par un syndrome oral typique, et d’autre part de rapporter cette allergie aux protéines de transfert lipidique.

Il faut noter cependant que la preuve de l’implication de ces allergènes n’est démontrée que chez environ 40% des patients.

D’autres allergènes sont donc en cause chez les patients ayant une allergie cliniquement démontrée aux agrumes.

Il est important de les identifier pour disposer également de matériel allergénique pour la réalisation de prick-tests et de dosage d’IgE spécifiques.

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