Les salles d’escalade en intérieur, très fréquentées, sont des milieux clos où la qualité de l’air n’est pas souvent contrôlée. Cette étude met en évidence une source inattendue de pollution de l’air intérieur : l’abrasion des semelles des chaussons d’escalade, qui dégagent des additifs chimiques provenant du caoutchouc. Le 6PPD, un antioxydant connu pour sa toxicité envers la faune aquatique, fait craindre des effets néfastes sur la santé humaine. The Invisible Footprint of Climbing Shoes : High Exposure to Rubber Additives in Indoor Facilities by Sherman, Anya and al. in ACS ES&T Air

Méthode

• Échantillonnage : Examen approfondi de trente paires de chaussons d’escalade afin de détecter la présence éventuelle d’additifs dans leurs semelles.
• Mesures environnementales : Prélèvement d’échantillons d’air et de poussières dans différentes salles d’escalade afin de détecter la présence de ces additifs.
• Analyse chimique : Recours à des méthodes chromatographiques pour mesurer les concentrations des composés détectés.

Résultats

• Découverte de 15 additifs, y compris le 6PPD, couramment utilisé dans les pneus et détecté dans l’air et la poussière des salles. 
• Niveaux élevés : Les concentrations de certains additifs dans l’air intérieur sont supérieures à celles observées dans l’air extérieur urbain. 
• Particules fines : Les additifs sont liés à des particules de petite taille, ce qui facilite leur pénétration profonde dans les voies respiratoires.

Discussion

• Exposition chronique : Les grimpeurs réguliers, en particulier les enfants, sont exposés de manière répétée à ces substances. 
• Réglementation insuffisante : Actuellement, les normes régissant la qualité de l’air intérieur dans les salles de sport sont peu nombreuses. 
• Propositions de solutions :
  • Amélioration de la ventilation et du nettoyage des installations.
• *Développer des semelles pour les chaussettes contenant moins de produits chimiques. 

Cette étude met en évidence une source inconnue de pollution de l’air dans les salles d’escalade : l’usure des chaussons. Elle révèle également que les concentrations élevées de certains composés chimiques, tels que le 6PPD, peuvent entraîner des conséquences sur la santé des grimpeurs. Il est donc crucial d’adopter des mesures préventives, tant au niveau du matériel qu’au niveau de la gestion des installations, afin de minimiser cette exposition. 

L’exposition à des particules fines contenant des additifs chimiques dans les salles d’escalade peut entraîner des réactions allergiques. L’inhalation de ces particules peut déclencher ou aggraver des maladies respiratoires telles que l’asthme ou la rhinite allergique. Or, les enfants sont plus sensibles à ces expositions en raison de leur système respiratoire en développement. Par conséquent, il est essentiel d’évaluer la qualité de l’air dans ces milieux et de sensibiliser les responsables de salle aux risques potentiels. Des études supplémentaires sont nécessaires pour établir un lien direct entre ces expositions et les manifestations allergiques. Toutefois, le principe de précaution justifie déjà qu’on prenne des mesures pour améliorer la qualité de l’air intérieur dans les espaces sportifs.