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Le sésame s’ouvre enfin et il a du génie
mardi 25 février 2025, par
Introduction
L’allergie au sésame (SA) est une allergie alimentaire de plus en plus reconnue. Sa prévalence est variable selon les régions et influencée par des facteurs ethniques et culturels :
- Israël : 0,7 % chez les enfants.
- Australie : 0,8 %.
- États-Unis : 0,12 %.
Sa gravité est marquée par des réactions sévères, y compris des anaphylaxies et la gestion actuelle :repose sur l’éviction stricte, avec un intérêt croissant pour l’immunothérapie orale (OIT).
Objectifs de l’étude
- Identifier les caractéristiques cliniques des patients atteints de SA.
- Évaluer la proportion de résolution et de persistance de l’allergie.
- Déterminer les paramètres cliniques et biologiques prédictifs de la persistance.
Méthodologie
- Type d’étude : Étude rétrospective longitudinale menée en Turquie (2005-2023).
- Participants : 84 enfants atteints d’une SA confirmée (IgE-médiée) avec au moins deux ans de suivi.
- Critères de diagnostic :
- Test cutané (SPT) au sésame ≥ 8 mm.
- Résultats positifs au test de provocation alimentaire (TPO).
- Définitions :
- Guérison : TPO négatif et consommation régulière sans réaction.
- Persistance : TPOpositif ou réactions signalées au cours de la dernière année de suivi.
- Analyse statistique : Régressions logistiques et analyses ROC pour évaluer les facteurs prédictifs.
Résultats
- Profil des patients :
- 72,6 % de garçons ; âge médian au diagnostic : 9 mois.
- 82 % des patients ont montré une persistance de l’allergie (PSA).
- Coexistence fréquente d’autres allergies alimentaires, notamment aux noix (57 %).
- Facteurs prédictifs de la persistance :
- Test cutané au sésame (SPT) ≥ 6,7 mm lors de la première réaction.
- Réaction sévère (grade ≥ 2).
- Guérison :
- 18 % des cas à un âge médian de 5,4 ans.
- Diminution significative des taux d’IgE spécifiques chez les patients tolérants.
- Réactions :
- 46 % des patients ont présenté des anaphylaxies au cours du suivi.
- 32 % des premières réactions incluaient des symptômes gastro-intestinaux.
Discussion
- Les résultats soulignent la gravité de l’allergie au sésame, souvent associée à des réactions sévères et persistantes.
- Les niveaux d’IgE spécifiques et les diamètres des SPT sont des marqueurs prédictifs fiables pour la persistance.
- L’introduction précoce d’aliments contenant du sésame pourrait influencer la prévalence des allergies au sésame.
- Limites de l’étude : conception rétrospective et échantillon limité, nécessitant des recherches complémentaires.
Conclusion
La persistance de l’allergie au sésame est élevée (82 %) avec une faible résolution spontanée (18 %). Les SPT et la gravité des réactions initiales sont des facteurs clés pour prédire la persistance. L’OIT pourrait offrir une option thérapeutique prometteuse pour améliorer la qualité de vie des patients.
L’allergie au sésame est une source de curiosité pour les chercheurs en allergologie et il fait d’ailleurs parti des allergènes émergents que les allergologues souhaiteraient voir ajouté à la liste de déclaration obligatoire. Très étudié dans ses allergènes par plusieurs études (et celle-ci]), sa montée en puissance est suivie depuis plus de vingt ans.
Il faut noter dans cette étude l’intérêt du bon vieux prick-test qui pronostic bien le risque de persistance et la mise en place de plus en plus régulière de protocoles d’induction de tolérance orale.
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