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Trop de propreté contribue à l’émergence des manifestations allergiques chez l’enfant.
dimanche 18 août 2002, par
Une pierre de plus participant à la construction de l’édifice de l’hypothèse hygiéniste des maladies allergiques, travail d’une équipe anglaise de Bristol.
Les niveaux d’hygiène dans une population moderne sont associés aux sifflements thoraciques et à l’eczéma atopique chez les enfants d’âge pré-scolaire. : Sherriff A, Golding J. dans Arch Dis Child 2002 Jul ;87(1):26-9
– CONTEXTE. L’hypothèse hygiéniste postule qu’une insuffisance d’exposition à certains agents infectieux durant l’enfance accroît le risque de développement d’asthme et de pathologies atopiques. L’amélioration de l’hygiène peut être partiellement responsable de la diminution de cette exposition.
– BUTS. Pour évaluer si les niveaux d’hygiène dans l’enfance sont associés aux sifflements thoraciques et/ou à l’eczéma atopique indépendamment de nombreux autres facteurs.
– METHODES. Les données étaient recueillies à partir d’une étude « Avon Longitudinal Study of Parents and Children » (ALSPAC). Les parents complétaient les questionnaires pour fournir les données concernant les symptômes, sifflements et eczéma atopique de 0 à 6 mois et de 30 à 42 mois. Un score simple d’hygiène était évalué à partir des réponses au questionnaire à 15 mois, qui était classé du moins hygiénique au plus hygiénique. Des modèles de régression logistique à multivariables ont permis d’analyser les effets des scores de l’hygiène sur la santé autorisant ainsi l’ajustement par rapport à un nombre important d’autres variables.
– RESULTATS. L’augmentation des scores d’hygiène est associée indépendamment (d’autres facteurs) aux sifflements thoraciques et à l’eczéma atopique entre 30 et 42 mois, mais pas dans les 6 premiers mois. Le rapport de probabilité était plus élevé pour l’eczéma atopique si cette atteinte cutanée devenait douloureuse et suintante.
– CONCLUSIONS. Les hauts niveaux d’hygiène à l’âge de 15 mois étaient indépendamment associés aux sifflements thoraciques et à l’eczéma atopique rapportés entre 30 et 42 mois, il existait une augmentation du risque pour les enfants souffrant d’un eczéma plus sévère dans cette période. L’importance de l’hygiène dans le domaine de la santé publique ne doit pas être rejetée ; cependant, la création d’un environnement stérile par une propreté excessive peut potentiellement être nocif pour le système immunitaire.
En 89, STACHAN (Londres), grâce au suivi de 17 000 enfants d’origine anglaise, montre que le risque de rhinite pollinique était inversement proportionnel à la taille de la famille et au rang de naissance. Ainsi, le risque accru d’infections respiratoires ou autres favorisé par une hygiène défectueuse chez les derniers nés d’une famille nombreuse pouvait être protecteur vis à vis de l’apparition d’allergie. La théorie hygiéniste était née.
Depuis de nombreuses publications sont venues confirmer ou au contraire s’opposer à cette théorie. Il semblerait même que les infections respiratoires précoces ne soient pas protectrices au contraire. Par contre, une étude italienne, MATRICARDI, insiste sur le rôle des infections à transmission oro-fécale qui protégeraient des allergies respiratoires. D’ailleurs, on s’oriente plus à présent sur l’importance de la flore intestinale dans la maturation du système immunitaire.
Il faut donc maintenir l’équilibre de la flore intestinale et user à minima des antibiotiques dans la toute petite enfance.
Le bon sens que le corps médical avait perdu dans les années 70 et 80.
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