Le buzz autour de la vitamine D ne faiblit pas…

jeudi 16 décembre 2010 par Dr Geneviève DEMONET2370 visites

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Le buzz autour de la vitamine D ne faiblit pas…

Le buzz autour de la vitamine D ne faiblit pas…

jeudi 16 décembre 2010, par Dr Geneviève DEMONET

Corrélation entre les taux de 25(OH)-vitamine D et la sévérité de la dermatite atopique chez l’enfant : 1. D.G. Peroni,
2. G.L. Piacentini,
3. E. Cametti,
4. I. Chinellato,
5. A.L. Boner

dans British Journal of Dermatology

 Contexte :

  • La carence en vitamine D pourrait être associée à la prévalence de la dermatite atopique (DA).
  • Nous avons mené une étude pour voir si une carence/diminution des taux de vitamine D était corrélée avec la sévérité de la maladie cutanée atopique.

 Méthodes :

  • A l’aide de l’index SCORAD, nous avons évalué la sévérité de la maladie chez 37 enfants (18 garçons) âgés de 8 mois à 12 ans présentant une DA et enrôlés de façon consécutive dans l’étude.
  • Les taux sériques de 25 hydroxyvitamine D ont été déterminés par une méthode chémoluminescente.
  • Les immunoglobulines E spécifiques (IgEs) des entérotoxines du Staphylocoque doré et de Malassezia furfur ont été mesurés par le système ImmunoCAP.
  • ANOVA et test de corrélation de Pearson ont été utilisés pour l’évaluation statistique.

 Résultats :

  • Nous avons trouvé une DA sévère, modérée et légère chez 9 (24%), 13 (35%) et 15 (41%) enfants respectivement.
  • Les taux sériques moyens d’hydroxyvitamine D étaient significativement plus élevés (p<0.05) chez les patients ayant une maladie légère (36.9±15.7 ng/ml) comparativement à ceux ayant une forme modérée (27.5±8.3 ng/ml) ou sévère (20.5±5.9 ng/ml).
  • La prévalence des patients ayant des IgEs des antigènes microbiens augmentait en relation avec la carence en vitamine D et la sévérité de la maladie.

 Conclusion :

  • Ces résultats suggèrent que la carence en vitamine D pourrait être liée à la sévérité de la dermatite atopique et plaide pour des études évaluant l’utilisation de la vitamine D comme traitement potentiel des patients présentant cette maladie.

Des études récentes ont montré le rôle de la vitamine D sur le système immunitaire et une possible influence de cette vitamine dans les pathologies allergiques, avec des résultats cependant discordants.

Un nouveau travail a été mené en Italie sur 37 enfants de 8 mois à 12 ans présentant une dermatite atopique et a étudié la relation entre le taux sérique de vitamine D et la sévérité de la pathologie.

Une sensibilisation allergique a par ailleurs été recherchée chez ces enfants par la pratique de prick-tests cutanés.

Les enfants inclus dans cette étude entre janvier et mars n’avaient pas reçu de supplémentation en vitamine D depuis au moins 6 mois ni de traitement immunosuppresseur.

Neuf enfants avaient une dermatite atopique sévère, 13 une forme modérée et 15 légère.

Les taux de 25-hydroxyvitamine D étaient corrects chez 14 enfants (37%), insuffisants chez 15 (40%) et 8 enfants étaient carencés (21%).

Les taux sériques moyens d’hydroxyvitamine D étaient plus élevés, de façon significative, dans les formes les moins sévères.

D’autre part, la présence d’IgE spécifiques des antigènes microbiens (staphylocoque doré et Malassezia furfur) était corrélée avec la carence en vitamine D et avec la sévérité de la dermatite atopique.

Aucune différence significative n’a été trouvée entre le nombre de sensibilisations et la sévérité de la dermatite atopique.

Ces résultats suggèrent donc un lien entre carence en vitamine D et dermatite atopique.

On peut cependant souligner le petit nombre de sujets de cette étude (seulement 15 enfants ayant une forme légère…) et la grande disparité d’âge de la cohorte.

Gageons que la vitamine D n’a pas fini de faire parler d’elle…

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Vos commentaires

  • Le 25 janvier 2016 à 16:28, par Brigitte Lacasse En réponse à : Le buzz autour de la vitamine D ne faiblit pas…

    On vient de me détecter une carence importante de vitamine E (taux à 29). En lisant votre article cela pique ma curiosité et me donne espoir. Je commence un supplément aujourd’hui.

    J’ai un diagnostic de bronchite asthmatique chronique et je suis atteinte d’eczéma atopique sévère depuis la naissance avec une pause entre 14 et 28 ans. Retour en force de l’eczéma après mon accouchement à la suite duquel j’ai été emballée dans le saranwrap et j’ai pris des immunosuppresseurs avec arrêt à cause d’hépatite médicamenteuse. Mes taux d’IgE sont toujours très très élévés avec une hypersensibilité à beaucoup d’aliments. Je prends xolair (3x75 mg au 2 semaine) depuis 2 ans. Bien que cela semble avoir contribué à une amélioration certaine de ma santé c’est un régime alimentaire stricte respectant mes intolérances identifiées par le test d’IgE et de mes allergies qui a le plus contribué à une amélioration. Néanmoins, depuis 5-6 mois, l’eczéma reprend du terrain et un état de fatigue permanent s’installe. J’ai arrêté à nouveau le blé mais cela persiste. Je me demandais si c’était xolair qui ne faisait plus effet si c’était les émotions ou le stress mais voilà que la piste de la vitamine D apparaît.

    J’avais vu une rhumatologue il y a quelques années qui avait évoqué ce lien immunité et vitamine d mais c’était resté lettre morte. Je vous informerai si cela s’avère positif.